Dreamscape Haven : L'odyssée de Dream

Le Marchand de Sable

Assise dans un carrosse champignon, face à Vespula, et deux autres gardes, Dream regardait par la fenêtre. Le silence régnait à l'extérieur, alors qu'ils traversaient un sentier. Cela faisait maintenant à peu près deux heures qu'ils étaient partis, après un repas — À base de champignons ce qui ne manqua d'étonner Dream qui refusa poliment le repas.
Le monde onirique était différent de ce qu'elle avait imaginé. Il était calme, semblant presque sans vie. On voyait parfois passer quelques habitants, mais rien qui n'avait pu impressionner Dream sur le moment.
Le cocher tapa trois fois sur le mur à l'arrivée de Vespula.

— Nous arrivons mumura t-elle.

Au loin, Dream pouvait apercevoir l'immense château gris, dont les pointes transpercaient le ciel. Bouche bée, il regarda la grande muraille au loin qui l'entourait, il y avait donc une ville royale.

— Il est impressionnant, n'est-ce pas ?

Dream ne répondit pas, se contentant d'hocher la tête, incapable de prononcer le moindre mot.

— Ce château fut construit par le Marchand de Sable premier du nom. Un chef d'oeuvre d'architecture, preuve de l'immense force du seigneur des rêves de l'époque. Il est le créateur original, celui qui a créé les trois commandements des rêves, et les cinq gardiens.

— Les cinq gardiens ? Vous voulez dire qu'il y en a eu d'autres avant ceux actuels ?

— Oh ma fille... Tu es loin d'être la première Dream que je rencontre. Et sûrement pas la dernière, plaisanta-t-elle.

— Et les trois commandements qu'est ce que c'est ?

— Parmis les rêves existent les désirs humains, l'envie, la jalousie... Des rêves que tu pourrais sûrement rencontrer. Il fallait pouvoir faire en sorte qu'ils ne puissent pas directement interférer. Ainsi naquirent les trois commandements. Premier commandemant : Tout rêve doit se soumettre à la voix du Seigneur. Second commandement : Un rêve ne peut tuer un autre rêve. Seul le Seigneur peut changer l'un de ces commandements.
— Et pour les cauchemars ?
— Les cauchemars des uns sont les rêves des autres, Gardienne. Ces commandements fonctionnent ainsi de la même manière.
— Les rêves des autres...
— Qui sommes nous pour juger de l'éthique des rêves des Hommes ? Ils rêvent de ce qui leur chantent, les rêves n'ont rien de réel.
— Je...
— Cela t'étonne ? Vespula rigola gentiment. Mais ma chère Dream, si les humains ne pourraient plus penser, qu'est ce qui ferait d'eux des humains ? Être humain ne signifie pas uniquement avoir de bonnes parties en soit. Les bonnes et les mauvaises parties font un tout. L'humain uniquement mauvais est un Homme, tout autant que l'humain uniquement bon est un Homme d'une manière différente. Cela fonctionne de la même façon pour nous les champignons. Nous sommes bons ou mauvais en fonction du rêve que nous sommes, et de l'humain à qui nous appartenons. Le comportement est pareil, il est bon ou mauvais en fonction de la personne à qu'il appartient.

Dream ne répondit pas, ne savant pas quoi dire. Vespula continua alors.

— Ne jugez pas les Hommes pour ce qu'ils sont. Mais plutôt ce qu'ils sont devenus.

— Je suis impressionnée Vespula, je dois avouer. Je n'aurais jamais pensé de la sorte.
— N'est-ce pas ironique ? Nous en apprenons souvent bien plus sur nous-mêmes de par ce que les autres nous disent, que par nous-mêmes. Je suppose que c'est à ça que sert l'amitié, non ?
— Nous sommes amis ?
— Pourquoi ne le serions-nous pas ?
— Merci Vespula.
— Ne me remercie pas Gardienne. Disons que c'est un pierre pour rembourser le château que vous allez nous construire.

Dream leva les yeux, souriante.
— Vous avez déjà rencontré mon père Vespula ?
— Jamais... Mais comme je vous ait dit, votre père est un homme occupé Dream. Il ne peut se permettre de rendre visite à chaque rêve.
— Je vois...
— Mais ne sois pas anxieuse, je suis certain qu'il sera heureux de voir sa chère fille. Le sourire radieux, Vespula prit les mains de Dream. Il n'existe pas de plus cadeau pour un père que de voir ses enfants qui ont si joliment grandis.