II

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Le vent rangea ma mèche de cheveux qui se baladait devant mes yeux. Ça fait maintenant un mois que je parle avec cet inconnu. Il est plutôt gentil mais grognon. Je me sens évacué de toutes pensées à chaque fois que je lui parle. Dès que la sonnerie de mon téléphone s'active je prie pour que ça soit lui qui me parle. Je ne connais pas son nom ni son prénom, je ne connais pas non plus son physique à part qu'il soit blond. Mon regard se baladait entre les voitures de passages et les oiseaux chanteurs. Une personne à côté de moi écoutait de la musique. Il était grand avec des cheveux courts et blonds. Son regard est glaçant mais tellement... Craquant ? Le blond tourna la tête vers moi, c'est bizarre, il me semble si familier. Je posa ma tête sur le rebord du siège et laissa un soupire s'échapper de ma bouche. J'en ai marre de vivre, même si cet inconnu essaie de me maintenir en vie, j'y arrive plus. Mon sang se glaça en m'imaginant une nouvelle fois, cette scène, ce moment. Mes harceleurs qui me frappent jusqu'à l'évanouissement. De mes mains tremblantes j'attrapa mon sac. Et d'un revers de manche j'essuya la petite larme qui s'était formé sur le côté de mon œil.

-Ça va ? Me demanda le blond en me regardant.

L'angoisse me monta aussitôt. Cette peur de parler aux gens me bloqua la gorge. J'essaya à tout prix d'éviter son regard glaçant. Il ne me fait pas peur, non au contraire il est rassurant. Mais j'ai juste cette phobie sociale. Son regard s'immobilisa sur moi.

-Si je te gêne je peux partir, fit-il d'une voix glaciale.

-N... Non...

C'était un bon début. J'ai réussi à dire un mot... Je m'auto-insulta un milliard de fois. Le blond retira son regard de moi et le reposa dans le vide. Le train s'arrêta à mon arrêt. D'un pas lourd, je me déplaça vers la sortie. Mon envie de vivre m'avait quitter depuis longtemps, mais je m'accroche. Encore un peu ? La seule chose que je veux dans ce monde c'est lui. Lui, lui seulement, personne d'autre. Mon monde c'est lui. Qu'est-ce que je ressens au fond de moi ? Qu'elle est cette sensation envahissante ? Une touffe rousse apparue sous mes yeux.

-YAMAGUCHI ! COMMENT VAS-TU ?

-Moins fort..

-Oh pardon Yams

Nous prenons la route la plus proche vers un bar. Il sautillait joyeusement en me parlant. Son sourire me réchauffa un petit peu. C'est fou comment il peut changer d'expression rapidement. Le bruit du vent me réveilla doucement de ma rêverie.

-Tu veux quoi Yams ?

-Umh... De l'eau...

-Ok ! De l'eau s'il vous plaît et un orangina

Je rigola intérieurement. Nous sommes littéralement deux adultes en train de prendre de l'eau dans un bar. Je m'assis sur le banc près de Shoyo. D'un voix dramatique, le roux essaya d'imiter Oikawa.

-Non l'eau va me tueeer~ Dit-il sur un air de plaisanterie.

-Imbécile... Dis-je en pouffant.

Oikawa nous avait déjà fait ce coup là dans le même bar. Petit récap, Iwaizumi lui avait lancé de l'eau dessus. Rien de plus, cette drama queen. Un frisson me parcourus le dos. Une voix s'éleva dans la pièce et se rapprocha de moi rapidement. Hinata compris aussitôt de qui il s'agissait, il me tira le plus loin possible. Par malheur, ceux-ci nous suivaient à la trace.

-Où vous êtes bande d'enfoirés ?! Vosiféra une voix proche de nous.

Ma tête tournai et je commençai à voir flou. Le rouquin me soutenait avec ses petites mains frêles. Lui aussi il va souffrir à cause de moi. Hinata vola en l'air.

-Pfff trop ringard !

Il venait de frapper Hinata... Il venait de frapper Hinata.... J'aurais jamais dû accepter l'invitation... Tout est à cause de moi... J'aurai jamais dû vivre... Je senti aucunes douleurs, rien, je vis juste du sang couler à flot. Mon regard se perdit une nouvelle fois pendant que je crachais du sang. Je suis enfin revenu à la réalité. Ici bas, nous n'avons pas le droit de rêver. C'est la loi du plus fort qui domine. Une larme, deux larmes, un océan.

-Pleurnicharde va ! Sale enfoiré ! Comment oses-tu me regarda pd ! Connasse ! Pétasse !

Il m'attrapa par la manche et m'étrangla jusqu'à ce que je perds connaissance.

-Ya..

-Yama...

-YAMAGUCHI !

La voix du central me réveilla. Une douleur atroce me fit cracher du sang.

-He doucement Yams...

Le rouquin me prit dans ses bras en pleurant toutes les larmes de son corps. Je lui caressa les cheveux pour le calmer. Mon cœur battait à toute allure, combien de temps ai-je dormi ? Pourquoi Shoyo est en larme pour moi ? Mes mains tremblaient et mon regard était perdu.

-J'ai dormi combien de temps ?

-Cinq mois... T'étais plongé dans un long coma...

-P... Pard... Pardon...

Mon cœur se contracta. J'avais laissé Hinata et ses problèmes pendant cinq mois. Je suis un ami horrible. Ma tête bouillona, ce qui me fit m'allonger de nouveau dans le lit blanc d'hôpital. Une femme entra et fit partir Shoyo avec vitesse.

-Un homme veut vous voir

Cet homme en particulier était celui de la dernière fois. Il n'avait pas changé, toujours aussi beau. Je le regarda sereinement.

-Oui ? Que ce passe t-il ? Demandai-je interrogateur.

-C'est moi

-C'est moi ?

-Oui c'est moi, fit-il d'un ton calme.

☆𝚈𝚞𝚖𝚎☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant