𝖣𝖾́𝗉𝗋𝖺𝗏𝖺𝗍𝗂𝗈𝗇 [Terminée]

2.

Maya et Samantha n'étaient pas vraiment du genre à fourrer leurs nez dans les histoires qui ne les concernaient pas mais à vraiment observer leur plus jeune collègue qui avait la tête plongée sur son portable de la sorte, il semblerait que ce dernier se soit trouvé une copine. À tous les coups, il flirtait avec quelqu'une. Sinon, comment expliquer que depuis ces trois derniers jours il soit constamment sur son téléphone et esquisse ce petit sourire radieux en coin qui voulait tout dire ? Or des jours bien auparavant il dégageait des ondes négatives dès qu'on mentionnait une situation portant sur l'amour et les relations. Il était définitivement soit en crush, soit en plein flirt, soit déjà en couple !

 — Regardez-vous, lançait Sam en première, au lieu de se mettre au travail il envoit des textos. Et dire qu'il nous chantait ici ne plus jamais sortir avec une autre meuf après ce que cette pouffe de Lauren je-ne-sais-qui lui a fait subir !

  La jeune punk aux cheveux teintés soupira dans un pincement, et même si le cas du plus petit la consternait au plus haut point, il n'en demeurait pas moins qu'elle ne l'ai toujours à l'œil. Le binoclard quant à lui, ne se souciant même pas du fait qu'il faisait sensation forte dans la pièce riait tout en textant, la tige du balai entre son aisselle gauche.

  Maya opina du chef et haussait les épaules en poussant à son tour un soupir dépité :

— C'est encore un débutant, que veux-tu ?

— On devrait pas informer le patron ?

Lorsqu'on parlait du loup...

Les portes du magasin s'ouvrirent et les filles se remirent aussitôt à leurs postes respectifs lorsqu'elles s'aperçurent que c'était leur patron.
Sam s'occupait de la caisse tandis que Maya était la spécialiste qui faisait la publicité. Levi se demandait s'il n'avait pas eu de chance en la dénichant car cette fille avait un sacré don de marketing, à chaque fois qu'elle conseillait un client sur tel ou tel produit, et quelle usait des mots qui appuyaient ses dires, le client l'achetait d'office.

   Les filles le saluèrent en chœur tandis qu'il riva le regard vers Ethan. Mais il semblerait que le jeunot ne l'ait pas entendu arriver, sinon il se serait contenté de jouer à l'employé modèle lui aussi. Amusé, Willer allait donc vers lui histoire de savoir ce qu'il trafiquait si serieusement sur son portable. Il passa la main par-dessus l'épaule du blondinet et le lui arracha des mains, se permettant de jeter un coup d'œil sur l'écran.

— C'est qui "Monsieur Jenkins" ?

— Ack !

Dos au mur, Ethan se hissa instantanément sur la pointe de ses pieds pour lui reprendre le cellulaire. Une fois fait, il le rangea dans sa poche et fit mine de rien n'était.

— B-Bonsoir Lev, tu n'as pas prévenu que tu comptais passer...

— C'est mon magasin il me semble ? Croisait-il les bras en lui lançant un regard suspicieux.

— Pas faux.

— Avec qui tu causais pour être autant dans la lune morpion ? Demandait-il encore, l'air curieux. Et n'essaye pas de me dire que c'était personne, je te connais trop bien.

   Ethan fit la moue, les joues en feu. Levi lisait réellement en lui comme dans un livre ouvert, aucune alternative pour lui de contourner la vérité. Et puis en quoi serait-ce mal de lui parler de son nouvel ami ? Après tout, ce n'était pas comme si avoir un nouvel ami allait changer un degré sur leur amitié.

— C'est...

Des minutes plus tard, le plus âgé poussa un grand soupir, se demandant bien ce qu'il allait faire d'Ethan Summers tellement ce gosse l'exaspérait. Le jeunot n'était pas doué pour mentir, forcément il ne pouvait donc que lui avoir dit toute la vérité à propos de cette fameuse rencontre avec cet acteur, ce Shane machin truc. Mais le plus inquiétant était qu'il était si aveuglé par le fait de soit-disant se lier d'amitié avec sa star favori qui allait lui apprendre à draguer pour remarquer ce cela pouvait certainement n'être qu'un subterfuge de la part de cet homme pour pouvoir l'embobiner et peut-être même le mettre dans son lit, ni vu ni connu ! Et bien entendu, il n'y avait que des écervelés comme Ethan pour tomber dans le panneau.