Au lendemain de toi !

3. Soleil enchanteur.

                                    Rohan

    Le soleil est haut dans le ciel et ses rayons scintillent avec grâce. La chaleur est insoutenable aujourd'hui, la tradition nous pousse à rester chez nous en cas de température élevée. D'après les anciens, cela peut être dangereux pour nous. Je regarde les jardins à travers ma fenêtre de chambre. Je me rends compte que je suis en train de jouer avec le cadeau d'Alésia. Je le passe de doigt en doigt. Je ne pensais pas qu'elle m'entendait lorsque je prononçais mo anam, il faut croire qu'elle a une bonne audition. Je me demande ce qu'elle fait en ce moment. À quoi va-t-elle passer sa journée ?

                                       Alésia

C'est une journée très chaude, les cours sont donc annulés. J'adore aller à l'école, mais avoir une journée de repos à la maison, m'enchante toujours. Je vais pouvoir aider Papa et Maman au jardin, et me promener dans la nature. Je me hâte de me préparer et sors en sifflotant dans le couloir.

— Bonjour mon tournesol, tu es bien joyeuse ce matin ?!

— Oui, c'est une belle journée qui s'annonce.

   Je lui fais un énorme sourire qui doit remonter jusqu'à mes oreilles voir à la pointe de mes cheveux. Maman me sourit en retour et m'indique de m'asseoir pour prendre mon petit déjeuner. Je m'exécute rapidement, car plus vite je mange, plus vite je serais dehors. Maman m'a préparé mon petit déjeuner préféré des gaufres et un chocolat chaud. J'engloutis mon assiette en très peu de temps, il faut dire, j'avais très faim.

— J'ai fini Maman, je peux rejoindre Papa ?

— Tu as rangé ta table ?

— Non, je le fais tout de suite Maman. Je pourrais rejoindre Papa après ?

— Ton père est au domaine mon tournesol. Il ne sera pas là de la journée.

— Oh... je me faisais une joie de passer du temps au jardin avec lui.

— Profite de cette journée pour faire des choses que tu aimes. Va donc te promener.

— D'accord, merci Maman.

    Je m'empresse de ranger ma table et je me dirige vers la porte menant au jardin, lorsque ma mère m'appelle.

— Alésia ?!

— Oui Maman ?

— Pas plus loin que la forêt Argentée ! Et si tu rencontres des personnes, tu rentres à la maison ! C'est entendu ?!

— Promis Maman.

   Je lui fais un clin d'œil et pars en direction de la forêt. Je cours jusqu'à l'orée de celle-ci. Il fait une chaleur écrasante déjà si tôt le matin. La journée s'annonce difficile. Mais, au milieu des arbres, je ne risquerais rien. La hauteur des séquoias et leur grand nombre vont me protéger et me laisser au frais. Je sifflote en avançant et je cueille des fleurs sauvages, mes préférées. Je sais où je vais en trouver beaucoup, dans la clairière de la lune. Je m'avance et m'enfonce de plus en plus, la fraîcheur est un bonheur. Mon corps se refroidit petit à petit. La fine couche de sueur qui me recouvrait s'efface pour n'être finalement qu'un souvenir. De nombreux séquoias m'entourent, j'ai l'impression qu'ils sont là pour me protéger. Ils sont si haut que l'on pourrait croire qu'ils touchent le ciel. Les oiseaux sont, eux aussi, venus se protéger de la chaleur. Je les vois s'installer et jouer dans les airs. Certains arrêtent tout mouvement pour me surveiller, mais je suis bien plus basse qu'eux, ils savent qu'ils ne craignent rien avec moi.

    Il me reste encore quelques minutes de marche, pour arriver à la clairière. Je prends mon temps et caresse l'écorce des arbres tout autour de moi. Mais tout à coup, des picotements significatifs me parcourent le dos. Je ne comprends pas. Il ne peut être là. Alors qui est-ce ? Je me tourne dans tous les sens. Mon rythme cardiaque s'accélère, mais je ne vois rien. J'ai envie de prendre mes jambes à mon cou, et de retrouver Maman.