Chapitre 4

4 0 0
                                    

Matthew

  Depuis ma chambre, je peux apercevoir le bureau des infirmières. La porte est restée ouverte après le passage de Cameron parce que c'est souvent ce que font les médecins pour pouvoir jeter un œil à leurs patients.
  J'observe Cameron, accoudé au bureau, en train de scruter un dossier, les sourcils froncés.

  — T'en fais une tête Cam ! Une meuf t'as dis non ou quoi ? Lui demande un autre médecin.
  — Très drôle, Tyler. Simplement un patient.

  Mon cœur se serre. Est-ce qu'il parle de moi ?

  — Ok. Tu viens à la fête de Chelsea ce soir ?
  — Bien sûr !
  — Cool, je lui dit que tu seras là. J'y retourne, à ce soir !

  Il le salue de la main avant de déposer le dossier qu'il avait dans les mains et d'en attraper un autre.
 Allongé dans mon lit et toujours dans les vapes, je tente de me lever pour aller aux toilettes mais la douleur irradie mon corps.

  — Putain. Juré-je.

  De mes mains tremblantes, je tapote mon lit à la recherche de la télécommande pour appeler une infirmière mais au même moment, Cameron passe devant la chambre et m'aperçois. Il se rue vers moi pour m'aider en voyant mon visage déformé par la douleur.

  — Tu aurais dû appeler quelqu'un ! Lance-t-il.
  — J'allais le faire mais je n'ai pas réussi à attraper la sonnette.

  Il ne semble pas convaincu mais ne dit rien.

  — Tiens toi à moi, je vais t'aider à te recoucher.
  — Euh... En fait, je voulais aller aux toilettes. Dis-je, les joues rouges.

  Le médecin hoche la tête et me tend sa main pour que je puisse m'appuyer dessus. Il m'aide à marcher jusqu'aux toilettes puis, une fois dans la salle d'eau, je me retourne pour vérifier qu'il n'est plus derrière moi. J'en profite pour me regarder dans le miroir et mon visage tuméfié me fait sursauter. Ma mâchoire est couverte d'ecchymoses bleues tandis que mon arcade s'est de nouveau ouverte au vu du nouveau pansement qui couvre mon front. Je marche, ou plutôt, je me traine douloureusement jusqu'aux toilettes tout en faisant attention à ce que Cameron ne rentre pas.
  Une fois terminé, je sors en faisant attention à ne pas coincer mes perfusions dans la porte. Cameron se redresse automatiquement pour m'aider à retrouver mon lit, mais surtout pour m'allonger. Être debout c'est une chose mais me remettre en position allongée après avoir subi une opération, ce n'est pas la chose la plus simple à faire.

  — Merci. Murmuré-je.
  — Avec plaisir. Au fait, si tout va bien tu devrais pouvoir sortir dans quelques jours, d'accord ?
  — D'accord. Soupiré-je. Est-ce que mes amis peuvent venir me voir ?

  Je ne suis pas enchanté à l'idée de pouvoir rentrer chez moi parce que je sais que mon père sera là. Rien que d'y penser, un frisson me parcourt l'échine. J'ai besoin de voir mes amis pour le moment, ça me fera du bien.

  — Bien sûr, les visites sont autorisées l'après-midi.

  Je hoche la tête en regardant mon médecin du coin de l'œil et alors qu'il allait quitter la chambre, il fait demi-tour pour venir s'asseoir à côté de moi.

  — Tu ne veux vraiment pas me dire ce qu'il s'est passé ? Demande-t-il, d'une voix rassurante.

  Je soupire. Je sais qu'il veut savoir et j'ai failli lui dire avant l'opération mais pour le moment je n'ai pas la force de le faire. Je suis épuisé.

  — Je suis tombé. Dis-je, simplement.
  — Très bien, je n'insiste pas. J'ai fini ma garde, si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésites pas à appeler quelqu'un.

How to save a lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant