Chapitre X

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Je me mords la lèvre et me retourne. Wonka est là sous mes yeux. Je m'approche de lui, mais à peine ai-je le temps de faire un pas qu'il court dans ma direction. Il me serre dans ses bras. À ce geste, je n'ai plus qu'une seule envie, m'effondrer là, sur ce sol, et pleurer toutes les larmes de mon corps que j'ai tant retenues. Mais pour moi, impossible de pleurer, je ne peux pas le réaliser, il faut que je sois forte pour mes dernières heures à vivre. Je me dé-sert de son étreinte. Et nous avançons tous les deux vers le milieu de la pièce. Je peux voir le chocolat commencer à apparaître sur les bords de la salle. Je me retourne vers le magicien chocolatier. Son regard est fixé sur moi, il n'y a plus la petite étincelle de joie d'avant.

- Pourquoi es-tu là ? Je suis désolé... dit-il

Ces mots sonnent vraiment comme une massue.

- Ne t'excuse pas, Wonka, pas maintenant. Tu n'as jamais rien fait de mal. Tu n'as pas à payer pour les agissements du cartel du chocolat et encore moins pour moi et les autres.

- Alors tu es au courant de tout.

- Oui, je suis au courant de tout, notamment de ton départ.

- Je ne voulais pas, je t'assure, mais j'avais perdu espoir et...

- Ce n'est rien. On va bientôt mourir alors, ça ne compte plus.

- Non, on peut peut-être s'en sortir.

- Je n'y crois pas. Mais je trouverais presque cette situation comique et de mauvais goût si je n'y étais pas.

- Pourquoi, parce que je suis avec toi ou parce que l'on va mourir dans du chocolat ?

- Les deux, dis-je en esquissant un sourire

Mais Willy ne me le rend pas.

Je regarde tout autour de moi, et le chocolat nous arrive maintenant aux pieds. C'est horrible, je ne peux pas lutter, je ne peux rien faire à part attendre. Brusquement, Wonka se rapproche de moi, même trop près, et me dit :

- Écoute-moi, il faut que je t'avoue quelque chose.

Son regard est très pesant sur moi.

- Moi aussi, il est temps que je te présente mes excuses, dis-je

- Quelles excuses ? Attends, je ne peux pas mourir sans te l'avoir dit.

Il pose ses mains sur mes épaules de façon ferme, comme pour m'immobiliser.

- Je ne veux plus être ton ami, dit-il.

Ma tête tourne, je vais tomber. Mon cœur bat à cent à l'heure. Il ne veut plus que l'on soit amis ! Pourquoi ? J'espérais que l'on aurait pu le rester, et il faut que j'apprenne ça comme ça avant de mourir.

- Pourquoi ? dis-je apeuré.Tu ne peux pas me faire ça, Wonka, pas là ! rajoutais-je d'un ton brusque, mais ma voix se casse.

- Tu sais, depuis cette nuit dans ma chambre, dit-il

Il se mord la lèvre, qui dans d'autres situations, je trouverais cela très charmant.

- Tu as dit après qu'un liquide de vérité se soit renversé sur toi que... dit-il, comme s'il cherchait ses mots. Que tu étais amoureuse de quelqu'un.

Je baisse ma tête de honte. Pourquoi aborder cela à l'article de la mort ? Il n'y a que lui pour faire ça.

- Tu ne m'as pas répondu ce soir-là, et tu es partie, mais après ton départ, je n'ai pas pu me rendormir. Ni les nuits suivantes.

- Je suis désolée, Wonka, si je t'ai causé des problèmes d'insomnie dis-je, ne voyant pas ce qu'il veut dire par là.

- En fait, tu es très curieux, ajoutais-je

Wonka 2023 - Un amour chocolatéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant