OBSESSED With You - En Pause

15

Skyler Baker ✨

Je viens d'arriver à mon appartement, debout devant la porte, fouillant dans mon sac à la recherche de mes clés.

Un soupir de soulagement m'échappe lorsque mes doigts les trouvent enfin.

J'insère la clé dans la serrure, mais avant d'ouvrir, je tends l'oreille pour voir si les filles sont là.

— Elle ne t'a pas envoyé d'autres messages ? — demande une voix que je reconnais immédiatement comme étant celle de Safira.

— À part celui qu’elle m’a envoyé plus tôt, non. — répond Aminata.

— Comment n’a-t-on pas remarqué sa disparition ? Mon Dieu, on est des amies terribles... — déplore Safira, et un pincement de culpabilité me traverse.

— Arrête de dramatiser, Safira. Elle sait prendre soin d’elle, et elle va bientôt rentrer. — réplique Aminata, plus pragmatique.

— Je l’espère vraiment... Qui nous dit que le message venait bien d’elle et pas de quelqu’un qui lui aurait volé son téléphone ? — insiste Safira, inquiète.

Un sourire m’échappe en entendant ça. J’ai des amies formidables.

Sans attendre, j’ouvre la porte et croise immédiatement le regard d’Aminata.

— Salut ! — dis-je maladroitement.

Elles me fixent, sous le choc, avant de se précipiter vers moi pour me serrer dans leurs bras.

— Je pensais que tu n’allais pas revenir... — murmure Safira d’une voix basse et triste.

— Ce qu’elle veut dire, c’est qu’on était très inquiètes de ta disparition. — rectifie Aminata.

On se détache l’une de l’autre, et je leur adresse un sourire désolé.

— Pardon de ne pas avoir répondu aux messages... Disons que j’étais très occupée et que j’ai fini par oublier.

Mon ton est audacieux, et leurs regards échangés, bras croisés, me font comprendre qu’elles ne vont pas lâcher l’affaire.

— Occupée avec quoi ? — interroge Safira, les yeux plissés.

Je retiens un rire.

— Je sens qu’on va bien rigoler. — commente Aminata.

Aminata, c’est littéralement la "maman" du groupe. De nous trois, c’est elle la plus protectrice, attentionnée et douce.

Sa peau noire contraste avec ses yeux marron foncé, et ses cheveux bruns bouclés encadrent son visage. Ses lèvres charnues et son sourire parfait, agrémenté de jolies fossettes, la rendent encore plus belle.

Je lève les yeux au ciel face à son commentaire.

— Je donne 10 dollars à celle qui devine ce que j’ai fait. — lancé-je avec enthousiasme.

Elles échangent un regard, puis croisent les bras.

— Dis-moi que tu n’es pas allée parler à Philippe ? — demande Safira, la voix tendue.

Je fronce les sourcils.

— Philippe ? Mais je ne l’ai pas vu depuis des mois ! Depuis que j’ai appris sa trahison, on ne s’est plus revus. Et en plus, il est en Floride.

— On l’a vu au club. Il parlait avec une blonde, et avec ta disparition soudaine, on a cru que tu étais partie en pleurant. — explique Aminata.

Je ris doucement.

— N’importe quoi ! Je ne pleurerai jamais pour un mec comme lui.

Safira sourit, fière de ma réponse.

— Bon, si tu n’étais pas avec Philippe, où étais-tu ? — demande Aminata.

Je les regarde, amusée.

— Devinez.

— Non... ne me dis pas que... — commence Safira, les yeux ronds.

Je ne la laisse même pas finir avant de hocher la tête.

— Oui, j’étais avec quelqu’un.

Aminata écarquille les yeux.

— Tu as quitté le club pour aller coucher avec un mec ?!

J’acquiesce.

Elles se regardent encore une fois... puis poussent un cri désespéré.

— Mon Dieu... — soufflé-je en m’asseyant sur le canapé.

— Tu comptes nous raconter ou tu attends qu’on te torture ? — s’impatiente Safira.

— Arrête d’être trop pressée ! — la réprimande Aminata.

J’esquisse un sourire en coin.

— Après que vous soyez parties danser, j’ai bu un verre avec un homme... extrêmement beau.

Le simple fait d’évoquer Maxwell me donne des papillons dans le ventre.

— Décris-le. — ordonne Aminata.

— Grand... — dis-je, et je vois Safira sourire comme une idiote. — Yeux bleus, cheveux noirs, et des lèvres magnifiques.

— Oh mon Dieu... — souffle Safira. — Il doit être vraiment beau.

— Assurément.

— Et alors ? Il était bon au lit ? — demande Aminata, toujours pragmatique.

Je glousse.

— Disons que j’ai failli ne pas sortir du lit.

Safira frappe dans ses mains, ravie.

— Je suis tellement heureuse que tu aies couché avec quelqu’un ! Je croyais que tu n’allais plus jamais le faire.

— Ça n’a rien à voir ! — protesté-je.

Elle hausse les épaules.

— Désolée de te le dire, mais elle a raison. — ajoute Aminata. — Après ce qui s’est passé avec Philippe, on pensait que tu ne t’attacherais plus jamais à un homme.

Je les regarde, touchée par leur inquiétude, avant d’afficher un petit sourire.

— Ça n’arrivera pas.

— Tu as son numéro ? — demande Safira.

— Non. C’était juste une baise, Safira, pas une déclaration d’amour.

— J’espère que vous vous reverrez. — souffle Aminata.

Je fronce les sourcils.

— Pourquoi ?

— Parce que tu es rayonnante en parlant de lui. — répond Safira.

— Arrêtez d’être ridicules.

Elles éclatent de rire.

— Enfin... — dis-je en haussant les épaules. — Je ne me plaindrais pas si je le revoyais.

Elles me lancent un regard complice, et je me surprends à espérer revoir Maxwell, ne serait-ce qu’une seule fois.

Peut-être que c’est insensé de vouloir recroiser quelqu’un rencontré dans un club, dont je ne sais absolument rien... mais quelque chose me dit que je le reverrai plus tôt que prévu.