chapitre 58

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J'attends qu'elle dorme pendant une petite heure, le temps de préparer ce que je vais faire pour lui changer les idées. Ce n'est pas grand chose, mais je pense étonnamment que ça pourrait lui plaire.

Une fois que tout est réservé, je marche jusqu'à sa chambre et toque.

- Entre.

Je pousse la porte et la trouve sous ses draps, mais loin d'être fatiguée.

- Tu n'as pas dormi ?

- Pas vraiment.

Je m'approche d'elle, fouille dans son dressing et lui lance une espèce de robe dessus.

- Eh !

- Enfile ça, on sort.

Elle fronce les sourcils.

- Où ça ??

- Tu verras bien, allez !

Elle ne dit rien de plus et sort de son lit, puis commence à me fixer.

- Quoi ?

- Je ne vais pas me changer devant toi.

Je lève les yeux au ciel et quitte la pièce. Je n'ai pas besoin d'attendre bien longtemps avant qu'elle ne sorte, emmitouflée dans un gros pull avec des clochettes dessus ainsi qu'un atroce pantalon en laine de couleur rouge.

- Tu as décidé de prendre les deux trucs les plus moches de ton dressing et de les enfiler ?

-Ferme-la, je suis déprimée et il fait à peine 5 degrés dehors, je n'ai pas envie de faire un effort. J'espère que là où on va personne ne nous reconnaîtra.

Mouais, je n'en suis pas si sur. Son téléphone vibre et elle s'en empare en soufflant.

- Qui est-ce ?

- William, il n'arrête pas de m'envoyer des messages remplis de haine depuis ce matin.

Je m'approche d'elle et prends son téléphone.

- Laisse ton téléphone là, tu n'en auras pas besoin.

Elle semble hésiter une seconde mais ne le reprend pas après que je l'ai posé sur le comptoir de la cuisine.

Et enfin, nous sortons de l'apparement et montons dans la voiture. Le chauffeur démarre et roule pendant cinq minutes à peine avant de s'arrêter devant Central Park.

- On va faire une promenade ? demande-t-elle. C'est vrai que ça fait du bien de prendre l'air.

- C'est effectivement une promenade mais... ah, les voilà !

Elle se tourne un peu après moi vers la calèche tirée par deux chevaux qui s'approche de nous. Elle me regarde avec des yeux écarquillés.

- On va faire une promenade en calèche dans Central Park ??

Je hoche la tête.

- Ça c'est une bonne idée, dit-elle en s'approchant de la calèche alors que celui qui la dirige lui tend sa main pour l'aider à monter.

C'est fou ça, partout où elle va les hommes sont là pour l'aider en cas de besoin, même quand elle porte un horrible pull de Noël à grelots.

Je m'avance vers la calèche en montant évidemment tout seul, celui qui la dirige ne me proposant évidemment pas sa main, et m'installe à côté de Céleste.

Elle s'installe bien à côté de moi et lorsque la calèche repart, elle commence à observer le monde qui nous entoure. Les arbres, les oiseaux, les couples sur les bancs... Je la surprends même en train de sourire.

- J'ai pris des cours d'équitation quand j'étais petite, me confit-elle. Ça a été un gros échec et j'ai fini avec une dent en moi. J'ai une fausse dent dans l'arrière de la bouche.

Je la regarde en grimaçant.

- Il y a des choses qu'il vaut mieux garder pour ça, je la taquine.

- Rho allez, fait-elle en me mettant un coup d'épaule avec sa propre épaule, t'as bien dû perdre quelques dents en jouant au foot.

Je secoue la tête, ce qui la fait grimacer.

- Je t'ai déjà embrassé et je t'ai déjà vu sourire, je suis persuadée qu'au moins la moitié de tes dents sont des fausses.

Je lui adresse un faux sourire.

- Peut-être, mais je ne te donnerai jamais la confirmation.

Et tandis qu'elle secoue la tête, elle recommence à sourire. Et je réalise que c'est la première fois depuis que je la connais qu'elle est sans téléphone pour faire des photos pour ses réseaux sociaux. Ce moment n'appartiendra qu'à nous deux pour le restant de nos jours...

FaçadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant