Daniel restait à genoux, posait ses mains sur ses oreilles chantonnant une berceuse d'enfant, la même que Valentine quelques heures avant, était-ce une coïncidence ?
J'entourais mes bras autour de mon meilleur ami, essayant de lui faire retrouver la raison, revenir consciemment à nous, et seulement quelques minutes après, il se calmait, relevant la tête en ma direction, les yeux trempés et rouges.
Je ne l'avais jamais vu dans cet état, il me brisait le cœur à être aussi bouleversé, et bordel, j'étais tout aussi détruit que lui, impuissant pour protéger ma femme, mes amis, pour faire face à l'incompréhensible.
Il fallait arrêter d'être faible, d'être impuissant, il fallait trouver cette porte de merde, sortir d'ici et ne plus jamais y revenir, mais malheureusement, ce n'était pas gagné, surtout si notre mémoire continue de nous jouer des tours à propos du chemin à prendre.
La batisse était silencieuse, l'autre groupe devait être loin, mais alors que faisait Dan' ici, tout seul, il aurait dû être avec les autres,- Dan, Dan écoute moi, où sont les autres ?
- Quels autres ?
- Mais, nos amis, notre groupe, on est arrivés tous ensemble !
- Mh. Je ne sais pas.
Il semblait perdu, complètement perdu.
Je l'aidais à se relever, et regardais Rhea, paniquée à l'idée d'avoir perdue Valentine,- Elle était juste derrière moi ! Comment a-t-elle pu disparaitre comme ça ?!
- Je n'en sais rien chérie, mais aide moi à porter Daniel, on va chercher une sortie, une fois trouvée, on reviendra chercher les autres et Val.
- Non ! Je ne laisserais pas ma meilleure amie dans cet endroit de tarrés !
- Ecoute, je ne te demande pas ton avis, ramène toi et aide moi putain, arrête de faire chier trente secondes, le monde ne tourne pas autour de toi et elle !
Elle me regardait les yeux ronds, énervée et surtout blessée de la façon dont je venais de m'adresser à elle, et pourtant elle s'approchait pour soulever Daniel avec moi.
D'un regard je la remerciais, mais au fond je me sentais tellement con, tellement mauvais, je m'en voulais beaucoup trop.
Pourtant, je ne devrais pas, bon Dieu, nous sommes dans une situation plus que délicate, et elle trouve le temps de taper des crises telle une gamine, bordel !Nous sortions de la pièce, regardant partout autour de nous, nous avions particulièrement peur, et pourtant nous tentions de se raisonner, toutes ces choses n'étaient pas réel, un coup monté se passait, ce n'était pas possible autrement, les portes qui claquent, une femme drapée d'une robe noire, toutes ces choses peuvent avoir une logique, surtout dans une vieille maison...
J'aimerais tellement, qu'elles aient une logique...Parcourant les couloirs, certaines pièces me semblaient familières, suis-je déjà passé devant ? Bordel, est-ce que je deviens fou ?
Je fais comme si de rien n'était, pour ne pas faire peur à Rhea, mais au fond, j'étais entrain de mourir de peur, mon cerveau était fatigué, mon corps commençait à tomber, pourquoi avais-je l'impression d'entendre des bruits de pas venant de derrière ? Je n'osais pas me retourner, je ne voulais pas ne trouver personne mais continuer d'entendre ces bruits, je ne voulais pas me retourner, et voir quelqu'un non plus, je voulais simplement que les bruits cessent, et ils ont cessés.
Nous trouvions un petit escalier de bois, plusieurs marches étaient abimées, voir cassées, mais nous étions en bas, et c'état une très bonne chose, nous allions pouvoir retrouver la porte d'entrée.
Après quelques minutes, nous nous trouvions dans cette pièce, celle que nous avions visités en première, avec ce tableau aux visages griffés, nous passions la porte, et tombions sur l'entrée, l'immense porte de sortie était devant nous, maintenant allait-elle être ouverte, ou allions-nous tomber de nouveau sur une porte verrouillée ?
Rhea s'approchait, me regardait avant d'essayer, fermant les yeux et inspirant profondément, comme si elle s'était soudainement mise à prier, d'un coup sec elle tirait la porte, et elle s'ouvrit.
En une seconde, nous étions tous les trois dehors, respirant l'air frais, riant comme des fous, elle me sautait au cou avant de m'embrasser comme si c'était la première et dernière fois qu'elle le faisait.
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Possessed
HorrorJ'aurais aimé raconter que cette nuit-là, n'était qu'un souvenir fabuleux d'un Urbex plutôt flippant, que nous en sommes tous sortit indemne, mentalement, physiquement, et collectivement, mais ce n'est pas ce qui est arrivé... Qui aurait pu deviner...