Et si je n'étais pas parti travailler ?

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J'ai décidé de faire une année sabbatique, et de travailler de temps en temps dans le restaurant de mon oncle pas loin de chez moi.

Un soir, j'ai dû finir tard.

Je les ai vus. Je les ai vus au loin ensemble. Heureux. Je les ai vus au loin rigoler.

Ma vue se floute. Mon cœur se serre. Tout recommence. Ce sentiment revient. Il m'envahit. Une crise d'angoisse, seule à 01h00 du matin, dehors dans la nuit. En plein mois d'octobre.

Et si je n'était pas parti travailler ?

Après avoir repris mes esprits, j'ai réussi à rentrer chez moi, à monter ces 6 étages sans ascenseur. J'ai réussi à aller dans ma chambre. J'ai réussi, c'est ce que je me disais, et pourtant voilà que je recommence à 0. Je n'osais plus sortir, je n'osais plus parlé, je n'osais plus rien faire. J'étais chez moi. Face à moi-même. Face à mes pensées. J'étais chez moi. Seul. A ne rien faire. J'enfermais mon esprit dans cette bulle, cette bulle qui comportait, lui et elle. J'ai voulu éclater cette bulle. J'ai donc décidé d'écrire, d'écrire ce que je ressentais. D'écrire ce qui me passer par la tête. D'écrire mes peines. Écrire mes pensées.

Je passais des heures sur mon ordinateur à taper, à écrire. Des heures. Des pages entière. Remplis de mots. Des mots qui me permettait de m'exprimer. Des mots qui me permettaient de lâcher ce que j'avais sur le cœur, des mots qui m'apaisai. Écrire m'a permis de voir la lumière. Écrire m'a permis de me relever. J'ai compris que malgré cette peine, malgré cette trahison, je ne pouvais rester abattu, je ne pouvais continuer à m'enfermer sur moi-même. J'ai compris, leur vie continuait alors pourquoi la mienne devait s'arrêter.

Après un mois et demi, encore une fois seule. Je suis sorti avec ma mère pour faire les boutiques, j'avais peur. Peur de les croiser, peur de les voir. Encore une fois.

Mais ce n'est pas eux que j'ai vue.

J'étais assise en train d'attendre ma mère qui était parti retirer de l'argent dans le centre commercial, quand Sarah vient me voir, s'assoit à côté de moi et me dit qu'elle ne pouvait continuer à garder ce qu'elle savait. J'ai repensé à cette histoire, ce jour où elle m'avait l'air un peu effrayée, un peu choquée. Je lui ai dit qu'elle pouvait se confiée sans problème, qu'elle pouvait me parler.

Ses yeux deviennent humides et elle me dit.

Ils se sont mariés.

Mon cerveau a préféré rester dans le déni. Je lui ai donc demandé de qui elle parlait. Une larme coule de son œil gauche. Son œil bleu, et elle me dit. Lui et Elle

Ils se sont mariés.

Ils se sont mariés.

Ils se sont mariés.

Ils se sont mariés.

En boucle

Mon nouveau monde rempli de bonnes résolutions remplie d'espoir. Mon nouveau monde c'était encore une fois effondré.

Je pars, je sors du centre commercial j'étouffe. J'ai mal, j'ai tellement mal. Ma vue se floute. Je marche, je marche, je marche et je marche encore où ? Aucune idée ? J'ai marché. Mon esprit, il était brouillé. Mon esprit était perdu. Mon esprit était loin. Je marche encore, je marche et je marche. Je ne pouvais faire que ça, marcher. Mon téléphone sonne, sonne et il re sonne, il continue de sonner. Pendant que je marche.

Ils se sont mariés.

Ils se sont mariés.

Ils se sont mariés.

D'un coup, une voiture me barre la route. Mon frère sort de cette voiture et me regarde. Il me regarde avec un regard rempli de compassion. Un regard rempli de tristesse, un regard que je n'ai jamais vu venant de lui. Je le regarde à mon tour avec le cœur en mille morceau. Il me prit dans ses bras. Mon frère m'a pris dans ses bras.

Et si ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant