Chapitre 20

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Alors que la tension redescendait dans la cour du château, Isabella continuait d'observer le prince depuis les remparts. Un soupir de soulagement s'échappa des lèvres de la femme à ses côtés, alors qu'elle réalisait que le danger imminent était écarté, du moins pour le moment.

La reine posa une main sur son épaule, partageant son soulagement silencieux. Elle savait que le monarque ne reculerait devant rien pour obtenir ce qu'il désirait, mais pour l'instant, elle avait un peu de répit pour réfléchir aux différentes éventualités.

Au même moment, les soldats de Drakmor observaient avec méfiance le départ de la grande armée, sachant que leur retour n'était qu'une question de temps. Ils savaient que leur reine et la princesse Lyra, même s'ils ne comprenaient pas exactement leur lien, étaient des cibles de choix pour cet ennemi, et qu'ils devaient rester vigilants pour protéger le royaume.

Les deux femmes échangèrent un regard silencieux, comprenant l'importance de la situation qui se déroulait sous leurs yeux. Sans un mot, elles se dirigèrent vers la chambre d'Isabella, cherchant un peu de répit loin des regards indiscrets de la cour.

Une fois à l'abri des regards, Lyra ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire ironique. "Pourquoi ne me remets-tu pas en prison ?", demanda-t-elle d'une voix teintée d'humour. "Après tout, je suis toujours ta prisonnière, n'est-ce pas ?"

Isabella la regarda fixement, ses yeux reflétant une détermination froide mêlée à une affection indéniable. Elle s'approcha lentement, ses pas résonnant dans le silence de la pièce. "Parce que je préfère te garder sous mes yeux, où je peux te surveiller de plus près", répliqua-t-elle d'une voix calme mais chargée de sous-entendus.

Lyra plissa les yeux, percevant la vérité cachée derrière les paroles d'Isabella. Elle sentit une bouffée d'adrénaline monter en elle, ravivant la tension palpable entre elles deux. "Ou peut-être que tu ne peux tout simplement pas te résoudre à te séparer de moi", ajouta-t-elle avec un sourire narquois.

Isabella s'arrêta à quelques centimètres d'elle, ses yeux brûlant d'une intensité insaisissable. Sans un mot, elle saisit doucement le menton de Lyra et l'attira à elle, écrasant leurs lèvres dans un baiser passionné et possessif.

La jeune femme sentit un frisson lui parcourir l'échine alors qu'elle répondait au baiser avec une ferveur égale. Leurs corps se pressèrent l'un contre l'autre dans une étreinte sauvage, leurs souffles se mêlant dans l'air chargé d'électricité.

Après un moment qui sembla durer une éternité, Isabella se recula légèrement, ses yeux brûlant d'un désir inassouvi. "Ne teste pas ma patience", murmura-t-elle d'une voix rauque. "Tu sais très bien ce qui arrivera si tu dépasses les limites."

La princesse lui lança un regard provocateur, son sourire ironique intact malgré la tension palpable entre elles. "Je ne sais pas, Isa", répondit-elle d'une voix taquine. "Je suis prête à prendre le risque si cela signifie que je peux rester près de toi."

Isabella la fixa intensément, ses yeux reflétant un mélange complexe d'émotions indéchiffrables. Elle savait que leur lien était aussi dangereux que magnétique, aussi destructeur que passionné. Mais malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de succomber à la tentation, à cette promesse de passion et d'aventure qui s'offrait à elle.

Ainsi, dans l'intimité de la chambre, les deux femmes se retrouvaient face à face, une tension palpable planant entre elles. Lyra, prisonnière de fait mais loin d'être soumise, défiait silencieusement la reine du regard, cherchant à percer le voile de ses intentions.

"Alors, pourquoi me laisses-tu libre, Isabella ?", répéta Lyra d'une voix teintée d'ironie. "N'est-ce pas contre tes propres intérêts de me garder ici, loin de ma cellule ?"

Cette dernière lui rendit son regard avec calme, ses yeux bleus scrutant les prunelles de la jeune femme avec une intensité calculée. Elle savait que la situation était délicate, que garder la princesse captive contre sa volonté risquait de causer plus de tort que de bien.

"Parce que je crois en la justice, Lyra", répliqua-t-elle d'une voix mesurée. "Parce que je refuse de me rabaisser au niveau de ceux qui recourent à la force pour obtenir ce qu'ils veulent. Et parce que, malgré les apparences, je respecte ta volonté et ton droit à la liberté."

Lyra plissa les yeux, sentant une pointe de surprise percer la carapace de son cynisme. Elle savait que ces mots étaient empreints de sincérité, aussi troublant que cela puisse paraître. Après tout, Isabella n'était pas exactement le tyran sans cœur qu'elle avait imaginé au départ.

"Mais alors, pourquoi m'as-tu emprisonnée en premier lieu ?" demanda-t-elle d'une voix plus douce, sa curiosité prenant le pas sur son cynisme habituel.

La reine baissa les yeux un instant, déchirée entre la vérité brute et la nécessité de protéger son propre royaume. Finalement, elle releva les yeux, son regard empreint d'une vulnérabilité inattendue. "Parce que je suis faible, Lyra", admit-elle avec une franchise désarmante. "Parce que j'ai agi sous l'emprise de la peur et de la colère, sans réfléchir aux conséquences de mes actes".

La princesse sentit un mélange de surprise et de compassion l'envahir alors qu'elle observait l'autre femme avec un nouveau regard. Elle comprenait maintenant que derrière la façade de la reine forte et impénétrable se cachait une personne complexe, confrontée à ses propres démons et luttes intérieures.

Dans le silence tendu des appartements royaux, les deux jeunes femmes se confrontaient à la réalité de leur situation, leurs destins entrelacés dans une danse dangereuse de pouvoir, de passion et de loyauté. Mais quels que soient les défis qui les attendaient, elles étaient prêtes à les affronter.

Et alors que la nuit avançait, Isabella offrit à Lyra une chambre pour se reposer, et toutes deux se retirèrent pour trouver le réconfort dans les bras de Morphée. Cependant, ce que la princesse ignorait, c'était que l'autre femme avait discrètement placé des gardes devant sa porte, révélant ainsi les nombreux doutes planant dans l'air.

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