Ma personne de confiance ❤️‍🩹

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Dix ans plus tôt...

Maë

J'ai obtenu mon BTS haut la main pour ensuite m'inscrire dans une école de maquillage artistique professionnel pour deux ans. J'avais besoin de parfaire ma technique. Pour cela, Paris a été ma destination, mais cela voulait également dire, s'éloigner de celui que j'aime. Mon acolyte, Julia, m'a accompagnée. Toutes nos nouvelles aventures, nous les vivions ensemble, louant un petit logement pas très loin de l'école.

Julien a poursuivi ses études sans réellement trouver sa voie. Le rugby, c'est ce qu'il aime faire, il en est certain. À mon plus grand regret, il s'est découvert une passion pour les courses de motos, n'en loupant pas une à la télévision. Cette idée ne me met pas en joie. Toutefois, tant qu'il ne fait que les observer, cela me convient. Je ne suis pas très rassurée à l'idée qu'il puisse monter sur un de ces engins pour faire des concours de vitesse.

Ces deux ans d'études n'ont pas été aussi agréables que ce que je pensais. Dans le travail, je me suis éclatée, vraiment. Les stages étaient très formateurs, mais tomber sous le charme de cette ville n'a pas été une évidence pour moi, beaucoup trop de monde. Paris, ville bondée où les gens se précipitent et où le bruit est votre meilleur ami. De plus, l'idée de voir Julien quand nos emplois du temps nous le permettaient ne m'a pas vraiment mis en joie.

Et puis, le calme paisible qui règne dans ma petite ville m'a rapidement manqué. Déambuler dans les rues sans prendre le risque de se faire bousculer est un avantage que je n'ai pas retrouvé à Paris. Bref, je pensais que je réussirais à gérer une relation à distance, mais cela s'est avéré plus compliqué que prévu. Est-ce vraiment surprenant maintenant que j'y pense ? Je suis passée du stade où je le voyais pratiquement tous les jours à celui où je pouvais simplement l'observer via un écran. Ses baisers m'ont manqué, et ses caresses également. Cette impression que nous nous éloignions ne m'a quittée tout le temps que j'ai passé là-bas, si bien que j'avais peur qu'il me quitte, ne supportant plus la distance. Finalement, je suis heureuse de constater que notre lien est fort. Je suis rentrée dès que je l'ai pu avec comme idée de trouver du travail dans notre belle ville, même si j'avais plus de chance d'atteindre mes rêves en restant à la capitale.

— Petit cœur, tu rêves ?

Installée sur le lit de Julien, mon dos repose sur son torse et je profite de ce moment pour recharger mes batteries en amour.

Ses parents m'ont invité à partager un repas avec eux et une personne bien spéciale. La grand-mère de Julien, un véritable boute-en-train, a eu l'autorisation de quitter sa maison de retraite pour venir passer le week-end chez sa fille. Cette dernière n'a pas sa langue dans sa poche malgré la dégradation de sa santé. Sa mémoire se fait grignoter par cette petite bête qui l'empêche de conserver ses souvenirs jusqu'au bout. Malgré cela, elle se bat pour partager avec nous quelques anecdotes. Sa famille, qui l'entoure, l'aide à rendre sa mémoire moins floue.

Les paroles prononcées par Julien parviennent à mes oreilles, mais il m'est difficile de me concentrer. C'est comme si j'étais présente auprès de lui sans vraiment être là. La vérité, c'est que je me pose des tas de questions sur ce que l'avenir me réserve, pendant que Julien continue de me parler de sa première course de motos qu'il est allé voir la semaine dernière. Restant blottie dans ses bras, cet endroit où normalement, rien ne peut m'atteindre, je triture mes doigts.

— Non, pardon, je...je me demande juste ce que je dois faire. Comment est-ce que je dois m'y prendre pour réussir sans m'éloigner de toi ?

Bougeant derrière moi, il m'incite à me redresser. Nos yeux se rencontrent et je me perds dans cette couleur qui me rappelle ce temps que je passais dans l'eau à jouer, avec mon père, avant que sa carrière ne prenne le dessus.

Après les larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant