chapitre 46

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En fin de journée, nous aidons les aides soignants à ranger le matériel utilisé et discutons avec eux. Enfin moi et Exton, mon père se contente de fumer dans l'arrière cour. J'ai retiré mes chaussures qui me faisaient mal au pied depuis longtemps déjà et je suis désormais seule dans la réserve avec mon faux petit ami, me demandant où se rangent les différents produits que je tiens dans les mains.

- Ici peut-être ?

Je parle plus pour moi-même qu'autre chose, à vrai dire.

- Qu'est-ce qu'il fait chaud ici ! s'exclame Exton. C'est toi qui a fermé la porte ?

Tandis qu'il se dirige vers la porte de la réserve, je lève les yeux au ciel. Pourquoi est-ce que je ferais exprès de monter la température d'une pièce exprès quand il fait déjà assez chaud dans celle-ci ?

- Euh... on a un problème.

- Comment ça ? je demande en me tournant vers lui.

- La porte est verrouillée. Quelqu'un a dû la fermer sans savoir que nous étions ici.

Je soupire. Ce n'est pas vraiment un problème.

- Donne-moi ton téléphone, je vais envoyer un message à mon père.

- Je n'ai pas mon téléphone, je l'ai mis dans ton sac avant qu'on ne range. Et tu as posé ton sac... à l'extérieur de la réserve.

Je porte une main à mon front.

- Oh c'est pas vrai.

Il soupire à son tour et se laisse glisser contre une étagère pour finir assis à même le sol. Je fais de même, de sorte à lui faire face, et le dévisage.

- Combien de temps est-ce que ça va prendre pour qu'on remarque notre absence ? demande-t-il.

Je hausse les épaules.

- Mon père ne fera pas attention, je lui ai déjà dit au revoir alors il pense sûrement que nous sommes déjà partis. Quant aux aides-soignants, ils penseront sûrement que nous sommes partis sans dire au revoir...

Il ferme les yeux et bascule la tête en arrière. Nous comprenons tous les deux que nous risquons de rester coincés ici un bon moment.

- Tu sais quoi, j'ai entendu dire qu'on se faisait plus facilement retrouver quand on couchait.

- Hein ?

- Un jour Liam est resté coincé dans un ascenseur avec une inconnue pendant quatre heures. Ils étaient attirés l'un par l'autre alors ils ont commencé à s'embrasser et à coucher. Et c'est alors que quelqu'un est intervenu.

Je hausse un sourcil.

- Donc tu suggères que nous couchions ensemble pour faire intervenir le destin et que quelqu'un arrive pile à ce moment-là ?

Un sourire narquois prend place sur son visage.

- Pourquoi pas ?

Je grimace.

- Non merci, c'était déjà assez atroce comme ça de t'embrasser.

Un rire lui échappe.

- Nous savons tous les deux que tu mens, Céleste. Ou alors tu te mens à toi-même, c'est aussi plausible...

Je lève les yeux au ciel tandis qu'un sourire triomphant passe sur son visage. C'est vrai, notre baiser était plutôt sympa voir agréable, mais jamais de la vie je ne le reconnaîtrais devant lui.

- William t'a recontacté récemment ? me demande alors Exton.

Oh merde, penser à William me fait penser à mon rendez-vous gynécologique, que je vais sûrement rater sans pouvoir prévenir ma gynécologue.

- Non. Pourquoi, en fait ?

Il hausse les épaules.

- Quitte à devoir rester bloquer, autant parler plutôt que de se terrer dans le silence.

Je le jauge de haut en bas.

- Ça dépend. Si la personne en face c'est toi et tes remarque sur le baiser que nous avons partagé, je préfère peut-être me faire.

Un autre rire lui échappe et il passe une main sur son visage en secouant la tête. L'horloge au mur indique 18 heures 02 et je commence déjà à désespérer de devoir rester enfermée avec lui pendant une période indéterminée...

FaçadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant