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Urgence - Un de vos voisins nous a appelé après l'avoir vu tomber de son échelle, tronçonneuse à la main. Malheureusement, la tronçonneuse lui est tombée sur le ventre. On a fait au plus vite mais il a fait une hémorragie, il est en danger de mort et je crains que nous estimions sa malheureuse mort dans environ une heure donc vous pouvez venir lui rendre visite très rapidement. Etes vous accompagnés ?
Je n'arrive plus à parler, mon père que j'ai vu en pleine forme construire une putain de table de 50 kilos ce matin va mourir dans une heure ? Heureusement, ma copine se charge de leur répondre me voyant bien incapable de le faire moi-même.
Meï - Oui, elle est accompagnée, on arrive d'ici 30 minutes, ça va ?
Urgence - Ca devrait aller, faites au plus vite.
Meï - D'accord, à tout à l'heure alors.
Meï appelle ses parents pour qu'ils viennent nous chercher au skatepark et pour aller ensuite à l'hôpital. Heureusement, ils répondent direct à l'appel, on se retrouve très vite tous les quatre dans la voiture, silencieux et inondé de larme. Une fois arrivé aux urgences, on se dirige très vite vers la porte d'entrée tel une meute de loup.
Gautier Morin (père de Meï) - Bonjour, c'est pour venir rendre visite à Laurent Lambert, s'il vous plaît.
Dame de l'accueil - Oh oui, je suis sincèrement désolé pour vous, vous arrivez à temps. Il peut nous quitter d'une minute à l'autre, la blessure est trop grave.
Une petite infirmière toute fine aux longs cheveux bruns et bouclés s'avance vers nous d'un air désolé. Du haut de son mètre cinquante, elle nous fait un signe de la suivre.
Infirmière - Il n'arrive plus trop à parler mais il nous entend encore, évitez de lui toucher le ventre et passez votre meilleur dernier moment ensemble.
Quand je remarque que je compresse le bras de Meï à cause de ma panique, je me retire rapidement mais celle-ci me rappelle que si je ne le fais pas sur elle, je le fais sur moi et en bien pire. Je déteste la voir se rendre malade d'inquiétude pour moi donc j'évite de le faire devant moi. Arrivé dans la chambre de mon papa on le voit ventre emballé dans un bandage devenu rouge et brun et je me remets à pleurer à grosses larmes en me dirigeant vers lui.
Moi, d'une voix tremblante - Papa !
Je lui fais un câlin avec précautions. Je vois flou, mes yeux se sont remplis de larmes salées qui finissent par s'échapper pour faire la course sur mes joues.
Moi - Je suis là papa, tu vas pouvoir... tu vas pouvoir partir...partir...en paix...
Il est là, notre premier fan, couché sur ce lit d'hôpital alors que la veille il nous écoutait jouer sur scène avec passion. Le seul qui croit en nous depuis le début, il a cru en nous dès la seconde où on lui a parlé de notre projet et je sais que de là haut, il nous soutiendra toujours. Meï m' a confié qu'elle l'aime comme un deuxième père et qu'elle aurait beaucoup aimé qu'il soit son beau-père officiel avant de partir... Ca me fait chaud au cœur. Cette dernière me prend dans ses bras et je tiens mon père par la main.
Papa, d'une voix rauque - Je crois... en vous... Je t'aime, ma Tiana.
Il réussi à esquisser un léger sourire avant de s'éteindre devant nos yeux baignés de larmes. Le moniteur cardiaque ralentit de plus en plus jusqu'à laisser une ligne blanche continue. L'infirmière s'approche délicatement de nous et nous propose un câlin collectif qu'on accepte avec plaisir, elle a l'air toute gentille. Les parents de Meï, se trouvant sur les chaises à l'entrée de la chambre, nous rejoignent et nous ressemblons à présent à un bouquet humain. Mon papa est emmené dans une chambre de mort où on va le faire beau pour partir à la morgue. On ne le reverra qu'à son enterrement.
Après avoir partagé quelques derniers mots avec l'infirmière dont j'ai appris le nom de Maud, je me demande comment un humain pouvait être si doux. Puis, chargés d'émotions, nous retournons chez les parents de Meï, le cœur lourd mais illuminé par la présence de Maud.
Arrivés à la maison, on se pose sur la table du salon et mon père nous amène de quoi boire et de grignoter. Mais ils commencent à discuter de papa alors que
Gautier - Tu sais, maintenant faut se dire qu'il n'est plus en souffrance, hein ?
J'acquiesse en essayant de retenir mes larmes, Gautier et ses phrases en carton... Je ne me sens pas bien, je vois trouble, je cligne des yeux et les vois, tous les trois, qui ont l'air inquiets, alors je m'excuse pour m'éclipser dans la salle de bain et je m'y enferme. J'ai du mal à respirer, tout raisonne dans ma tête, je suis en colère, enragé même, arhhhh, ce visage dans le miroir, ce n'est pas le mien, tout ce que je vois, c'est du rouge, des larmes et un front labyrinthé. Papa sait me calmer. Papa n'est plus là. Cette phrase, horrible, raisonne dans ma tête. Papa n'est plus là ! Papa est mort, putain ! Ces voix que je ne comprends pas habituellement, elle me l'hurle dans la tête. Papa ne reviendra pas. Tu es seul maintenant !
Meï - Tiana ?
Meï me laissera un jour, c'est sûr. Je suis une personne horrible, elle a juste pitié de moi.
Meï - Tiana, s'il te plaît, ouvre moi !
Il faut que je me calme. Il faut que je me calme. J'essaie de respirer plus lentement mais sans succès. Je laisse tomber contre la vitre de la douche en tremblant. Je suis tétanisé, mes ongles sont planté dans ma peau, ça arrive à me calmer habituellement.
Meï - Tiana, tu me fais peur, putain!!
Moi aussi, je me fais peur. Ces voix continuent de me hurler dessus. Je ne les comprends plus. Elles crient, c'est tout. Je suis dans une panique extrême que je ne saurais décrire correctement. Je sens mon cœur battre à tout rompre, mes pensées sont confuses et je lutte contre ces cris, j'essaies de penser à autres chose, je n'y arrive pas. Je me force à respirer profondément pour essayer de retrouver un semblant de contrôle sur la situation. Je me sens comme si j'étais pris au piège dans un cauchemar éveillé, incapable de m'échapper de cette terreur qui m'envahit. Les larmes coulent toutes seules sur mes joues rouges. Je ferme les yeux, essayant de me concentrer sur le son de ma respiration. Malgré mes efforts, les voix continuent de résonner dans ma tête, amplifiant ma peur et mon angoisse. J'entends au loin de l'agitation puis un bruit de serrure, ils essaient d'ouvrir la salle de bain. Je ne me reconnais plus, je ne veux pas qu'ils me voient dans cet état. Je me relève, ma tête s'approche de l'évier, puis s'y cogne violemment.
BIP...BIP...BIP...
Ce bruit me réveille. Putain. Je suis encore vivante.
Meï - Tiana ?
Je vois ma copine s'approcher de moi.
Meï - Putain, mon amour, tu es réveillé ! Tu m'as fait tellement peur, j'avais bien cru que tu allais y rester...
Mon cœur se serre quand je la vois éclater en sanglot. Elle me prend dans ses bras et je lui rends la pareille. Je me mets à pleurer. Quel jour sommes nous ? Et l'heure ? Elle est restée pour moi ? Pourquoi ? Je l'aime tellement. Elle m'embrasse délicatement. J'esquisse mon premier vrai sourire depuis l'annonce de la mort imminente de mon papa.
Meï, d'une voix plus calme - Si tu te demandes, on est le 12 février et il est... 22h54
Elle a lu dans mes pensées. Et elle est là. Il est presque 23 heures, et elle est là, à côté de moi. La dernière fois, j'avais fait une overdose de médicament et elle n'était pas là à mon réveil, elle n'avait pas eu le droit.
Meï - J'ai un peu forcé pour pouvoir rester auprès de toi plus de vingt quatre heures et, grâce à Maud, j'ai pu rester. Ça fait 30 heures que je t'admire dormir, si tu veux tout savoir.
Je lui souris et retombe plus encore amoureuse d'elle, puis j'aperçois une petite silhouette à la porte et mon regard se tourne vers celle-ci.
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J'aimerais bien avoir votre avis sur ce chapitre pour savoir s'il vous a touché comme je le souhaiterais :)
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Eclat d'Echo Inachevé
Ficción GeneralMeï, idéaliste et ambitieuse, et Tiana, sa copine, rêve d'une vie pleine d'amour et de musique. Ensemble, elles affrontent les défis du monde de la musique malgré les obstacles financiers, le manque de public et la santé mentale fragile de Tiana. ...