Chapitre premier : La géante pancarte sur l'océan

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En débarquant de la voiture de ses parents, les jambes engourdies et le cerveau dans les vapes, Charlotte se fit la remarque que peu importe le nombre de fois qu'elle venait ici, l'endroit restait toujours pareil à ses souvenirs.

L'odeur salée de la mer vint lui chatouillé les narines alors qu'elle s'affairait à sortir ses choses de la voiture. Encore un bel été qui s'annonçait, se dit-elle alors, sans avoir que c'était peut-être le dernier été comme elle les avait connus, ici, à la maison sur la plage.

Aussi loin que Charlotte se souvienne, la maison sur la plage était l'endroit où elle s'était fait le plus d'amis, ainsi que l'endroit où elle avait le plus de meilleurs souvenirs. Ici, se dit-elle, était l'endroit qu'elle adorait le plus au monde.

En rentrant dans la maison, elle aperçut par a fenêtre de la cuisine, qu'il y avait une géante pancarte à vendre devant la maison d'à côté, devant la maison d'Éli...

Son premier réflexe fut de tout lâcher et d'aller la voir, la pauvre, elle devait être en larme à l'heure qu'il était, mais elle se souvint qu'Éli avait mentionné sur leur groupe Facebook qu'elle arriverait à Connor Beach dans trois jours.

Charlotte allait devoir attendre avant de sécher les larmes de son amie. Elle savait que trop bien combien la maison sur la plage comptait aux yeux d'Élisabeth. C'était ici qu'était toute sa vie, avait-elle si souvent dit lors des étés précédents.

Après avoir si bien rangé (lancer partout, sans ordre, dans les tiroirs de sa commode) ses vêtements et choses personnelles, elle mit des sandales, pris sa serviette et entrepris de descendre à la plage.

- Eh oh pas si vite jeune fille, l'arrêta sa mère, si tu comptes aller à la plage, premièrement il te faut de la crème solaire et deuxièmement, je veux que tu emmènes Émilie avec toi, c'est clair ?

- Mais m'man ! Émilie déteste aller à la plage, sérieusement ? Je suis pas sa gardienne !

- Tu emmènes Émilie, un point c'est tout !

Charlotte céda, criant à sa sœur descendre se mettre en maillot et de se dépêcher. Elle prit la crème solaire et dit (mentit) à sa mère qu'elle en mettrait rendue à la plage. Sa mère l'embrassa sur la joue et sorti sur le patio prendre un verre de vin blanc dispendieux en compagnie de son père qui en était déjà à sa 2e bière.

En passant devant leur parents pour descendre vers la plage, Émilie se pencha vers Charlotte pour lui chuchoter que les parents devenaient alcolo lors de leurs étés sur la plage. Charlotte s'esclaffa et tapota la tête de sa petite sœur.

- Seulement 14 ans et déjà une humoriste, tu dois tenir ça de papa!

- Ark, Charlie, franchement, papa est trop pas drôle, répondit sa sœur en la dépassant sur le pont de bois et partit dans une direction différente.

Mon dieu, pensa Charlotte, qu'est-ce qu'elle avait dit de si offensant ? Après quelques secondes de réflexion sur le sable brulant, elle haussa les épaules et alla sur le bord de l'eau, étendre sa serviette.

Elle sortit de sous son bras la crème solaire de sa mère et la posa sous la serviette en se faisant une note mentale pour ne pas l'oublier et elle ouvrit son livre là où elle était rendue et s'étendit sur sa serviette au soleil.

- Mais? Où est Charlie ? Oh, hé les gars, j'ai gagné, j'ai trouvé Charlie le premier!

Curieuse du cri qui venait de capter son attention, Charlotte leva les yeux de son livre pour regarder en haut de ses lunettes de soleil.

Elle découvrit devant elle, torse nu, un ballon de volley sous le bras, son ami Mathieu, le nez couvert de crème solaire mal étendue. Elle sourit et laissa tomber son livre pour se lever et le serrer dans ses bras.

- Sois tu as vachement grandi, sois j'ai vachement rapetissé... Math ! Ça fait si longtemps!

- Charlie-mini, je dirais plutôt que tu as une taille de humpalumpa! Allez viens-là, pendant que je t'ai encore tout à moi...

On aurait plutôt dit que Mathieu avait parlé trop vite, car alors qu'il s'en allait prendre Charlotte dans ses bras, quelqu'un le poussa violement et il chuta dans un nuage de sable.

- Tu as parlé trop vite, Math, elle est à moi maintenant!

Devant elle se trouvait Ed, qui prit rapidement Charlotte dans ses bras avant de se retirer timidement, ou plutôt avant que Jé, Dave et Dylan n'arrivent tous à la fois et se chamaillent pour savoir qui l'aura le premier.

Ils finirent par se jeter sur elle tous à la fois et ils tombèrent tous les quatre dans le sable, faisant valser le livre de Charlotte sur le côté, perdant à tout jamais la page à laquelle elle était rendue.

Elle se précipita sur son livre et tomba à genou avec un air de chien battu. Elle se retourna pour menacer les garçons de coups de livre s'ils refaisaient ça et les garçons s'enfuirent en courant, laissant Ed et Math seuls avec Charlotte.

- Ah toujours la même Charlie, les yeux rivés sur un bouquin à se faire doré au soleil, lui fit remarquer Ed avec un clin d'œil.

- Eh oui, il y a des choses qui ne changent pas

- Tu n'es pas avec Éli?, demanda alors Math en fronçant les sourcils

Charlotte leva les yeux en l'air et secoua la tête.

- Ah les garçons, jamais au courant de rien, elle arrive dans 3 jours, elle l'a écrit sur Facebook !

- Oh! Alors, tu es toute seule pour trois jours hein? demanda Ed avec plein de sous-entendus

- Han-han, non-non, je refuse de faire partit de votre équipe de volley et non je ne veux pas faire ce que vous avez en tête...,

- Mais Charlie-mini, tu ne sais même pas ce qu'on a en tête, s'exclama Mathieu en faisant semblant d'être un petit garçon outré.

- C'est toujours non...

Elle attrapa son livre, sa serviette et couru en direction de la maison avant de les garçons se mettent dans l'idée de la rattraper. Elle était déjà rendue lorsqu'elle se souvenu de la crème solaire. Eh merde, pensa-t-elle. Elle décida de laisser tomber et passa par le côté de la maison, en contournant le balcon pour éviter de croiser ses parents. Elle se rendit dans sa chambre, se laissa tomber sur son lit et au même moment son téléphone vibra.

Le message disait : «Si tu veux revoir ta crème solaire et dieu sait que ta mère, elle voudra la revoir, tu dois venir jouer au Monopoly demain matin chez Jé. La nourriture est la bienvenue et les livre son interdits.»

Elle rigola et posa son téléphone le sourire aux lèvres, ça promettait déjà d'être un été haut en couleur...

Le tout dernier étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant