L'Aube d'une Nouvelle Vie

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Il est venu, s'insinuant tel un spectre dans nos vies bien ordonnées, brisant l'équilibre fragile que nous avions si durement construit. Son ombre planait sur tout, perturbant les routines, les amours, et même les liens familiaux, Il manifestait un objectif précis bien que difficile à saisir, il semblait être motivé à punir ceux qui le méritaient, malgré la barbarie de ses actes, une part de moi ne pouvait s'empêcher de le considérer comme un justicier même s'il avait choisis la mauvaise voie.

Ses actions étaient un châtiment, un avertissement pour tous, innocents compris.




Cela fait deux mois que j'ai emménagé pour la première fois dans mon appartement, et cette semaine les travaux ont pris fin. Aujourd'hui, je peux savourer pleinement mon premier réveil paisible. Les premiers rayons du soleil filtrent à travers la baie vitrée du balcon, éclairant doucement la pièce et créant des reflets sur le sol de la cuisine ainsi que sur la porte du frigo. Désormais , je peux commencer ma journée dans un lieu qui me ressemble.

Ah, le soleil... On l'apprécie d'autant plus parce qu'on sait que sa présence est éphémère. Les bonnes choses ne durent jamais assez longtemps, n'est-ce pas ?

Plus éloigné de cette lumière, mon salon demeure plongé dans l'obscurité, les rideaux toujours tirés. Sur la table basse, quelques croquis de dessins gisent, sans queue ni tête, comme des débris abandonnées dans l'ombre. Je pose mon regard quelques instants sur ces dessins, l'esprit ailleurs, accablée par la fatigue... Mais le travail n'attend pas.

J'ai transformé ma passion en métier ; je suis illustratrice.

Après m'être lavée et habillée, j'ai jeté un dernier regard sur cet appartement qui m'a offert cette nouvelle vie paisible, puis j'ai fermé la porte, qui s'est automatiquement verrouillée.

Je préfère toujours emprunter le même chemin à pied pour me rendre au travail. Bien que les transports en commun offriraient un trajet plus rapide, je n'ai jamais apprécié d'être entassée avec d'autres passagers. Récemment, mon psychiatre m'a diagnostiqué une agoraphobie, ce qui a donné un sens à certaines facettes de ma vie. Je ne suis pas simplement asociale, comme mes parents le pensaient ; je suis phobique. C'est différent, non ?

Sur cette route, je croise rarement quelqu'un. Peu de voitures la parcourent, et une tranquillité paisible règne. Les gens ordinaires auraient sans doute peur de prendre ce chemin, mais pour moi, c'est tout le contraire.

Aujourd'hui ne sera pas une exception. Une fois arrivée au travail, je constate que comme d'habitude, je n'ai eu aucune interaction sociale sur le chemin. Rien de mieux pour commencer la journée, me dis-je sarcastiquement.

Au bout du fil, Callie, me fait la morale. Ses mots résonnent dans mon oreille comme une douce mais insistante mélodie
- Tu devrais vraiment t'ouvrir aux autres, tu sais. Il y a tellement de gens intéressants là-bas, mais tu restes toujours dans ta bulle. Je suis là pour toi, mais je ne peux pas être la seule dans ta vie, Tammy. Tu devrais te donner la chance de rencontrer de nouvelles personnes, de créer de nouveaux   

J'ai rapidement raccroché, agacée par ses reproches , je déteste quand ma meilleure amie me fait la morale. Elle et moi, c'est un monde opposé. Elle est sociable et ne manque pas d'amis. De ce fait, elle ne comprend pas qu'on puisse être comme moi.

Qu'est-ce que cela changerait si je leur parlais de moi ? L'ambiance au bureau est terrible. Personne ne m'apprécie vraiment, je travaille et c'est tout, les gens m'ennuient, je ne veux pas d'amis... Il doit sûrement y avoir quelqu'un dans ce monde qui me comprend, n'est-ce pas ? Autre qu'un tueur en série, me dis-je à moi-même

Le masque et le crayonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant