Possessed

Chapitre 1 - Joyeux Anniversaire, Val'

Transpirant, essoufflé, les oreilles qui bourdonnent, un sursaut et j'ouvre les yeux, je suis dans ma chambre d'étudiant, face au lit de mon colocataire, je respire bruyamment et n'arrive pas à me calmer.
Depuis très jeune, je suis sujet à des terreurs nocturnes, et ce aussi loin que je puisse m'en souvenir.
Je me souviens de quelques choses, de sensations, de bruits, de chants, et particulièrement de froid, cette main qui souvent se pose sur ma bouche, mais ce ne sont que des cauchemars, et ils me restent en tête chaque jour qui passe inlassablement.

-         Ca va Gab ?
Demandait mon coloc, à moitié dans les vapes.

-         Ouais, comme d'hab fin tu sais..
Il acquiesce et se rendort aussitôt, il a toujours eu le sommeil particulièrement lourd, ce pourquoi je me suis toujours senti coupable de le réveiller...

Il était aux alentours de cinq heures, et se serait mission impossible de me rendormir maintenant, alors un pied devant l'autre, je traverse la pièce pour rejoindre mon bureau de bois, griffonner ce qui m'a réveillé cette nuit, des gribouillis sans aucun sens, mais qui dans ma tête sonnent comme l'horreur.
Les heures passaient, et un café brûlant entre les mains, à observer le monde s'éveiller par la fenêtre, j'attendais qu'il se lève pour prendre ma douche, inutile de le réveiller une seconde fois.
Daniel était mon colocataire depuis trois ans, et meilleur ami, j'ai toujours tout raconté, tout dit à ce mec, il avait toujours été d'un soutien incomparable, et sans lui, je ne sais pas si j'aurais encore la force de continuer à vivre cela tous les jours...
J'ai cette fille aussi, cette sublime femme, dans ma vie, ma petite amie, Rhea, une très jolie brune aux cheveux courts, avec ses yeux bleus clairs, brillants d'intensité, regarder le fond de ses yeux, c'est comme ouvrir une fenêtre sur l'océan et son horizon, aussi profond, aussi beau et passionnant.
Je suis tombé amoureux d'elle, pour son rire, ce jour-là, c'est ce qui m'a définitivement perdu, ce foutu rire, j'avais finalement passé la soirée à faire l'imbécile pour continuer de l'entendre, encore et encore, inlassablement.

Café terminé, douche prise, une serviette autour du bassin et les cheveux trempés, je cherchais un tee-shirt large dans ma penderie avant d'en voler un à Daniel, qui avait une centaine de haut de couleurs différentes, même marque, même taille, même coupe, mais de toutes les teintes existantes.
Un coup de parfum dans le cou, sur les poignets sans frictionner, et je m'observais dans le miroir, aucune barbe à mon âge, je semblais tellement plus jeune que s'en était un scandale, heureusement que ma mâchoire était un minimum bien dessinée de carré , autrement on pourrait me donner quinze ans au grand maximum...

Je marchais, les mains dans les poches et mon sac à dos sur l'épaule, arrivé à l'extérieur du bâtiment, j'allumais ma clope et pris une très grande bouffée avant d'expirer, j'ai toujours été contre ces merdes, elles ont tuées ma mère très jeune et avait promis à mon père sur son lit de mort de vivre pour ces personnes qui n'avaient pas eu la chance de le faire, il serait si déçu, et pourtant comprendrait il les raisons ?
Mes angoisses nocturnes me tuaient à petit feu, et mon seul moyen de calmer ces horreurs avait toujours été le tabac, la nicotine.

Arrivé en bas du bâtiment des femmes, j'attendais la mienne, une fleur en papier découpée dans mon livre favori, uniquement pour dessiner sur son si beau visage d'ange, le plus beau des sourires.
Main dans les poches, une énorme écharpe autour du coup, elle s'approchait de moi en déposant un court baiser sur mes lèvres, bon Dieu restes y collée plus longtemps, laisse-moi gouter au frisson de ton amour, à la chaleur de ta passion...

-         Bien dormi ? Demanda t'elle,

-         Très bien comme un bébé, et toi ? Commençais-je à mentir,

-         J'aurais préférée m'endormir dans tes bras que ceux de Morphée, dit-elle d'un sourire malicieux.

Nous nous dirigions vers le parc, ce jour là nous avions prévu toute une journée de sortie avec notre bande d'amis, pique-nique prévu au bord d'un sublime lac près duquel nous passions la plus part de nos journées, et soirée, parfois même nuit, mais pour l'occasion de l'anniversaire de la meilleure amie de Rhea, nous avions décidés de partir en Urbex après avoir entendu qu'il était particulièrement flippant.
La dernière personne ayant mis les pieds dans ce château, se serait suicidée quelques mois après, étant soi-disant « hantée » par tout ce qu'elle avait pu y rencontrer, ce qui avait motivé chacun de nos amis à vouloir faire les gros bras, et grands esprits.
Animés par leur courage, tous avaient fait de gros sacs, lampes torches, et autres babioles pour l'Urbex tel que des pinces coupantes, appareils photos...