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Le médecin lâche un grognement d'incompréhension, il fixe le corps qui lui fait face en tripotant ses gants nerveusement. Il avait horreur de ne pas comprendre.
"Il n'y a aucune trace d'agression quelconque, que ce soit des coups, pénétrations ou d'attaque à l'arme blanche. Elle ne s'est pas non plus étouffée avec cette rose, on l'a placé volontairement dans sa gorge après le décès. Elle n'a pas de trace de strangulation non plus. Par contre, elle est vidée de son sang, de la moelle jusqu'à l'os. Au point que sa peau s'est asséchée. Ces organes sont intacts. C'est tout bonnement incompréhensible d'un point de vue scientifique. Ceci est un mystère médical, je ne peux vous aider Delpin, sorry my dear."
L'inspectrice sent un souffle à proximité de sa nuque.
"Vous voyez, cela échappe à votre compréhension" lui murmure Mister Smith au creux de l'oreille.
La jeune femme rougit légèrement surprise par la proximité de l'homme avant de faire un pas sur le côté pour récupérer son carnet et griffonner quelques mots pour son rapport.
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"Je m'en vais au revoir tas d'os" déclare Olympe qui se plait à appeler le vieux toubib ainsi. En français bien sûr, de sorte qu'il ne comprenne pas. Il leva un sourcil d'incompréhension comme d'habitude.
"Nous pouvons vous raccompagner" se propose l'homme vampire.
"Sans façon" marmonne-t-elle," je me débrouille très bien toute seule."
"Voyons sweetheart, il est tard, ces gentilshommes se proposent aimablement de vous raccompagner, vous savez que les rues ne sont pas sans danger, surtout dans de telles conditions. Et puis malheureusement la nature vous à combler de tous ses bienfaits dont la beauté... Vous savez les hommes..." commence-t-il alors que Olympe commençait à s'impatienter.
"C'est bon tas d'os, je m'en vais avec eux."
"Malheureusement je ne pourrais vous accompagner. On m'attend en urgence, mais ce sera avec plaisir une autre fois, mademoiselle" s'excuse Mr Green. Il aborde un large sourire et un aspect plus rassurant que son collègue à la canne qui fait irruption dans le bureau des gens à trois heures du matin.
Elle accepte donc à contrecœur et ils sortent du cabinet.
Olympe décide de n'engager aucune discussion avec l'homme et ils marchent avec comme seuls sons celui de leurs chaussures frottant le pavé mouillé.
Il ne pleut presque plus; le ciel à calmer son chagrin. Ils traversent une ruelle pour regagner le centre de la ville. Les murs ruissellent d'une lueur huileuse. Quelques rats à la fourrure visqueuse grouillent sous les tuyauteries rouillées. Il fait froid; un froid humide. La nuit est horrifique lorsque la journée cache la réalité crue des rues dégoulinantes.
Olympe ressert sa sacoche contre son corps en surveillant discrètement les alentours. Elle avait l'habitude de passer par là et il arrivait que quelques truands s'y cachent. Une formalité pour une diplômée d'institut policier.
Elle vérifie la présence de son revolver dans sa poche droite avant de jeter un coup d'œil à l'homme qui marche, mutique, à sa gauche. Il lorgne lui aussi le fond de la ruelle mais remarquant sans doute le regard de la noiraude par-dessus son épaule, il se redresse l'air de rien. Même méfiant, il progresse avec élégance à coup de grands enchâssés. Tel un fantôme. C'est presque si elle devait courir pour rester à son niveau. Il ralentit en constatant la difficulté de la jeune femme à marcher à ses cotés .
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𝑃𝐴𝐿𝐸 𝑆𝐾𝐼𝑁
Vampiro[Mai 1967, Londres] Dix femmes, dix corps exsangues en quatre mois. Leur seul point commun : une peau d'une pâleur mortelle. Olympe Delpin, jeune inspectrice tout juste diplômée, est propulsée dans une affaire hors du commun. Lorsqu'elle croise la r...