Chapitre 1

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MAX

Quatre ans venaient de s'écouler, je comptais les jours comme si c'était le seul moyen de m'accrocher. Je n'étais plus sûr de sortir de cet endroit, du moins... pas de mon vivant. Tenant son médaillon entre mes mains, je m'étais mis à sourire. Un sourire faible mais plutôt significatif, puisque ma joie, de vivre était restée à l'extérieur, bien loin de cette prison.

Je n'avais plus eu de nouvelles de ma sœur, si ce n'étaient quelques lettres que je gardais précieusement. À quoi elle ressemblait maintenant ? Est-ce qu'elle avait pu échapper à la tyrannie de mes parents ? Était-elle heureuse sans moi ? Est-ce qu'elle avait gardé cette passion pour le chant ?

"Elle devait avoir bien grandi depuis tout ce temps."Pensais-je en me remémorant les derniers souvenirs heureux que j'avais avec elle

- TOUT LE MONDE SORT !! Fit la voix du garde me sortant de mes songes

Le bruit caractéristique d'ouverture des cellules se fit entendre et les voix des prisonniers s’élevèrent brutalement. Je soupirai et enfilai le haut de mon uniforme, avant de rentrer mon médaillon. Mes premières années ici n'avaient pas été faciles, toutes les personnes ici me prenaient pour un gosse de riche qui avait été un peu trop gâté, et qui n'en faisait qu'à sa tête. J'avais dû me battre avec acharnement pour avoir leur respect, même si parfois cela devait arriver à une quelconque bagarre.

Au fil du temps, je m'étais endurci, je m'étais fait une raison, ma confiance représentait une partie de mon honneur, et je refusais de la donner à n'importe qui, après tout, si ma propre famille m'avait trahi, comme pourrais-je faire confiance à quelqu'un de nouveau ? Le monde carcéral, lui,  n'était pas si différent du monde extérieur. Les plus forts contrôlaient les plus faibles, et les clans régnaient en maître même ici. Les bagarres s'organisaient souvent, deux voire dix fois par semaine, ce qui n'était pas étonnant vu le caractère de la plupart des prisonniers.

Je me contentais de rester dans mon coin, j'évitais de me mêler à leurs affaires. Le seul avec qui je parlais était mon compagnon de cellule, Ignacio. Il est arrivé il y a à peine trois ans, le métis semblant être tombé en prison pour la première fois, était plutôt apeuré et extrêmement renfermer, ces seules choses avaient suffit à faire de lui une cible parfaite, pour les autres prisonniers qui voulaient trouver un nouvel amusement. Ils s'étaient mis à plusieurs pour le tabasser dans un coin de la cour et je l'avais défendu en utilisant les grands moyens. Il m'avait... En quelques sortes rappeler ma sœur, il était à peine plus âgé qu'elle. Et c'est ainsi, qu'en cellule d'isolement, j'ai fait la connaissance d'Ignacio, ce garçon d'à peine dix-huit ans qui avait été arrêté, parce que son patron avait servi de témoin, pour le faire accuser d'un meurtre, commis dans son magasin. Au mauvais endroit, au mauvais moment, son patron l'avait surtout fait couler à cause de sa couleur de peau. Depuis nous étions devenus inséparables, il couvrait mes arrières et je le couvrais à mon tour.

— Max, hey, Max, ça fait trois minutes, que je t'appelle. Dit Ignacio en me donnant un léger coup de coude

Je me retournai silencieusement vers lui, en haussant un sourcil, l'invitant d'un seul regard à continuer sa tirade, ce qu'il fit sans bien sûr, sans broncher :

— À ce qu'on m'a dit, le directeur semble être à cran cette semaine. D'après les rumeurs qui circulent, il y aurait quelqu'un d'influent qui allait rappliquer.

— Tu as une idée de qui ça pourrait être ? Lui demandais-je en buvant une gorgée de ma boisson

Il se contenta de hausser les épaules avec nonchalance, en secouant la tête de droite à gauche.

𝐈𝐥 𝐂𝐚𝐩𝐨 (𝑨𝒖 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒏𝒐𝒔 𝒄œ𝒖𝒓𝒔)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant