Ce fut par une froide nuit d'été, que de petits êtres ont éclo sous terre.
L'un d'entre eux était particulier.
Ce qui le différenciait de tout les autres, était sa petite patte gauche, attrofiée.
Le petit insecte boitait de jour comme de nuit.
Au cours de sa vie bien remplie, il rencontra de nombreux insectes qui se montrèrent pour la quasi-totalité, infâmes avec lui. Moqué de tous, bousculé pour sa différence, le petit pèlerin s'efforça de garder la tête haute et le regard pointé vers l'avenir. De nombreux agresseurs lui barraient le chemin, voulant le voir souffrir plus qu'il ne souffrait déjà.
Et c'est un jour emplit d'un soleil qui brûlerait même la terre, que notre grillon prit son courage le plus certain et prit la décision de s'enfuir de sa ville-camisole.L'éclopé se chargea de nourriture et parti sous les yeux insultants de tous. Il prit pour son plus grand plaisir, la grande allée, afin que tous puissent voir qu'il était enfin libéré de leurs mœurs.
Il se jura à cet instant que plus jamais on ne le regarderait d'une telle manière sans qu'il n'agisse.
Il boita tout du long, le regard sans peine, déterminé, une joie au cœur. Son pas se fit de plus en plus rapide, impatient de quitter cette vie et d'en commencer une autre ailleurs.
Il ne dit au revoir à personne et personne ne lui fit signe.Des jours de sauts s'amenèrent à lui. Mais étant handicapé par sa condition, son corps fut rapidement prit de fatigue et sa faim se fit sentir d'écho. C'est ainsi qu'il trouva une petite flaque d'eau, ressemblant pour lui à un étang qu'il pourrait puiser.
Il s'y arrêta alors et s'y reposa, sous l'éclipse d'une feuille.
À son réveil, une énorme araignée, la silhouette élancée et les pattes velues se tenait à côté de lui, en silence.
Elle le regardait.
Il sursauta alors, prêt à décamper. Mais cette dernière avec son regard aussi sot que serein fit se demander à notre grillon, l'intention de cette dernière à son égard.
Elle prit soudain la parole.
- "hey salut toi, tu te réveille enfin", le visage heureux.
il la regarda, intrigué et sur la défensive
- "Que me veux-tu ? Ne me mange pas s'il te plaît, je viens juste de renaître.. " dit-il.
L'araignée prit un air outré et s'avança rapidement vers lui.
- "oh mais non je n'oserais pas, tu as l'air de revenir de loin et semble épuisé, je ne me permettrais pas. Je veux devenir ton amie"
- "mon amie ?"
Elle acquiesça lui expliquant ce qu'était un ami, trouvant son trouble démesuré puis continua sa causerie.
- "je connais un endroit oh ! Oui oui ! Tu y sera bien, bien bien ! C'est là que j'habite avec mes amis"
Hésitant, il répliqua
- "euh je ne suis pas sûr, merci mais je pense que je ferais mieux de continuer mon chemin à la recherche de mon propre chez moi"
- "oh non, tu peux pas reprendre la route comme ça, viens avec moi, tu y sera en sécurité je te le promet. Je te protégerai s'il le faut !"
C'est à cet instant qu'il se rendit compte que pas une seule fois durant leur conversation, elle n'avait eu un regard quelconque sur sa patte.
Elle lui parlait avec considération, comme si de rien était.
C'était la première fois de sa vie qu'on lui parlait réellement et ça le touchait profondément.
"merci" se dit-il dans sa tête, ému.
Il répondit,
- "bien, je te suis alors.."
L'araignée en fut heureuse et tout deux commençèrent leur voyage basé sur une nouvelle amitié.
Des feuillages, de longues brindilles d'herbes, de multiples fleurs ont croisés leur long chemin.
Il était émerveillé de toute cette beauté et diversité.
Au loin, se trouvait devant lui une vieille maison d'humains, semblant n'être habité qu'uniquement par des insectes.
Il continua son chemin, presque arrivé à destination. Puis il s'arrêta net devant une marguerite.
Cette dernière possédait une excroissance qui la rendait aussi unique que lui.
L'émotion lui monta, il ne voulait pas la quitter des yeux, la laisser seule. L'araignée le rejoignit devant la fleur brillante d'une beauté unique puis dit,
- "oh tu as fais la connaissance d'Agathe. C'est ma fleur préférée"
Il regarda l'araignée, surpris.
- "je.. l'aime aussi beaucoup"
Il se rendit compte à ce moment là qu'il n'était pas anormal d'être différent et que cette distinction même, pouvait être appréciée et mise en valeur et qu'il y dégageait même une beauté naturelle, plus surprenante encore que si elle n'avait été ordinaire.
Il se senti à cet instant aussi unique qu'il l'était, et une nouvelle confiance en lui se développa intensément. L'araignée rompit le silence.
- "Au fait, moi c'est Josie"
- "Gab" répondit-il.
Ils échangèrent un regard souriant et entrèrent dans la maison qui les attendait.
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L'essaim
ParanormalJ'ai écris cette histoire, plutôt mignonne, il y a des années et je l'avais complètement oubliée. Je vous la partage aujourd'hui en espérant qu'elle vous plaise autant qu'à moi malgré les fautes. Nommée à l'époque "Josie elle sauterait elle", pour...