Une étrange colocataire (Arlecchino & OC) - En pause

Chapitre 05 - L'étrange Fanclub Rose

Les jours s'écoulent, et Arlecchino demeure toujours aux côtés d'Hana, portant le poids de sa culpabilité et cherchant à apporter du réconfort à celle qui a tout perdu à cause de ses actions passées. Les deux femmes progressent lentement jusqu'à l'arène de Pancrace, où un duel attend Arlecchino. Cette confrontation représente pour elle une opportunité de gagner des coupons, d'obtenir des informations cruciales, de bâtir sa réputation, tout en permettant à l'énergie refoulée de s'exprimer, même si elle doit constamment modérer sa force pour éviter d'infliger des blessures graves. Pendant ce temps, Hana, ennuyée par l'inactivité imposée par sa main bandée, suit silencieusement Arlecchino, l'accompagnant dans cette escapade.

Le prochain adversaire d'Arlecchino se profile, un homme imposant qui la dépasse d'une dizaine de centimètres malgré la stature imposante de cette dernière de près d'un mètre quatre-vingts. L'homme exhibe des muscles bien développés, témoins d'un entraînement intensif, et sa chevelure châtain encadre des yeux d'une profonde obscurité. Fraîchement arrivé à la Forteresse de Méropide, il se tient prêt à affronter la Quatrième Exécutrice dans l'arène.

En vérité, depuis quelque temps, cet homme aux intentions douteuses n'a cessé de faire des avances grossières à Hana. Depuis qu'Arlecchino s'est interposée, il tente de justifier de multiples prétextes pour être invité dans leur chambre. Ses intentions déplacées sont évidentes, et Arlecchino compte bien remettre les pendules à l'heure.

- « Ha, dois-je vraiment m'abaisser à me battre contre une femme ? Je ne veux pas défigurer un corps avec de telles courbes », déclare avec une condescendance déplacée l'homme, scrutant de manière insistante la silhouette avantageuse d'Arlecchino.

- « Mesurez vos propos si vous ne voulez pas le regretter », menace Arlecchino d'un ton glacial, croisant ses bras avec mécontentement.

- « Sérieusement, je voulais juste discuter avec ta colocataire... Mais tu n'es pas mal non plus, beauté », rétorque-t-il avec une arrogance persistante. « Je sais, amusons-nous tous les trois. »

Les projets de cet homme ne sont même pas dissimulés, et son regard soutenu en direction d'Hana ne fait que renforcer la détermination d'Arlecchino. Son visage devient encore plus froid et ferme que de coutume. Arlecchino, agacée au plus haut point, ressent une envie irrépressible de remettre cet individu grossier à sa place, de lui faire ravaler sa langue et sa fierté surdimensionnées. Malheureusement, la perspective d'un emprisonnement accru l'oblige à contenir cette pulsion. Elle doit prendre sur elle.

- « Aller, aller ! Chino, Chino ! Ravale-lui ses paroles ! », l'encourage joyeusement Hana en chantant, sautillant sur une caisse instable.

- « Hana, reste sagement assise. Tu es déjà blessée à la main, ne risque pas de tomber et de te blesser à la jambe cette fois », réprimande Arlecchino, détournant momentanément son attention de l'homme.

- « C'est bon, tout va bien, je fais attention ! Aller, Chino, remet-le à sa place ! », insiste-t-elle avec une moue boudeuse. « Ah, mais ne va pas le blesser trop grièvement non plus... Il ne faut pas que tu t'attires les foudres du Duc et te voir avec une peine prolongée... », réfléchit par la suite Hana.

Arlecchino observe Hana, masquant son amusement derrière le comportement parfois puéril de celle-ci. Regardant les alentours, elle perçoit l'arrivée de la fratrie de ses orphelins alors qu'ils s'approchent de l'arène, tel des spectateurs. Elle jette un coup d'œil à Lyney, Lynette et Fréminet qui semblent être en bonne santé. Arlecchino réalise qu'elle ne les a pas vus depuis plusieurs jours, depuis leur dernière visite avec du thé et des gâteaux, lorsqu'ils sont venus pour visiter l'état d'Hana après sa chute et qu'elle leur a demandé d'enquêter sur la mystérieuse trappe. À en juger par leurs regards et les signaux discrets qu'ils échangent, il semble qu'ils n'aient pas réussi à rouvrir la trappe, qui semble s'être coincée de manière permanente.