L'Éveil du Métamorphe - The Awakening of Shapeshifter (RÉÉCRITURE)

Chapitre 4 : Le jour où tout a basculé

Lucas se leva en silence, comme chaque matin, mais cette fois, une étrange lourdeur pesait sur lui. Il descendit les escaliers et trouva ses parents dans la cuisine. Leurs regards croisés mêlaient inquiétude et espoir. Ils ne dirent rien, comme s'ils craignaient de briser le fragile équilibre en prononçant un mot de trop. Après lui avoir servi son petit-déjeuner, ils se contentèrent de le regarder manger, observant chacun de ses gestes, comme s'ils cherchaient une réponse à une question qui leur brûlait les lèvres, mais qu’ils n'osaient poser.

Avait-il changé ? Son gène s'était-il enfin éveillé ?

Le cœur serré, ils sentirent leur respiration se couper, l'angoisse les envahir. Ils savaient que le temps pressait, que les métamorphes étaient traqués sans relâche, et que leur fils, lui aussi, était désormais en danger. Ils savaient qu'il était temps de lui révéler la vérité, de lui apprendre à se contrôler, à se protéger, à survivre. Mais comment lui dire ? Comment lui annoncer qu'il n'était pas comme les autres ? Qu’il portait en lui une nature qu’il n’avait pas choisie, qu'il partagerait leur héritage sans pouvoir le fuir ? Tout était trop incertain. Peut-être n'était-il pas prêt... Alors, ils se turent. Ils attendirent.

Lucas, lui, ne remarqua rien. Absorbé dans ses pensées, il avala son petit-déjeuner distraitement, sans se douter de ce qui se tramait autour de lui.

Après avoir pris son sac, il sortit de la maison. Il marcha jusqu’à l'arrêt de bus et retrouva Léa. Elle lui sourit et lui déposa une bise. Elle le scruta, inquiète. Il semblait pâle, épuisé. Mais elle ne dit rien, respectant sa pudeur. Elle préféra engager une conversation légère : le dernier film qu’elle avait vu, la chanson qu’elle avait écoutée, un devoir qu’elle avait oublié de rendre. Elle espérait le faire sourire, l’aider à évacuer un peu de sa tension, le sortir de ses pensées sombres. Mais Lucas ne réagit pas. Il écouta, sans vraiment entendre, perdu dans ses propres tourments.

Arrivés au lycée, ils croisèrent Max dans le couloir. Il les fixa avec un sourire narquois, mais à leur grande surprise, ne fit aucun geste hostile. Il ne les insulta pas, ne les bouscula pas. Il les laissa passer, comme s’il ne les voyait même pas. Lucas et Léa s’échangèrent un regard surpris, soulagés. Peut-être que Max avait enfin compris. Mais ils se trompaient. Max avait un autre plan en tête, un plan bien plus sinistre, et il attendait simplement le bon moment pour frapper.

Les heures de cours passèrent, et Lucas se sentit de plus en plus mal. Des nausées, une chaleur étrange qui envahissait son corps, et un stress de plus en plus lourd. C’était comme si une fièvre ardente le consumait, une fièvre qu’il ne comprenait pas. Il entendait des bruits étranges, des sons que personne d'autre ne percevait : les battements de cœur de ses camarades, leurs respirations, leurs pas. Des voix, chuchotant son nom, lui ordonnant de "se réveiller" et de "libérer" son pouvoir. Il voyait aussi des ombres furtives, des éclats de lumière trop vifs, des symboles qu’il ne pouvait déchiffrer. Chaque sensation le plongeait un peu plus dans la confusion. Il se sentait comme un étranger dans son propre corps.

Léa s'inquiéta pour lui et lui proposa de l'accompagner à l’infirmerie. Mais Lucas, trop fier et trop perdu, refusa. "Je vais bien, Léa. C’est juste… rien", dit-il d’une voix faible. Mais elle insista, soulignant qu’il était visiblement fatigué, que son teint était trop pâle. Finalement, Lucas céda, murmurant qu’il passerait à l’infirmerie tout à l’heure. Léa lui lança un sourire rassurant et lui dit qu’elle l’attendrait, qu’elle serait là pour lui. "Je t’aime", ajouta-t-elle, d'une voix douce.

"Je t'aime aussi", répondit-il, un sourire triste sur les lèvres. "Je reviendrai vite."

Il sortit de la classe, son esprit toujours plus embrouillé. Ses pas le menèrent mécaniquement vers l'infirmerie, sans qu'il sache vraiment ce qu'il cherchait. Il se sentait à la fois faible et sur le point d'exploser, comme si quelque chose de terrible allait se produire. Et il ne savait pas que la réponse à tout cela se trouvait déjà en lui, enfouie dans ses gènes.

Max, quant à lui, n'avait pas dit son dernier mot. Il le suivit dans les couloirs, et, sans crier gare, se précipita sur Lucas. Insultes, coups, menaces… tout y passa. Max voulait briser Lucas, le pousser à bout. Mais il ignorait totalement le danger qu’il provoquait.

Lucas, déstabilisé, se défendit du mieux qu’il put. Il repoussa Max, cria : "Laisse-moi tranquille !" Et, dans un élan de panique, il courut à travers les couloirs, cherchant désespérément un endroit pour se cacher. Finalement, il se retrouva devant l'infirmerie, à bout de souffle. Il entra et s’effondra.

C’est alors que Max et les parents de ce dernier entrèrent dans le gymnase. Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était que ce moment allait marquer un tournant irréversible dans la vie de Lucas.