Chapitre 32

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Le Terrier était un endroit sans précédent en Angleterre. Quiconque passerait devant cette maison serait interpellé par la hauteur de cette dernière, mais plus particulièrement par un sentiment d'instabilité. La première chose qui frappa Lee fut à quel point elle était bancale et asymétrique : c'était comme si des étages avaient été ajoutés au fil des enfants naissants. Seul un pilier en bois retenait deux niveaux, ce qui était de la pure magie.

L'extérieur était tout bonnement gigantesque : il s'étendait si loin qu'il était impossible de voir la moindre habitation. Alors qu'une forêt cachait la vue sur Loutry Ste Chaspoule, le village moldu le plus proche, un grand étang s'étendait sur la droite du Terrier. Il était particulièrement apprécié dans la famille, étant donné qu'il accueillait les baignades des Weasley lorsqu'il faisait trop chaud durant l'été.

Même s'il était déjà venu au Terrier pour un mariage, durant l'été dernier, il n'était jamais rentré à l'intérieur. La seule chose dont il était sûr, c'était que c'était très différent de chez lui : c'était chaleureux.

Malgré le fait qu'il avait travaillé toute la nuit, Arthur Weasley avait insisté pour récupérer ses enfants. Cela avait rassuré les jumeaux : si leur mère n'était pas venue, c'est qu'elle n'était sûrement pas si énervée que ça.

À peine arrivée au Terrier, Percy monta dans sa chambre, sans même prendre le temps d'aider à descendre les bagages. Cette attitude désinvolte et condescendante énervait particulièrement Fred : même s'il était connu que Percy souhaitait se soustraire de cet endroit rapidement, il manquait terriblement de reconnaissance envers ses parents.

Charlie leva les yeux au ciel en le voyant s'éloigner. Il attrapa quelques bagages et entreprit de les ramener à l'intérieur.

"Abandonne Ron, la première victime sera Percy," annonça Fred avec rancœur en ouvrant le coffre de la Ford Anglia. "J'étais à deux doigts d'ouvrir la fenêtre et de le jeter à travers, surtout quand il a parlé du match".

"Tu n'avais rien dit à tes parents ?" lui demanda Lee, sourcils froncés.

"Non, j'en ai marre d'être la déception de la famille" marmonna Fred.

George et Lee échangèrent un regard.

"Tu n'es pas une déception, tu es génial, Fred" assura George en posant sa main sur son épaule.

"C'est vrai" affirma Lee avec un sourire.

Même si Fred esquissa un sourire, il était loin de le penser. Qu'importent les paroles réconfortantes des autres, il avait compris depuis longtemps qu'il ne serait pas l'enfant idéal dont sa mère avait tant rêvé. Mais il l'avait accepté : il avait arrêté de faire des efforts pour se faire apprécier, sa mère ne le considérait pas pour autant. Désormais, la seule façon qu'il avait de se faire remarquer par sa famille passait par la réalisation de farces : car, même s'ils étaient déçus, ils faisaient attention à lui, au moins.

Alors qu'ils terminaient de sortir les valises du coffre, Arthur passa ses bras autour des épaules de ses deux garçons, en tentant également d'inclure Lee.

"Si vous saviez comment je suis heureux de vous avoir auprès de nous pour les fêtes," s'exclama-t-il. "Si vous en avez envie, vous pourrez venir me voir au bureau, ça me ferait très plaisir".

"Ça peut être une bonne idée, papa" sourit George.

Arthur ébouriffa leurs cheveux roux.

"Vous m'avez manqué, petits monstres".

"Toi aussi papa, ça fait du bien de rentrer à la maison," affirma Fred. "Le travail n'est pas trop dur ?"

"Oh, mon fils, ce métier est tellement passionnant : hier encore, j'ai pu étudier le fonctionnement d'une machine à café," expliqua Arthur avec excitation. "J'ai presque convaincu votre mère d'en acheter une, mais il m'en a fallu du temps : vous savez comment elle est quand il est question d'acquérir des objets Moldus".

𝗟𝗼𝘃𝗲𝗹𝘆 𝗝𝘂𝗻𝗲 || 𝗳𝗿𝗲𝗱 𝘄. 𝘁.𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant