La zakat

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Qu'est-ce que la zakât ?
La zakât (l'impôt social purificateur) incarne le 3ème pilier de l'islam, elle fut instituée à Médine la deuxième année de l'Hégire.

Elle a pour sens premier la purification et la fructification : elle est purification dans la mesure où elle purifie l'âme de l'avarice et institue le sens du partage ; elle est aussi fructification car, loin de diminuer l'avoir, elle y insuffle une bénédiction.
Dans le Saint Coran, la zakât est souvent évoquée jumelée avec la prière dans près de (82) versets, ce jumelage est porteur d'une grande signification soulignée par le sheikh al-Sa'dy (décédé l'an 1376 de l'H./1956 apr. J.-C.) :

"Très souvent, Dieu jumèle l'évocation de la prière et de la zakât dans la Coran, la raison en est que la prière comporte la sincérité et le dévouement envers l'Adoré, par contre la zakât et l'aumône impliquent cette générosité envers Ses créatures. De ce fait, l'expression du bonheur d'un serviteur s'illustre par sa consécration dévouée à l'Adoré et son concours à être utile pour le commun des mortels... " (Taysîr al-Karîm al-Rahmân fî tafsîr kalâm al-Mannân p.24)

L'institution de la zakât est établie par le Saint Coran et la Sunna
(la tradition prophétique) :

Il est dit, à ce sujet, dans le Saint Coran : "Prélève une aumône sur leurs biens pour les purifier et les bénir." (Sourate Le Repentir, n° 9, verset : 103)

Le Prophète (sws), à son tour, énonce la zakât comme l'un des piliers de l'islam :

« L'islam repose sur cinq piliers : témoigner qu'il n'y a de divinité que Dieu et que Muhammad est Son Messager ; accomplir la prière ; s'acquitter de la zakât, jeûner le mois du Ramadan et effectuer le pèlerinage. » Rapporté par al-Bukhary et Muslim d'après le compagnon 'Abdullah Ibn 'Omar (ra).

La zakât incombe à toute personne répondant aux conditions suivantes :

Être musulman.
Avoir la propriété absolue et totale des biens assujettis à la zakât.
Que la valeur du bien soit en perpétuelle croissance.
L'atteinte du seuil imposable de la zakât (l'équivalent de 85 gr d'or ou de 595g d'argent).
L'écoulement d'une année lunaire.
Une fois ces conditions remplies, le musulman se devra de prélever 2,5% sur l'avoir soumis à l'imposition de la zakât.
Les biens assujettis à la zakât sont divers, parmi ceux-ci :

La monnaie.
Les marchandises
Les bestiaux.
Les fruits et céréales.

Quant aux catégories bénéficiaires de la zakât, elles ont été recensées par le Saint Coran et sont au nombre de 8 se présentant comme suit :

"Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de les recueillir et de les répartir, aux sympathisants à rallier, au rachat des captifs, aux faillis, aux combattants et aux voyageurs démunis."
(Sourate Le Repentir, n°9, verset : 60)

La zakât en tant qu'acte religieux mais aussi social poursuit une série de finalités que nous pouvons, d'une manière abrégée, énumérer de la façon suivante :

Remercier le Créateur pour Ses bienfaits.
Eduquer son égo dans le sens du partage.
Eviter la thésaurisation des biens et garantir la circulation de ceux-ci.
Lutter efficacement contre la pauvreté.

Quant aux mérites de la zakât ils peuvent se résumer dans le fait que Dieu a vanté d'une manière élogieuse les croyants honorant ce devoir religieux :

"Bienheureux, en vérité, sont les croyants qui prient avec humilité, qui dédaignent toute futilité, qui s'acquittent de la zakât...?
(Sourate Les Croyants, n°23, versets : 1-4)

Le Prophète (sws) ne manqua pas de souligner que la zakât figure au nombre de ce qui donne accès au Paradis : un homme demanda au Prophète (sws) de lui indiquer ce qui est susceptible de lui accorder le Paradis, il (sws) lui répondit :

" ...Tu te dois d'adorer Dieu sans Lui associer, d'accomplir la prière, de t'acquitter de la zakât et d'entretenir tes liens de famille."
(Rapporté par al-Bukhary d'après Abu Ayyûb al-Ansâri (ra))

A titre de conclusion rappelons que la zakât n'est pas une charité versée aux nécessiteux mais un droit revenant aux démunis et à toute autre personne désignée par Dieu, dans Son Livre Saint, comme bénéficiaires de la zakât. Donner la zakât revient à promouvoir la fraternité et la justice sociale, tout comme il s'agira d'opter pour un développement durable dont les bienfaits seront palpables pour tous les membres de la société.

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