Chapitre 5: Pierre de coup, Bière de coup
On est vendredi midi, Joyce est en boucle sur la soirée de ce soir, déblatère sur des idées de tenues qu'elle envisage de mettre et en projette d'autres sur moi. Ses yeux pétillent d'excitation.
- Tu devrais mettre cette robe rouge, Lyla, ça mettrait vraiment en valeur tes yeux ! Et puis, ça te donne un air mystérieux, ça serait parfait, s'exclama-t-elle avec un enthousiasme débordant.
Je hoche la tête, plus pour la calmer que par réel intérêt pour la couleur de ma robe. Joyce n'était pas du genre à prendre un non comme réponse, surtout quand il s'agissait de préparer une soirée qui, selon elle, allait changer le cours de notre année universitaire.
Elle enchaîne ensuite avec un discours énergique sur toutes les raisons pour lesquelles je devrais absolument assister à cette soirée. Romain, l'homme qui, selon elle, allait "pimenter mon année," était au centre de ses arguments. Elle jonglait avec les adjectifs, vantant ses qualités de façon presque comique.
- On va bien rire avec Ben et Romain, Lyla, c'est l'occasion parfaite de se détendre avant les partiels de novembre!
J'écoutais d'une oreille attentive, mais je crois qu'elle ne réalisait pas que j'avais déjà prévu d'aller à cette soirée dès que j'avais entendu les mots "alcools," "musiques," et "rires." Mon envie de m'y rendre avait été scellée bien avant qu'elle énumère toutes les raisons pour lesquelles je devais y être.
Elle change de sujet et me rappelle que notre après-midi va être chargée car on va assister au premier match de basket de la saison avant d'aller à la soirée, un événement auquel elle trouvait une importance cruciale. Elle me vendait l'idée comme si c'était l'événement à ne pas manquer. Un large sourire étira mes lèvres.
Les cours de l'après-midi s'étirent comme des chewing-gums, comme tout les vendredi après-midi qui semblent résister à l'écoulement du temps. Mais dès que le tintement des cloches retentit, je m'échappe du cours de physique, et Joyce, impatiente, m'attend devant la porte. Elle m'attrape par le bras, et nous filons à toute allure vers le stade de basket, déjà en retard, comme d'habitude. Mes options m'obligent à rester plus longtemps en classe, mais rien ne nous empêchera de rattraper le temps perdu.
Sur le chemin, Joyce, toujours débordante d'énergie, lance :
- On dirait que t'as traîné des pieds pour sortir de ce cours, Lyla. Morrison te sortirait-il par les yeux ?
Je lui jette un regard amusé.
- Morrison, c'est un régal, comme d'habitude. Mais, tu sais, j'ai aussi des priorités en physique, ce n'est pas de ma faute si les lois de Newton ne me passionnent pas autant que les lois du jeu sur le terrain.
Joyce éclate de rire.
- Tu m'étonnes. On ne peut pas lui en vouloir à Newton, il n'a jamais marqué un panier de sa vie.
On atteint enfin le stade, où l'équipe s'échauffe sans nous. Dylan me lance un sourire taquin alors que je m'excuse pour notre retard.
- Swann, toujours à l'heure, n'est-ce pas ? dit-il avec un petit rire.
Je lui réponds du tac au tac,
- Je suis plus du genre à faire une entrée remarquée. Pas comme toi, à traîner avec ta fanfare à chaque coin de rue.
Dylan esquisse un geste théâtral vers la foule imaginaire,
- Que puis-je dire, le monde aime un peu de spectacle.
VOUS LISEZ
when a tornado meets a volcano
RomanceÀ l'aube de mes 19 ans, Sherwood s'est présentée comme une toile vierge, une promesse de vie nouvelle. Mais derrière le voile des apparences tranquilles, la réalité s'est révélée être une série d'échos mystérieux, de tensions non dites, et de danger...