Un Vaste Monde

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À l'intérieur, bourdons, moustiques, abeilles, araignées, chenilles, escargots, et papillons grouillaient dans une ambiance harmonieuse.
Les araignées marchaient, s'arrêtaient par respect pour laisser passer chenilles et escargots.
Dans les airs, les moustiques laissaient passer les abeilles qui rejoignaient leurs reine, et les bourdons tournoyaient joyeusement en rythme. Tout une symphonie se construisait par le bruit que chacun provoquait.
Gab était émerveillé et légèrement intimidé par toute cette foule.
Josie lui fit signe que tout irait bien pour lui et ils avancèrent jusqu'au quartier des araignées.
Le paysage changeait de plus en plus. Passant de couleurs joyeuses à un sombre territoire froid, toilé, où des yeux brillaient dans les noirs recoins. Un groupe d'araignées vinrent à eux pour les accueillir.
- "oh c'est pas vrai.. C'est quoi ça encore Josie ? Tu nous ramène le dessert en liberté maintenant ?"
- "n'y touchez pas" dit-elle, "c'est mon ami"
- "t'as pas d'amis Josie et la bouffe est interdite ici à moins d'être enveloppée. Tu connais les règles. Alors soit il dégage soit on le bouffe."
- "j'ai dis non ! Personne ne l'approche ou vous aurez affaire à moi !" déclara-t-elle fièrement et tremblante.
Tous se regardèrent et explosèrent d'un rire méprisant.
- "je t'en prie Josie, tu ferais peur à qui ici ? T'es non seulement la plus grosse des araignées du coin mais t'es aussi et par dessus tout la plus stupide. Tu nous fait pitié. Va continuer de te nourrir de cadavres de vieux insectes et laisse nous savourer la viande fraîche."
Elle regarde tristement son ami, ayant honte mais ce dernier la regarda avec compassion et lui donna la force dont elle avait besoin par cette simple attention.
Puis il répliqua,
- "comparé à eux t'es loin d'être un monstre, je te respecte encore plus, tu m'as enmener ici avec la seule idée de m'aider à vivre mieux. Tu peux être fière de qui tu es, ne laisse personne te définir à ta place. J'ai confiance en toi, mon amie"
Elle reprit alors la parole, émue et reboustée par ces paroles sincères.
- "je ne me répéterai pas. Je vais passer avec mon ami, récupérer mes affaires, et partir de votre clan de sales hypocrites pour toujours. Vous vivez à côtés des autres mais ne pouvez pas vous empêcher de les piéger dès qu'ils s'approchent un peu trop de cette barrière. Les monstres c'est vous."
Son ton devint si inébranlable que tous s'écartèrent de son chemin, craignant soudainement sa puissance. Ils récupérèrent alors ses affaires et partirent trouver un autre refuge.
Gab prit la parole.
- "ouah, tu as été impressionnante. Si on ne se connaissait pas du tout je serai parti depuis un moment"
Ils rirent ensemble en observant la vie couler devant eux.

Où allaient-ils aller à présent qu'ils étaient tout deux rejetés des autres ?

C'est alors qu'ils eurent un éclair de génie. Et si ils créaient leurs propre camps ? Ils se regardèrent comme s'ils s'entendaient mutuellement dans la tête de l'autre et partirent fouiller la maison, à la recherche d'un lieu déserté pour y fonder un nouveau foyer, leur ressemblant.
Ils trouverent un très bon coin, parfait pour tous, mi-sombre et mi-éclatant. Les rayons du soleil caressait le sol terreux tandis qu'une douce brise flottait en hauteur. Ils commencèrent alors les travaux, la puissance de Josie rendait la tâche plus simple qu'elle ne l'était.
Ils sautaient, se lançaient des copeaux de bois, des brindilles. Tout ce qu'ils trouvaient à vrai dire. Et les collaient sur les toiles de Josie pour qu'ils puissent tout deux aller où ils veulent sans se retrouver coincés.

L'essaimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant