Chapitre 01 - La Forteresse de Méropide

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La descente à travers l'élévateur semble interminable, la lumière s'évanouit progressivement jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un lointain souvenir. L'étroitesse de l'élévateur accentue l'odeur métallique omniprésente. Arlecchino, impatiente d'atteindre la Forteresse de Méropide, attend avec une patience feinte.

Lorsque la descente prend enfin fin, Arlecchino observe brièvement les environs, se laissant guider par la mystérieuse Madeleine à travers ce sanctuaire de métal glacial. La seule source de lumière naturelle provient de la mer, filtrant à travers quelques fenêtres qui parsèment les lieux, et ce parce que la journée est encore jeune. Une senteur d'humidité persistante imprègne l'air, due à l'eau stagnante sous le plancher métallique.

Les pas assurés d'Arlecchino résonnent dans l'immensité de la pièce vide, révélant une démarche confiante et déterminée. Des gendarmes, en petits groupes de deux, sont disséminés çà et là, assurant la sécurité avec une présence qui semble démentir leur apparence peu imposante. Au loin, un bureau se profile, occupé par une dame visiblement lasse et ennuyée. Elle se lève péniblement lorsque Arlecchino s'approche, derrière Madeleine, laissant échapper un long bâillement.

- « Oh, Madeleine, c'est encore vous ? Décidément, dernièrement vous faites beaucoup d'allers et venues par ici... », commente la jeune femme.

- « J'ai été missionnée d'escorter personnellement cette détenue... Allez savoir pourquoi. Quoiqu'il en soit, mon travail est terminé. », répond ladite Madeleine puis elle se tourne vers Arlecchino. « Vous allez vous enregistrer ici et Marette vous guidera pour le reste de la procédure », explique-t-elle.

- « Oui, voilà, c'est exactement. Retournez donc dans votre monde lumineux et ensoleillé de la surface », déclare avec mécontentement Marette, croisant ses bras en soupirant.

Arlecchino observe la scène en silence, notant intérieurement le cruel manque de professionnalisme chez Marette. Finalement, Madeleine se retourne et s'en va sans plus de cérémonie, ne daignant même pas saluer qui que ce soit. Si cela ne dépendait que d'elle, Arlecchino serait déjà à la surface, tant la sécurité semble être ici une notion relativement floue.

- « Laissez-moi voir... Vous êtes donc Chino, c'est bien ça ? », demande Marette.

- « Oui, exactement. », répond froidement Arlecchino, renommée Chino à l'occasion de cette infiltration.

- « Je vais confirmer les charges et votre peine... Vous avez été accusée de vol d'une place nominative à l'Opéra Epiclèse pour assister à un spectacle de magie. Votre peine d'emprisonnement est d'une durée de 90 jours. Eh bien, qu'avait-il de si spécial ce magicien pour que vous voliez une place ? Quoiqu'il en soit, le vol est un crime grave à Fontaine, je suis même surprise de voir que vous vous en sortez avec une simple peine d'emprisonnement de 90 jours », dit-elle d'un ton condescendant.

Finalement, la procédure suit son cours et Arlecchino se prête à contrecœur à la séance de photographie. Intérieurement, elle note de s'assurer de récupérer les clichés avant de partir, car la cachette de cette femme n'est pas particulièrement discrète, et la Quatrième Exécutrice Fatui n'aura aucun mal à la débusquer.

Le temps s'écoule, et la procédure d'incarcération tire enfin à sa fin. Désormais, Arlecchino est escortée par cette femme en direction de l'entrée officielle, au cœur de la Forteresse de Méropide.

- « Et nous en avons enfin terminé. Merci de votre collaboration. Quelqu'un va venir vous guider à l'intérieur de la Forteresse. Assurez-vous de saisir cette opportunité d'une nouvelle vie », commente toujours avec le même ton las et hautain de Marette.

- « Vous êtes la nouvelle détenue ? Suivez-moi », ordonne l'homme à peine plus grand qu'Arlecchino.

Une fois de plus, Arlecchino ne peut s'empêcher de noter à quel point l'ambiance et le professionnalisme laissent à désirer ici. Si de tels comportements devaient émerger au sein des Fatui, ils seraient immédiatement corrigés, voire entraîneraient des expulsions...

Une étrange colocataire (Arlecchino & OC) - En pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant