I.Eren

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21:30, Montréal.

La foule acclamait à chaque coup donné.

Low kick.

Tout comme le sang qui giclait sur la piste, les spectateurs s'agitaient tels des hyènes chassant leurs proies, ils ne sont même pas sur le ring et pourtant c'est comme si ils avaient rendus ko l'adversaire eux-mêmes.

uppercut.

Il tombe et traîne ses yeux le long de sa chute laissant derrière lui une trace de rouge sur mon poing. Il était pourtant si sûr de m'abattre et pourtant le voici par terre, se faisant relever par l'arbitre qui m'observe du coin de l'œil. Je le savais,ce fils de pute a été payé par l'équipe adverse.

L'arbitre me prend la main et la soulève tandis que la voix porte dans l'entièreté de la salle.

« And the winner is Eren Kaşıkçi ! »

Je ricane et la salle entière se met à applaudir, certains soufflent ou bien quittent la salle, enragée que leur joueur n'est pas pu gagner. Il le mérite, sa défaite n'est que le miroir de son incompétence. Le combat se termine sur une défaite cuisante du jeune salaud, je sors du ring et suis mon coach à la loge. Des tonnerres d'applaudissements retentissent dans la pièce, ils ne sont pourtant que cinq dans cette pièce étroite et peu confortable mais le bruit de leurs mains qui claquent en unisson paraît comme une salle remplie d'auditeurs.

-T'étais génial! Entre les coups et ton insolence pure, je ne savais plus où en donner la tête.

L'enthousiasme de mon manager envahit le boucan présent. Il me sourit, pensant que cela allait rendre les choses meilleures. Je viens de faire saigner la tempe d'une personne et la première réaction est de me féliciter.

M'aurait-t-on féliciter, même ce jour si?.

Je le regarde d'un air faussement enjoué, ma tête hochant légèrement. Je m'étale sur le canapé cuivré froid et repose ma tête sur son dossier. Mon coach ne tarde pas à s'y asseoir à son tour, sûrement pour blablater de ce que j'ai réussi ou pas, je souffle légèrement,pas enthousiaste à l'écouter.

-Tu l'as remarqué toi aussi? L'arbitre et l'autre enculé.

Je le regarde du coin de l'œil, je n'étais donc pas le seul à l'avoir remarqué. J'émets un son, agacé de la situation. S' il venait à être de l'organisation, je suis foutu. Je bascule mon corps vers l'avant. Mes coudes posés sur mes cuisses, je frotte mon visage et soupire.

Un an que j'étais dans ce sport,le prodige comme on n'aimait tant m'étiquetter et me voilà obligé de le quitter s' il parvenait à me retrouver.

-Je vais fumer une clope.

Je rejoins le balcon, une cigarette et un briquet en main. Je l'allume et prend une taffe. La fumée donnait un semblant de nuages sur le ciel dégagé et j'ai pu apercevoir une foule sortir du stade. Ils discutent, hurlent, fument ou bien rentrent dans leur voitures. Eux, qui se sont déplacés pour venir voir un de nos matchs ne m'importait peu. Eux, qui ont sûrement misé sur l'un de nous pour gagner. Eux, qui voulaient passer un bon moment.

Mais eux n'étaient pas elle.

Elle qui a tenté de mettre fin à ses jours.

Elle, qui a une chevelure noire, comme le ciel ce jour-là.

Elle, qui m'a donné une raison de continuer dans ce trou à rat, qui m'empêche chaque jour de voir la lumière d'ici.

La fumée reflétait ces images. Une fille assise sur le toit en face d'une école, prête à plonger dans les portes de la mort pour fuir ce qu'elle craignait le plus. Je ne savais pas à quoi elle pensait pourtant, elle n'inspirait qu'un sombre souvenir dans lequel je refusais de sortir.

Mais putain papa réveille toi!

Je jette mon mégot et l'écrase avec mon pied. T'as pas le temps de penser à ça bordel.

Les sons de gémissements et l'odeur d'alcool me prenait de court. Il se tape encore une femme, je jette mon manteau et enfile un gilet, prenant soin de claquer la porte, peut-être qu'il m'écoutera cette fois.J'arrive devant un tabac et demande des malboro, il doit être vingt- trois heure à peu près, le trajet pour rentrer à Ottawa m'a suffit pour réflechir. Je dois trouver un moyen et vite de rembourser celui m'a sorti de ce trou à rat pour me remettre dans un autre.

Isaac Kaşıkçi.

Mon seul et unique frère.Le frère rebelle et arrogant, qui n'a que pour palmarès la volonté de me voir échouer, moi le frère prestigieux à qui on ne colle aucune remarque sur le dos, mort de ses propres mains.

Je paye le buraliste, prends mon paquet et me promène sur le chemin l'esprit divergent. Mon père est sûrement déjà tombé dans les bras de la femme. Je souris vainement et relève ma tête.

Une personne passe à côté de moi, son visage caché par sa capuche, sa main couvre son épaule pour cacher..une blessure. Ses cheveux noirs s'arrêtaient à son ventre. Je n'y prête pas plus d'attention et passe mon chemin. Je ne pouvais me mêler à une situation que je connais pas. J'écrase le reste de ma clope et rentre chez moi.

Chacun ses combats et chacun ses paroles.

Alors tant pis si elle meurt, elle aura juste perdu son combat.

Je n'ai pas le temps de penser plus et me voilà en train de dévier le portail de mon immeuble. Je passe par une ruelle qui me connaît , il fait froid et l'ambiance est inconfortable mais pourtant l'odeur abondante de weed et les différentes boutiques éclairées par de simples lumières chaudes la rendait plus chaleureuse.

Je les vois au loin, s'allumant des cigarettes, discutant.

Je suis conscient de ce que je manigance et pourtant sur le moment, j'ai l'impression d'être un personne totalement différente comme si je n'étais pas présent.

Comme si j'étais un fantôme aux yeux des autres.

Mes pas s'alourdissent, mes mains dans mes poches agrippant violemment le paquet. Ils me remarquent et me font signe de me dépêcher, alors c'est ce que je fais. Je marche de plus en plus vite. À leur niveau, ils écrasent leur mégot et fixent par terre.

-200 pour o,5kg, pas plus.Réclame-t-il.

J'esquisse et sors mon paquet. Je ne sais pas à qui je parle et c'est comme ça toute les semaines.

Je consommais ce que je pouvais avoir, et cela me suffisait

Je me mets à compter l'argent du sachet et quand le compte est bon, je le tend au dealer et prends le contenu de ce que j'ai payé.

-Toujours aussi bon de passer un accord avec toi,

                                      caralho

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      Eren est lui aussi tourmenté par son passé
Après son époustouflant, rembourser sa dette
est son seul objectif, cours petit,cours.


Alors ce chapitre vous a plu? N'hésitez pas à me le dire!

bisous!

NIGHT WALKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant