Du haut du clocher, je contemplais avec envie les gens affluer par dizaine sur la grande place, aux pieds de Notre-Dame. Comme j'aurais aimé descendre en bas, être comme eux ! Mais c'est impossible, et je ne le sais que trop bien.
- Allez, Amé, fait pas cette tête ! s'exclama Volière en sautant jusqu'à moi, faisant craquer les lattes du plancher.
- Ouais, pourquoi tu souris pas ? Tu adores la fête des fous, pourtant ! fit remarquer Rocaille.
Je soupirais. Ils avaient raison, bien sûr, mais je ne pouvais m'empêcher d'envier ceux d'en bas.
- Enfin, vous voyez bien qu'elle déprime ! se désespéra Muraille.
- Mais pourquoi ? demanda bêtement Rocaille.
- Parce qu'elle aimerait descendre fêter avec eux ! répondit Muraille.
- Si c'est seulement ça, tu n'as qu'à y aller ! lança Volière.
- Mais tu as perdue là tête ? m'interloquais-je. Vous savez bien que je n'ai pas le droit !
- Parce que Frollo te l'a interdit, on sait, grogna Rocaille. Mais tu pourrais y aller rien qu'une heure ou deux, le temps de t'amuser un peu, puis de revenir incognito, ni vue ni prise !
- Mais si je suis prise ? demandais-je aigrement. Vous savez parfaitement ce qu'il va se passer.
- Enfin, Amélyssa, grogna Volière en posant une main sur mon bras. Tu es sans doute la plus belle jeune fille du pays !
- Là n'est pas la question ! Que fais-tu de mes yeux ? De mes tatouages ? crachais-je.
Ils secouèrent la tête et se reculèrent un peu, sachant que c'était un sujet pénible. En fait, Frollo m'a recueilli alors que je n'étais qu'un bébé, et m'a toujours gardé enfermée dans ce clocher pour ma sécurité. J'avais plusieurs tatouages d'origines inconnues sur mon visage, ce qui risquait de me faire passer pour une sorcière si les gens d'en bas me voyaient. Oh, je n'étais pas laide, bien loin de là, mais mon maitre affirmait que cette beauté n'allait que m'attirer des problèmes et que le monde du dehors n'était pas la place pour une adolescente comme moi. Alors je respectais sa décision. C'était un bien petit prix à payer pour m'avoir élevée. Je jetais un énième coup d'œil en bas, avant de me détourner et de retourner à l'intérieur. Autant ne pas me faire souffrir davantage, je n'étais vraiment pas d'humeur à célébrer cette fête aujourd'hui.
- Enfin Amé, ça sera que pour quelques minutes ! supplia Rocaille, têtu comme une mule. Personne ne s'en rendra compte, et tu pourras profiter un peu de la vie !
- Tu es toute jeune et pleine de vie, tu ne pourras pas rester enfermer jusqu'au restant de tes jours ! ajouta Volière.
- Et puis, au moins, tu arrêteras de déprimer comme ça pour un rien, ajouta Muraille.
Depuis quand il est d'accord avec les deux autres, celui-là ? Je me mordis la lèvre inférieur, avant de regarder à nouveau dehors. La fête était déjà commencée, et il y avait une foule ahurissante. Il n'y avait aucune chance que je sois découverte. Après tout, je ne resterais que quelques minutes. Je souris à mes amis.
- Vous avez raison, admis-je. Je vais aller m'amuser un peu, rencontrer des gens, profiter de la vie, puis disparaitrais comme un mirage et reviendrais ici sans que personne ne s'en rende compte. Ni vue ni prise.
- Ça c'est l'Amélyssa que je connais ! s'exclama Racaille en levant les pouces.
- Vas-y, Amé !

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La Sorcière de Notre-Dame
FanfictionTout le monde connait l'histoire de Quasimodo, le Bossu de Notre-Dame? Oui? Tant mieux pour vous. Mais qui connait l'histoire d'Amélyssa, la Sorcière de Notre-Dame? Personne? Alors laissez moi vous raconter... Il était une fois, une jeune fille, ma...