2_ Un "soupçon" d'agacement

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Je suis de ceux qui gardent tout pour eux qui accumulent petit à petit, qui encaissent depuis des années à n'en plus pouvoir.

J'ai horreur de me plaindre, pasque pour ceux qui le lisent c'est rarement agréable. Et ça n'apporte rien.

J'estime que chacun à son lot de problèmes et que je n'ai pas à en rajouter.

J'endosse le rôle de l'oreille attentive. J'écoute, je conseille, ma porte est ouverte, pasque je le veux bien.

Mais arrive un moment où la haine, la tristesse, la rage et la souffrance qui nous consument ne demandent qu'à sortir. Elles nous rongent, nous bouffent de l'intérieur, nous brûlent l'estomac à chaque fois qu'un nouvel élément perturbateur nous pousse à bout et qu'on encaisse encore.

Nos entrailles se déchirent, la douleur pulse dans nos veines.

Impassible, on regarde l'horizon.

Le tumulte intérieur est invisible aux yeux des autres car nous le cachons bien.

Qui pourrait deviner le mal qui nous ronge si ce n'est quelqu'un dans la même condition ?

Je suis sûre que nous sommes nombreux et nombreuses, que nous continuerons à endurer et encaisser en silence.

Laissant les larmes rouler seulement lorsque nous nous retrouvons totalement seul.

Et de nouveau, on continuera notre chemin.

Avec cette même façon d'être, cette même mentalité. Puisqu'après tout, nous sommes comme ça. Rien nous changera.

Enfin... Qui sait ?

Rien n'est indéfiniment gravé dans le marbre.

À la fois forts et sensibles.

On avance.

Certains nous dirons d'en parler.

"Oui. Je le ferais. Ne t'inquiètes pas."

C'est ce que nous répondons. Mais non, on gère, inutile d'en parler et d'encombrer les autres n'est-ce pas...

"Voir un psy, il est là pour ça."

Mais ça va. On contrôle, c'est notre choix. On endure. Laissons notre place à ceux qui en ont "vraiment" besoin. Ceux qui craquent au moindre accrochage, à la moindre réflexion. Ceux qui ont trop enduré, ceux qui sont déjà à bout.

Car de toute façon, je ne dirais rien. Je l'ai décidé, et j'en connais le prix à payer.
C'est la raison pour laquelle j'encaisse encore sans me plaindre.

Certains diront que je suis perdue. Je le sais déjà. Je cherche à me retrouver, à mon rythme. Lentement.

Toutes ces expériences nous servent c'est indéniable.

Mais c'est parfois si difficile à endurer.

Enfin ça va passer... Ça passe toujours.

On gère.

Courage.

Courage à tous ceux qui endurent en silence et ne disent jamais ce qu'ils ont sur le cœur.

C'est parfois rassurant de se dire, de savoir, que nous ne sommes pas seuls.

Car nous ne le sommes pas.

Alors courage.

Dans ces moments les plus difficiles, les plus bruyants, les plus silencieux.

Ces moments où le cœur est en colère, où le contrôle l'emporte.

Courage.

Ça va aller.

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