Wonka 2023 - Un amour chocolaté

Chapitre IX

Je me précipite à la laverie et monte l'étage, mais tout semble être désert. Je n'aurais pas dû partir me répétais-je sans cesse. Peut-être que cette fois sa vie était vraiment en danger, et il faut que je le retrouve le plus vite possible. Je passe devant toutes les chambres de mes compagnons, Noodle et les autres, mais impossible de les trouver. Je me dis qu' Abacus et les autres sont peut-être aussi revenus et ont entendu la nouvelle du retour de Wonka. Mais ils semblent tous être partis, sans doute ensemble. Ils sont forcément allés aux Galeries Gourmet, car si leur but est d'en finir définitivement avec le cartel du chocolat, rien de mieux que de se rendre là où se trouve leur boutique.

Je saute donc pratiquement les marches de l'escalier et me précipite, m'imaginant toutes sortes de scénarios, vers le passage permettant de sortir. La chance me suit, car je ne croise ni ma mère, ni Bleacher. Dehors, dans la rue, je continue à courir et faillis, le mot est important, faillis à plusieurs reprises tomber sur le sol des rues pavée, gelées par le froid d'hiver.

Au niveau des Galeries Gourmet, je joue des coudes, mais finis par y entrer. Là, impossible de les trouver. Je suis finalement alertée par des groupes de passants qui courent en sens inverse, d'où j'entends au milieu de leurs cris une histoire de girafe. Je me précipite au cœur de ce tumulte pour apercevoir au loin devant l'église de la ville un énorme camion du zoo avec à son bord une girafe qui est poussée à l'intérieur. Je reconnais complètement stupéfaite comme étant Noodle, Abacus et Larry en tenue de gardien de zoo.

Je me glisse près du camion, mais eux ne me remarquent pas. Que s'est-il bien passé ? Il y a dans l'église des prêtres qui se mettent à courir dans tous les sens. Wonka n'est pas là. Je me souviens que le cartel du chocolat livre discrètement toujours des colis remplis de chocolat à l'église comme des sortes de dons, disent-ils. Mais je pense qu'ils sont corrompus par le cartel, et si le plan de Wonka et des autres est de plier le cartel du chocolat, alors l'église y a sans doute un rôle.

Je rentre finalement dans l'édifice avec le raffut, personne ne m'en empêche. Là, mon regard est attiré par une sorte d'armoire pratiquée pour faire des confessions. Je m'y glisse sans trop savoir pourquoi, mais seulement par instinct. À peine ai-je le temps de m'y asseoir que le siège se met à tomber comme un ascenseur vers le bas. Je pousse un cri, seul témoin de ma surprise. Dans quoi me suis-je embarquée ?

Je me retrouve donc devant un immense couloir désert. Je pense que cette sorte d'ascenseur cassé ne me permettra pas de remonter, alors autant avancer dans ce couloir. Car peut-être y trouverai-je le reste du groupe et ce que mon cœur réclame, le magicien chocolatier. Je suis complètement terrifiée. Plus j'avance, plus j'entends des voix, notamment une voix assez forte. Je suis dans le noir et je me cogne à quelque chose. Soudain, les lumières se rallument, et je découvre une femme, peut-être chargée de la sécurité de ce passage vu son uniforme, mais elle semble dormir. Je l'entends murmurer une histoire de camarade de troisième et de physique-chimie. Je fais le lien aussitôt. Le gardien du zoo ne parlait-il pas lui aussi de ça ? Alors cette femme aurait-elle aussi consommé le fameux chocolat Wonka ? La coïncidence est surprenante, mais surtout elle me mène directement au chocolatier.

Plus question d'hésiter, je cours dans le couloir pour m'arrêter devant une porte entrouverte. Cette porte ressemble à un coffre-fort. Je m'approche, et des voix très distinctes se font entendre, celles des hommes du cartel du chocolat et de Willy. Mon cœur et mon sang ne font qu'un tour. Quelque chose de dangereux va se produire. Je fais un pas vers l'arrière, le plus discrètement possible. Avec un peu de chance, il me suffira de remonter le couloir et peut être même l'espèce d'ascenseur avec un peu de chance il re-fonctionnera, puis d'appeler à l'aide. Car seul contre trois hommes prêts à faire exploser un bateau pour tuer un concurrent, je me doute que cette fois ils y arriveront, en commençant par moi.

J'entends encore un bribe de leur conversation. Je capte le fait que leur plan est d'inonder la pièce de chocolat entièrement dans le but de le noyer, soit le tuer. En somme, me dis-je, une belle mort pour un chocolatier ayant consacré sa vie au chocolat et finir sa vie dans celle-ci. Je trouve que l'idée n'est pas si mauvaise. Et une phrase de Wonka qui consiste à donner un bocal d'un de ses meilleurs chocolats pour l'Oompa-Loompa. Mais vu leur ton de phrase, ils le prennent complètement pour un fou. J'aperçois le bocal contenant des Chocovols dans la main d'un des riches chocolatier. Je crois qu'ils permettent de voler. Je recule encore, mais c'est trop tard. À peine vont-ils fermer le coffre-fort qu'un des leurs m'aperçoit.

J'essaie de m'enfuir en courant, mais visiblement, peine perdue, à trois ils m'attrapent. Je hurle, me débats, essaie de les frapper, mais ils me poussent à l'intérieur. Je me colle à la porte, semi-entrouverte, où un des chocolatiers me dit :

- Il vaut mieux que tu meures ici, sinon tu allais tout raconter. Depuis le début, je sentais que tu nous attirerait que des problèmes.

- Ne t'inquiète pas, nous souhaiterions bien entendu les condoléances à ta mère. rajoute un autre

- C'est dommage, si tu avais su accepter notre argent sans sourciller. Estime-toi heureuse, tu mourras avec une amie et dans d'excellentes conditions, car notre chocolat est merveilleusement bon et très cher. conclu le troisième.

Sur ses paroles, ils referment complètement la porte. J'essaye bien évidemment de la réouvrir mais c'est impossible. Je suis abattue, je vais mourir, tout est fini, plus la peine de se battre, il faut l'accepter, la mort est mon seul destin. Et le destin a voulu que je finisse mes dernières heures avec Wonka, celui qui m'a le plus blesser. Je voulais lui parler, mais pas dans ces conditions-là. Pas comme ça. Tout finit, toujours par lui.