Kamijirou

119 7 4
                                    

QUAND SA LUMIÈRE S'ÉTEINT

Il voyait de la lumière partout, et de toutes les couleurs. D'abord rouge et bleue. Puis blanc. Ensuite, des bruits. Des crissements de pneus sur les carreaux. Des larmes. Surtout des larmes. Et une voix. Avec le peu de conscience qui lui restait, il sentit une main serrer la sienne. C'était elle. En larmes. Il voudrait tellement la réconforter, mais il en était incapable. La douleur qui lacérait son corps le forçait à rester immobile. 

— Tout ça, c'est de ma faute! Pardonne-moi, Denki!

De sa faute? Rien n'était de sa faute. C'était lui qui était à blâmer. Il aurait dû l'écouter et arrêter de faire l'enfant. Tout ça ne serait pas arrivé s'il l'avait écoutée. Il ne pouvait pas ouvrir les yeux, mais il imaginait très bien le visage de la jeune fille en larmes. Plusieurs fois, il l'avait mise en colère. Plusieurs fois, elle le frappait à cause de ses enfantillages. Mais jamais il ne l'avait fait pleurer. Si elle le faisait, c'était qu'il avait fait quelque chose de très grave. Et la dernière chose qu'il voulait, c'était voir Kyoka Jirou pleurer.

« Pardon Kyoka... Si tu es si triste, c'est parce que je suis un idiot. Si seulement j'avais été meilleur. Si seulement j'étais meilleur. Tu ne mérites pas un imbécile comme moi, en tant que petit-ami... » pensa-t-il.

Denki perdit connaissance et Kyoka lui lâcha la main, forcée par les médecins. Elle tomba à genoux dans le couloir de l'hôpital, en larmes, alors qu'elle voyait son petit-ami se faire emmener dans la salle d'opération. Tout ça avait débuté à cause d'une broutille. Ils s'étaient disputés comme d'habitude. Elle lui reprochait toujours d'agir comme un gamin et de ne rien prendre au sérieux. Et comme d'habitude, il ne l'avait pas écouté. Kyoka faisait toujours la même chose.

Énervé, Denki s'en alla, ne voulant plus continuer la discussion. Comme elle n'avait pas fini de parler, elle le suivit. Mais peu après, elle assista à la scène la plus horrible qu'elle ait jamais vue. Sans qu'elle ne puisse rien faire, une voiture fila à toute allure, fauchant son petit-ami. Si elle ne s'était pas mise en colère contre lui, si elle avait laissé couler ses imbécillités, comme d'habitude, elle n'en serait pas arrivée là.

S'il mourait par sa faute, elle s'en voudrait pour toujours. Jamais elle n'allait pouvoir supporter une vie sans lui. Sans son sourire qui la réconfortait toujours. Sans ses blagues qui lui remontaient le moral. À genoux devant les portes du bloc opératoire, Kyoka était paralysée par la peur de le perdre. Quand les parents du blond arrivèrent, ils ne purent que tenter de la réconforter. Ils savaient qu'elle l'aimait bien plus qu'ils ne pouvaient imaginer.

Kyoka rentra chez elle et essaya de dormir, mais à chaque fois que ses yeux se fermaient, elle renvoyait le corps ensanglanté de Denki. Ne pouvant plus le supporter, elle laissa ses larmes couler. Encore. Elle espérait qu'il aille bien et qu'il n'ait rien de grave.

Un jour plus tard, alors qu'elle était à l'université, les parents de son petit-ami l'appelèrent pour lui annoncer que Denki s'était réveillé. Elle n'avait pas remarqué le ton grave de la voix de sa mère, étant trop heureuse. Sans attendre, elle de rua vers l'hôpital. Kyoka allait s'excuser d'avoir été aussi odieuse envers lui. Elle allait le couvrir de baisers et l'aimer comme il était. Arrivée devant la chambre d'hôpital, elle reprit sa respiration et poussa la poignée. Et là, elle le vit. Assis sur le lit, un bandage autour de la tête. Il était bien vivant et – à première vue – il allait bien. Elle s'approcha du lit et dû se faire violence pour ne pas éclater en sanglots.

— Euh... Commença la mère de Denki.

— Maman, c'est qui? Demanda-t-il.

Qui? Comment ça, qui? Pourquoi posait-il cette question? Kyoka posa une main sur son cœur, l'appréhension la gagnant peu à peu. En regardant les parents Kaminari, elle comprit qu'il se passait quelque chose et qu'elle aurait dû les écouter au lieu de se précipiter.

My hero academia OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant