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Amélia

-Alors Amélia, toujours en étude, comment ça se passe ?

- Plutôt bien, j'aime de plus en plus ce que je fais. Menteuse, mais quand je vais voir la mère de Louis, j'aime paraître irréprochable, cette femme m'aime et pour de vrai. Le vrai amour d'une mère pour sa fille, la même considération, c'est une des seuls relations sincère que j'ai encore.Son père commente le plat de Marianne, sa conjointe, et nous continuons à discuter, il aborde les actualités et moi je ne fais que penser à ma soirée d'hier soir, en particulier à Ken. On s'est quitté, légèrement gêné d'avoir oublié l'épisode de notre rencontre, et j'ai finis par lui écrire mon numéro de téléphone sur le bras, avec un vieux rouge à lèvres que j'avais dans mon sac. Même en essayant, je n'arrive pas à arrêter de penser à cette soirée. Et j'ai maintenant Louis en face de moi, et ma vie est de nouveau fade et sans étincelle, sans amour.

Je me demandais ce que Ken pensait de moi, et si il allait m'envoyer un message, me proposer d'aller boire un verre et si j'allais accepter. Je mourrais d'envie de ressentir à nouveau la chaleur au cœur d'hier. Je ne l'avais dis à personne, par peur de rendre cette soirée si précieuse à mes yeux, une banalité qu'on se dit autour d'un café. Non moi je voulais garder ce secret, auquel je pourrais penser avant de dormir et dont personne ne serait au courant.

En sortant de dîner, Louis m'a déposé toujours sans un mot. Notre relation, qui n'était pas passionnel à l'origine, devenais pire de jour en jour, nos échanges étaient glaçants et nous ne prenions même plus le temps d'afficher des sourires hypocrites lorsque nous étions juste tous les deux. J'ai surpris Lila sortir de son appartement cet après-midi en le rejoignant pour aller au dîner chez ses parents. Je ne pouvais rien dire, même pas faire semblant d'être vexé, avant j'étais une statuette , gravée à la perfection dans sa vitrine et à présent c'était elle qui avait pris cette place, moi j'étais devenue un boule d'or, pas entretenue qu'on sortait de son tiroir pour faire bonne impression, pour montrer qu'on a de l'or, même si il n'est pas taillé. La vérité c'était que Lila n'était pas dans la vitrine de Louis, elle était dans son cœur, chose qu'en plusieurs mois je n'ai pas frôlé. Je n'était pas triste de cette situation mais belle et bien lassé, j'attendais que Louis se débarrasse de moi, étant trop peureuse pour le faire moi même. Moi ma vitrine, elle est devenue poussiéreuse, instable et sur le point de se briser en mille morceaux, et pour la première fois de ma vie, je n'avais pas peur.

En rentrant chez moi, mon acolyte de toujours m'attendait ,la respiration qui se coupe, le corps qui tremble, les mains qui deviennent moites, et la putain de sensations de s'en aller, c'est comme ça qu'après avoir mis un pied dans mon appart je me suis écroulé sur le sol, créant un choc résonnant dans l'appartement et dans ma tête avant de perdre totalement connaissance. Le stress m'endors et l'incompréhension me réveille après avoir reçu au moins une dizaines d'appels de Romane avec qui je devais boire un café ce soir. Je réponds en vitesse encore sonné à son énième appel. Elle m'engueule et on en conclue d'aller au café en bas de chez moi pour pas que je prenne plus de temps encore à me préparer. J'enfile des un sweat gris à capuche dans lequel je rentre mes cheveux et un jogging. Avec Romane on avait prévu de se faire un café chill, et de toute façon maintenant me préparer aurait été trop tard.
Je descends et aperçois la brune qui souris automatiquement en me voyant malgres qu'elle devait me faire la gueule.

- T'es pas drôle t'es toujours en retard.

- Bah pourquoi tu souris alors ? Je savais que c'était redondant mes retards mais je savais aussi que les filles ne pouvaient pas me faire la gueule pour ça plus de cinq minutes.

HERA [Nekfeu]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant