Chapitre 20

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Aux yeux de tous, Pomona Chourave était la professeure la plus gentille et attentionnée de Poudlard. Elle adoptait toujours une attitude très maternelle à l'égard de ses élèves, les traitant comme ses propres enfants. La professeure avait toujours un mot encourageant pour les étudiants, ce qui faisait d'elle la professeure la plus appréciée de Poudlard. Mais, d'un autre côté, elle restait très attentive sur le fait de maintenir l'ordre dans sa classe. Elle ne tolérait pas l'indiscipline.

C'est pour cela qu'elle redoutait le cours des Poufsouffles et des Gryffondors, étant donné que la définition même de l'indiscipline était présente.

Les professeurs craignaient chaque cours avec les jumeaux Weasley. Ils s'étaient bâtis une telle réputation qu'il était difficile de s'en détacher. Chourave avait notamment tenté de ne pas écouter les rumeurs qui circulaient et de leur donner une chance. Autrement dit, elle avait vite déchanté.

Mais Fred et George Weasley n'étaient jamais seuls, ils étaient toujours collés avec June Potter. Au premier abord, elle semblait être un ange mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Ressemblant physiquement à Lily Potter, sa personnalité en était bien loin et, au grand désespoir des professeurs, James Potter avait bel et bien réussi à créer une miniversion de lui-même.

Elle savait pertinemment que ce n'était pas une bonne idée que Fred et June s'associent lors d'une leçon. Certains professeurs avaient notamment déjà essayé de les séparer, sans succès. Mais tout de même, et cela à chaque cours, la professeure Chourave les laissait s'associer en tentant d'avoir confiance en eux.

"Qui peut me dire pourquoi il est nécessaire de porter des caches-oreilles lorsqu'on manipule une Mandragore ?" demanda la professeure de botanique.

Fred leva la main, provoquant un soupir inquiet chez sa professeure.

"Oui, Monsieur Weasley ?" l'interrogea-t-elle.

"Il faut faire attention car elles ont un cri mortel" répondit-il avec fierté.

Chourave hocha la tête avec un sourire, heureuse qu'il participe en classe. Cela n'arrivait jamais.

"Très bien, cinq points pour Gryffondor !" dit-elle.

"Et parce qu'elles mordent les oreilles" ajouta Fred.

"Non, Monsieur Weasley-"

"Et parce qu'elles peuvent utiliser leurs doigts comme coton-tige pour nos oreilles !" la coupa Fred avec un sourire. Toute la classe éclata de rire, ce qui agaça leur professeure. Elle dut attendre près de trois minutes pour que la serre redevienne silencieuse.

"Cinq points en moins pour Gryffondor !" sanctionna Chourave. "Ce sont des âneries, Monsieur Weasley !"

Fred sourit à nouveau, il ne pouvait pas s'en soucier plus. Perdre des points de maison n'était pas une source d'ennui à ses yeux, tant qu'il faisait rire ses amis. La seule ombre au tableau était sa mère. C'était toujours un sujet sensible pour lui, il n'aimait pas parler de cet aspect d'elle. Mais au moment où il faisait sa blague, il ne pensait jamais à la réaction de sa mère. C'était seulement a posteriori qu'il réalisait vraiment. Et c'était trop tard.

Et lorsqu'on était le frère de Bill, Charlie et Percy, les erreurs n'étaient pas permises.

"Comme Monsieur Weasley l'a dit, au début, les Mandragores ont un cri très particulier, c'est donc pour cela que vous devez être très vigilant avec vos caches-oreilles. Actuellement, ces plantes ne sont que des bébés, leurs cris ne pourront pas vous tuer mais vous assommeront seulement," expliqua Chourave. "Je le réexplique une nouvelle fois : vous tenez bien fort le haut de votre Mandragore et tirez-la hors du pot. Une fois que vous l'avez installé dans un autre pot, vous n'avez qu'à ajouter du terreau. Tout le monde a compris ?"

Les élèves hochèrent la tête, n'ayant pas besoin d'un énième avertissement sur les risques que pouvaient engendrer le cri des Mandragores. Cela faisait déjà trente minutes que la professeure Chourave le répétait.

Fred se pencha vers June avec un sourire.

"On aurait pu jouer un tour avec les caches-oreilles sinon" lui murmura-t-il à l'oreille.

June lui lança un regard en biais, sourire aux lèvres.

"On a encore beaucoup de cours devant nous, Fred" lui assura-t-elle.

Le Gryffondor déposa la paire de caches-oreilles sur la tête de June, faisant attention à ne pas accrocher ses boucles d'oreilles et ne pas lui faire mal. Il les ajusta plusieurs fois afin d'être sûr qu'elles soient bien mise en place.

"Merci" dit-elle.

Il lui sourit en guise de réponse avant d'enfiler sa propre paire. À ce moment-là, June se rendit compte qu'il avait pu, intentionnellement, mal placer ses caches-oreilles pour lui faire une blague. Mais la Gryffondor se résolu à tenter de lui faire confiance, ce qui était difficile pour elle.

June ne se fiait à personne, mis à part sa famille immédiate, comprenant James, Lily, Sirius et Remus. Il était donc toujours compliqué pour elle lorsqu'il fallait entreprendre de faire confiance à quelqu'un d'autre.

En voyant le sourire de Fred, elle se retint plusieurs fois de replacer sa paire de caches-oreilles. Mais elle n'en fit rien, elle lui fit confiance.

Dans un premier temps, la professeure Chourave fit une démonstration de l'exercice. Elle n'accorda la permission aux élèves de reproduire ce qu'elle venait de faire que dix minutes plus tard.

Les étudiants attrapèrent tous le haut de leur plante et tirèrent dessus. Les cris des Mandragores se répandirent dans toute la serre, provoquant des grincements de dents. En ne s'évanouissant pas, June se rendit compte qu'elle avait bien fait de lui faire confiance. Elle se promit d'essayer de le faire plus souvent.

Lorsque arriva l'étape où il fallut mettre du terreau au fond de l'autre pot, June et Fred échangèrent un regard complice et malicieux.

Un instant plus tard, les hurlements de Poufsouffle vinrent s'ajouter à ceux des Mandragores, étant donné que la terre se transforma en bombe à paillettes. À peine les étudiants prirent du terreau dans leurs mains qu'ils se retrouvèrent couvert de paillettes rouges et ors, de la tête aux pieds.

George et Lee lancèrent un signe discret de félicitations à June et Fred, qui exaltèrent intérieurement. En apparence, ils ne firent rien paraître de suspect. Ils éclatèrent simplement de rire, comme le firent tous les autres étudiants de Gryffondor.

Mais Chourave n'était pas dupe. La veille, en fin de soirée, elle avait aperçu les deux Gryffondors près de cette même serre avec un comportement plus que douteux. Elle n'avait pas voulu s'inquiéter, mais si elle avait su.

"Vous !" s'emporta-t-elle avec colère. Il était impossible de se tromper quant aux destinataires de son message, son doigt était pointé vers Fred et June. "Un mois de retenue !"

June garda son calme, elle prit facilement son air innocent.

"Fred et moi ? Nous n'avons rien fait, professeure. Par Merlin, pourquoi aurions-nous fait une blague aussi idiote ?" répondit la Gryffondor.

Durant un court moment, elle réussit à faire douter sa professeure de botanique.

"Pas de discussion ! Je sais que c'est vous !" rétorqua Chourave avec irritation.

"Je conteste cette sanction !" s'exclama Fred avec indignation.

"Vous ! Hors de ma classe !" annonça-t-elle. La professeure vit qu'ils ne bougèrent pas. "MAINTENANT !"

Ils lâchèrent leurs Mandragores et se dirigèrent vers la sortie de la serre. Mais, juste avant de s'éloigner, Fred se retourna une derrière fois vers les élèves.

"C'est malheureusement tombé sur vous, nos chers Poufsouffles, mais, promis, la prochaine fois on s'attaquera à Serpentard-"

"DEHORS !"

𝗟𝗼𝘃𝗲𝗹𝘆 𝗝𝘂𝗻𝗲 || 𝗳𝗿𝗲𝗱 𝘄. 𝘁.𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant