Chapitre 4: Au delà des cibles
Un mois que je traîne mes baskets dans les rues de Sherwood. La ville commence à s'inscrire dans ma peau, et ses habitants à devenir des figures familières. À présent, je peux presque tracer chaque recoin de ces ruelles dans le noir. La nouveauté a laissé place à la routine, et Sherwood, avec son charme étrange, devient un peu plus chez moi chaque jour.
Je suis harcelée de blagues au quotidien par Ben, parfois drôles, souvent mauvaises. On a quand même développé une grande complicité. Je ne m'attendais pas à l'apprécier autant après notre première rencontre. Sa présence est une bouffée d'air frais parmi tous ces gens qui ne s'adressent à peine la parole, sauf quand il est question de ragots. Je critique ces gens, mais je pense que Joyce et moi sommes pires à ce niveau, des vrais serpents!
Joyce s'est transformée en bien plus qu'une amie, c'est ma partenaire de crime, celle avec qui je partage tout dans cette expérience. On s'appuie mutuellement, je sais que je peux compter sur elle et elle sur moi, on se défend l'une l'autre même quand l'autre n'a pas forcément raison, mais bon, c'est le principe de l'amitié.
Dylan, lui, reste une énigme constante. Ses commentaires taquins et son attitude déconcertante m'irrite mais suscite aussi une curiosité indéniable, et je me demande ce qui se cache derrière le masque qu'il arbore.
Au-delà de ça, il y a cette autre dynamique qui prend forme. Romain, après toutes ses tentatives, a réussi à percer ma carapace. Je commence à me dire que peut-être, je suis un peu trop fermée, que pour vivre pleinement mes années universitaires, je dois être plus ouverte aux opportunités.
Il m'a invité à dîner dans un restaurant ce samedi, et j'ai accepté. Je veux le découvrir davantage, voir au-delà de son sourire charmeur et de ses répliques bien pensées. Je ne m'attends pas à grand-chose mais je compte me laisser surprendre, peut-être que ce rendez-vous réserve des surprises. Je suis curieuse, et qui sait, peut-être que cette soirée sera inoubliable d'une manière que je n'aurais jamais imaginée.
Après une journée de cours qui n'en finissait plus, je me dirige vers mon refuge habituel, le stand de tir sur cible. Depuis mes 15 ans, cette activité est devenue ma bouffée d'air, mon exutoire. La passion du tir sur cible m'a été transmise par mon père, qui me faisait venir au stand de tirs de la police étant plus jeune. La sensation de puissance qui m'envahit à chaque fois que je serre la gâchette, et le son distinctif de la balle qui fuse à travers l'air pour finalement trouver sa cible, c'est pour moi une manière de me reconnecter avec cette force intérieure que j'ai cultivée depuis mon adolescence. C'est une manière de m'évader de la routine, de canaliser mon énergie, et surtout, de me rappeler la force et la détermination héritées de mon père.
Depuis peu, sur les conseils insistants de mon père, j'ai ajouté des cours d'auto-défense à ma liste déjà bien remplie. Selon lui, le monde n'est pas toujours bienveillant, et mieux vaut être prêt à affronter l'adversité. Alors, me voilà, prenant des cours où des profs musclés tentent de me montrer comment me sortir de situations délicates.
Faut dire que pour l'instant, mes compétences ne sont pas encore dignes d'un film d'action. Je ne suis pas une experte, mais je progresse plutôt vite, surtout quand on considère que ça ne fait que sept mois que j'ai commencé. Les clés de bras et les coups de pied bien placés deviennent peu à peu des gestes familiers, même si je ne les utilise que dans des situations contrôlées.
Lors de mes séances d'auto-défense, il y a toujours cette voix rassurante de mon père dans ma tête, me disant que c'est mieux d'être préparée même si on espère ne jamais avoir à utiliser ces compétences. C'est un terrain nouveau pour moi, mais je suis déterminée à rendre fière mon père.
VOUS LISEZ
when a tornado meets a volcano
RomanceÀ l'aube de mes 19 ans, Sherwood s'est présentée comme une toile vierge, une promesse de vie nouvelle. Mais derrière le voile des apparences tranquilles, la réalité s'est révélée être une série d'échos mystérieux, de tensions non dites, et de danger...