3. Changement ✨

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/!\ CHAPITRE POTENTIELLEMENT VIOLENT/!\

Adélaïde, pourtant très belle avait décidé que je ne pouvais pas être plus belle qu'elle -au moins elle trouve que je suis belle.

Depuis, je reçois une surprise de sa part tous les jours. En plus de toutes les moqueries, les insultes, les humiliation, les bousculades, les croches-pied - et j'en passe- quotidiens.
Lundi, j'ai eu le droit à ses concombres pleins de sauce sur la tête dans le self.
Mardi, des chewing-gums dans les cheveux.
Mercredi, l'eau de sa gourde sur mon t-shirt de sport blanc en course d'endurance.
Jeudi, de la boue sur ma chaise. Et aujourd'hui, je n'ai encore rien eu mais ça ne va pas tarder.

Justement je l'entends arriver dans le couloir. Il n'y a qu'Isadora qui l'accompagne cette fois. Ça ne sens pas bon. Les couloirs sont vides pendant la pause déjeuner habituellement (j'y passe donc mon temps quand le CDI est fermé), alors personne ne pourra m'aider -ni regarder donc c'est déjà ça. De toute façon, personne ne m'aide jamais ici.

" Alors salope ! Tu fous quoi ici ? Tu nous attendais je suppose." Lance Adélaïde. Isadora renchérit
" De toute façon t'as rien de mieux à faire que d'être avec nous, maintenant. Et ça tombe bien, on a prévu pleins d'activités rigolotes ! "

Son sourire complètement faux ne fait qu'accentuer mon sentiment d'être prise au piège.

Adélaïde me prend le bras et part vers les toilettes des troisièmes. Elles ne les utilisent jamais. Elle me pousse à l'intérieur, ce qui me fait trébucher.

" Bah alors Souillon ! Tu tiens pas debout ?! " Elles rigolent.

Quand je tente de me relever, Isadora m'applati au sol avec son pied de sorte que je ne puisse plus me redresser.
Adélaïde commença alors à me déshabiller.

"Arrête ! Laisse moi ! Me touche pas ! " Je crie pour l'arrêter. Elle ne m'écoute pas.

Quand je ne porte plus que mon soutien gorge et mon collant (j'avais une jupe et un t-shirt avec), elle me reluque et fis une grimace de dégoût.

" Sans ses vielles fringues, elle est encore plus belle. Ça me dégoûte ! Beurk."

" Même pour ton corps, aucun mec voudra de toi. T'es trop bête. Et les gars préfèrent les filles qui se servent de leur tête, pas celles dont la seule fierté c'est ses notes. " Me dit Isadora avec la même expression de dégoût.

" Tiens la." Lance Adélaïde à Isadora.

Elle prend un posca noir. Et commence à écrire des trucs sur moi. Sur mes bras, sur mon ventre, dans mon dos et dans mon coup. Puis elle décide de me barbouiller la figure avec d'autres couleurs. Ce qui a pour résultat un maquillage affreux.

Ma peau étant très claire, ses coups de crayon se voient énormément. Elle n'a écrit que des choses méchantes. Salope. Catin. Pauvrette. Souillon. Intello. Sale pute.

Elles ne sont pas encore parties mais je tente quand-même de me laver les bras pour faire disparaitre ces horreurs.

" Ça va pas partir comme ça tu sais. " Me dit Adélaïde en rigolant.

" C'est beau l'espoir crevette ! " Lance Isadora.

" Attend je l'avais oublié celui-là ! " Dit Adélaïde en prenant le premier crayon qui lui tombe sous la main. Elle l'écrit en plus gros que les autres juste au dessus de ma poitrine.

Elle commençait à attraper mes mains quand je me rends compte qu'elle tenait toujours son posca décapsulé. Je les retire vivement. Elle ne va pas en plus m'écrire sur les mains ! Je ne pourrai même pas le cacher !

Mais évidemment, que je lui résiste ne lui plaît pas. J'ai le droit à une claque sonore. Je dois avoir la joue toute rouge maintenant. Elle a de la force en fait.

" Salope de merde ! T'as cru quoi ?! Bien sûr que tu as droit à des tatouages aux mains ! "

" J'en veux pas. Tu peux te les garder tes mochetés. Conasse " c'est la première fois que je l'insulte.

Elle le prend mal. Forcément. Juste une phrase, elle le prend mal alors si en plus je dis aussi une insulte, ça fait trop pour son égo surdimensionné.

" C'est toi la connasse ! " Crie-t-elle en se jetant sur moi.

Je me décale au dernier moment histoire de la faire tomber dans la toucher. Soudain, je sens qu'on m'attrape au niveau du ventre - avec mes bras aussi. Merde. J'avais oublié qu'elles sont deux.

" Tu croyais quand-même pas t'en sortir comme ça ?! Catin de première ! Tu me dégoûtes ! " Dis Isadora.

" C'est toi qui me fait un câlin là, en fait. Et si tu savais comme vous me répugnez toutes les deux... "

" Je te permets pas de nous parler sur ce ton, en fait * tchip* "

Elle me juge du regard un moment puis décide de faire une autre "activité amusante". À savoir, me noyer (ou presque) dans les toilettes.

Isadora s'est assise sur mon dos pour m'empêcher de me relever et Adélaïde se charge de plonger ma tête dans la cuvette. Je m'étouffe, et je n'ai pas le temps de répondre mon souffle que je suis à nouveau dans l'eau. J'ai mal au cou, au dos (elle est lourde l'autre salope là), à la poitrine (à cause du rebord et de la folle qui appuie sur ma tête). C'est horrible ! Je ne peux même plus respirer !

Ah si. Ça fait au moins 40 secondes qu'elle ne m'a pas remontée (par les cheveux pour faire plus mal). Et je me sens pas du tout en danger. Plus maintenant. Je peux ne pas respirer. C'est incroyable ! En tout cas, c'est utile pour me concentrer sur le fait que je veux qu'elle me laisse remonter à la surface.

Et ça marche ! J'entends un grand bruit. Un peu comme quelque chose -quelqu'un pour le coup- qui cogne fort contre un truc dur. Dans la même seconde je suis libérée de l'emprise de mes tortionnaires.

Quand je me retourne, je vois qu'elles se sont pris le lavabo et que leur dos et leurs côtes en ont pris un coup. Elle paraissent misérables comme ça. Avec leur cheveux décoiffés, une mine déconfite, de la douleur dans les yeux et par terre sous un lavabo de toilettes.

" Bien fait. Je me demande pourquoi je ne l'avais pas fait avant... Vous ne ressemblez à rien comme ça. " Je ne peux m'empêcher de me moquer de mes tortionnaires rendues à l'état de pauvres victimes en deux secondes. Alors que j'ai souffert longtemps avant, moi.

" Que ... Comment t'as fait ? " Me demande Adélaïde.

" Je suis différente. " Répondis-je en répétant simplement leur réponse quand je leur avait demandé pourquoi me faire tout ça et en les laissant là où elles étaient. À leur place. Par terre.

Je suis fière de moi. J'ai réussi à m'imposer face à elles et à remporter la bataille. À partir de maintenant, je n'hésiterai plus à me défendre. J'en ai marre d'être le bouc émissaire de cet établissement pourtant bien réputé.

Special Girl Où les histoires vivent. Découvrez maintenant