Je me souviens encore de la chaleur suffocante, de la fumée qui m'asphyxiait, et des flammes qui dansaient sur les murs de mon appartement comme pour se moquer de ma vie monotone.
Le crépitement du feu était la seule mélodie accompagnant mes derniers moments, une symphonie ardente qui jouait le prélude de ma fin. Puis, tout s'est éteint. Le noir complet. Un silence de tombe. J'ai cru que c'était la fin, que j'allais me dissoudre dans l'obscurité éternelle.
Mais non. Après un temps qui m'a semblé une éternité, mes paupières se sont lourdement soulevées. Une silhouette lumineuse se dessinait au loin, une présence éthérée qui avançait vers moi. Elle grandissait, prenait forme, et je pouvais distinguer les contours d'une figure presque divine.
À mesure qu'elle s'approchait, les détails devenaient plus clairs : des cheveux d'un rouge flamboyant, ondulant comme des flammes libres dans le vent, des yeux où l'or et l'azur se mêlaient en un ballet céleste. Sa perfection était telle qu'elle en était presque douloureuse à regarder.
Lorsqu'il fut enfin devant moi, il tendit la main, et au contact de sa peau contre la mienne, un frisson parcourut mon être. C'était comme si une étincelle avait jailli, ravivant en moi une vie que je croyais éteinte. Je sentais son essence s'infiltrer dans mon corps, me remplissant d'une énergie nouvelle, d'une force inconnue.
Je me redressai, sentant mes membres obéir à nouveau à ma volonté. Autour de moi, l'environnement avait changé. L'appartement dévasté par les flammes avait laissé place à un paysage indescriptible, un lieu où les couleurs vibraient d'une intensité inconnue sur Terre. Le sol sous mes pieds semblait fait de lumière solide, et l'air était empreint d'une douceur irréelle.
Je me tenais là, au centre d'un univers qui n'était ni le ciel ni la terre, un lieu entre les mondes où la beauté pure régnait en maîtresse absolue. Et lui, l'être de feu et de lumière, me regardait avec une bienveillance infinie, comme s'il m'avait toujours connu, comme s'il m'attendait depuis toujours.
"Qui es-tu ?" demandai-je d'une voix qui ne tremblait pas, étonnamment ferme et claire.
Il sourit, et ce simple geste sembla illuminer encore davantage l'espace autour de nous.
Des milliers de questions se bousculaient dans ma tête, mais avant que je puisse en formuler une seule, il posa de nouveau sa main sur mon épaule.
"Regarde," dit-il en me tournant vers un miroir qui n'était pas là auparavant.
Je m'y vis, mais ce n'était plus moi. Mon reflet brillait d'une lumière intérieure, mes yeux reflétaient le ciel et la terre, et mes cheveux... mes cheveux étaient devenus des flammes vivantes.
"Tu es rené," annonça-t-il. "Et maintenant, ton voyage commence."
Je me levai lentement, mes sens encore engourdis par la transition brutale. La pièce où je me trouvais était vaste et richement ornée, un contraste saisissant avec la simplicité de mon ancien appartement. Les murs étaient tapissés de tapisseries détaillées, racontant des histoires de batailles épiques et de légendes anciennes. Des meubles d'époque, sculptés avec une précision d'orfèvre, ajoutaient à l'atmosphère de grandeur qui imprégnait l'endroit.
Des portraits de nobles aux regards fiers et des reines à la beauté intemporelle ornaient les murs, leurs yeux peints semblant me suivre du regard. Au centre de la pièce trônait un lit à baldaquin majestueux, drapé de velours pourpre et bordé de fils d'or, promettant des nuits de repos dignes d'un empereur.
Je m'approchai de la fenêtre, poussant de lourds rideaux de brocart. À l'extérieur, un jardin à la française s'étendait à perte de vue, ses allées symétriques et ses buissons taillés avec une précision mathématique. Des fontaines jaillissaient, miroitant sous les rayons d'un soleil qui ne semblait pas celui de mon monde.
Je me retournai vers la pièce, remarquant alors les détails subtils qui échappaient à un premier regard : les ciselures complexes sur les poignées de porte, les motifs floraux incrustés dans le bois des armoires, et le doux parfum d'encens qui flottait dans l'air, mélange d'ambre et de musc.
Un sentiment d'émerveillement m'envahit, mêlé à une pointe de mélancolie pour la vie que j'avais laissée derrière moi. .
"Où suis-je ?" demandai-je, ma voix résonnant dans l'opulence de la chambre royale.
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Le souffle du phénix
ParanormalAprès avoir été victime d'une incendie , Luan se réveille dans un monde étrange, où il ne reconnaît ni les lieux ni les personnes. Il découvre qu'il a été réincarné dans le corps d'un autre garçon, qui porte le même nom que lui, mais qui vit dans u...