Lies over lies

03-Mick, moi c'est Mick

Je te laisserai des mots.
En dessous de ta porte.

Patrick Watson.

Mick

12 octobre 2018

17h16

Appuyant sur le bouton R de l'ascenseur, je sortis mon téléphone de la poche de mon jean avant de texter à ma sœur que j'étais en route.

En me consultant sur le miroir de l'élévateur, je ne pus m'empêcher de lâcher un léger soupir d'exaspération, les poches sous mes yeux montraient clairement que je ne dormais pas assez ces temps-ci.

Mais bon, dans les normes, trois quarts des invités seront là uniquement pour l'alcool et le tabac.

Ces derniers seront les cadets de leur souci.

Après avoir pris place, j'actionnai le moteur de ma BM, mis l'adresse de Kyren sur le GPS et pris la route vers cette fête à laquelle je ne voulais même pas assister en premier lieu.

Mais Elsa m'a en quelque sorte forcé sous prétexte que « ça me permettrait de décompresser ».

Elle n'avait pas complètement tort, la routine commençait sérieusement à m'oppresser, mais disons que j'ai du mal à sortir de ma zone de confort.

-Encore une bonne raison d'aller faire ce voyage.-

tout en garant ma voiture devant la maison de Kyren, je jetât un coup d'œil rapide dans les alentours de ce quartier aux villas démesurément grandes.

-Mick! Enfin, tu es là, dit ma sœur à l'instant où elle ouvrit la porte. Rentre, j'avais vraiment besoin de ton aide. Tout en pointant du doigt les guirlandes au sol, son attention eut l'air d'être captée par quelque chose sur mon visage.

Elle fait tout le temps ça lorsqu'on se revoit au bout de quelques jours ou de quelques semaines, comme si elle cherchait à décrypter mes émotions à travers mon visage. Tandis que j'offrais un signe de la main à Kyren qui était en train de préparer quelque chose qui ressemblait à un cocktail dans un récipient cylindrique, elle m'interpella :

— Depuis quand n'as-tu pas normalement dormi, Mick ?

— Elsa, dis-je avec une intonation qui laissait comprendre que ce n'était pas si grave que ça, tout en ramassant les guirlandes dont elle ne me parlait plutôt.

– Papa et maman seraient furieux s'ils te voyaient comme ça. Renchérit elle en croisant les bras.

Je sais pertinemment que ma sœur ne veut que ce qu'il y a de mieux pour moi, mais je ne pense pas que mes parents se soucient vraiment de mon état.

Elle le sait, mais pourtant elle se sent toujours obligée de me faire croire qu'ils en ont quelque chose à faire.

Et même si c'était le cas, honnêtement, ça ne m'importerait aucunement.

-Ne te laisse pas submerger, tu as le droit de profiter de temps en temps, tu sais.

— C'est ce que je suis en train de faire, non ? Lâchais je dans un petit rire qui sortit plus sarcastique que je ne voulais.

Elle soupira puis se hissa sur le canapé afin de m'aider à accrocher ces décorations.

Au bout de quelques minutes, j'avais fini et m'étais affalé sur l'un des canapés, scrollant inconsciemment sur les réseaux.

le juron que lâcha ma sœur depuis la cuisine me fit détacher les yeux de mon appareil.

— Oh purée, murmura-t-elle en ouvrant la porte du placard.