8: Une cérémonie, des aveux, de l'amour.

62 11 1
                                    

Izuku était resté assez longtemps dans le village pour y être habitué et discuter joyeusement avec ses habitants sans les effrayer ou en être effrayé. Il avait trouvé en Eijiro et Katsuki des personnes précieuses et en Denki Kaminari, infirmier de profession, un nouvel ami avec qui il s'entendait plus que bien. Il avait rencontré le garçon quelques semaines auparavant au marché et le croisait maintenant régulièrement là-bas. Aujourd'hui ne faisant pas exception, Izuku faisait ses courses au marché et avait été rejoint par un Denki essoufflé par la petite course qu'il avait fait aussitôt après avoir remarqué la présence de son ami. Le jeune homme lui demanda des nouvelles quant à son adaptation au village.

-"Eijiro et Katchan m'aident beaucoup, je ne me serais pas habitué aussi vite sans eux. On passe beaucoup de temps ensemble donc ça aide beaucoup"

Izuku affichait un sourire détendu, c'était devenu sa petite routine bien qu'un petit problème était bien enfoncé dans un coin de sa tête. Izuku savait ce qu'il ressentait pour les deux garçons, il l'avait compris il y a peu. Seulement, son cœur faisait des siennes lorsqu'il se trouvait un peu en contact avec Katsuki ou Eijiro. Oui, Izuku les aimait, il n'en doutait pas. Ce dont il doutait cependant, c'était de la réciprocité de la chose. Comment pouvait-il savoir ce qu'il se passe dans leur tête ? Denki, marchant à côté de lui, afficha un sourire, sachant pertinemment ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme. Et il se serait bien donné le plaisir de jouer au cupidon. Seulement il avait peur de faire des bêtises et souhaitait vraiment que ses trois amis puissent être heureux. Il ne voulait pas tout gâcher.
__

Eijiro, lui, maintenant sûr de ce qu'il ressentait vis à vis des deux autres, se demandait comment le leur avouer. Il pouvait être aussi sûr de ses sentiments qu'il voulait, il ne savait pas s'il serait capable de les avouer aux principaux concernés. Effrayé de leur rejet, le roux faisait carburer son cerveau. Comment pouvait-il leur avouer ? Et s' ils ne ressentaient pas la même chose ? Et s' ils ne voulaient plus le voir ? et si l'un des deux refusait et qu'une dispute éclatait ? Il doutait. Il avait le trac. Il avait peur. Alors un matin, celui de la cérémonie, alors qu'il attendait que les deux autres se réveillent, allongé entre eux, il prit sa décision.

Les trois garçons avaient revêtu leur tenues conçues spécialement pour l'événement du jour et se dirigeaient maintenant vers la place centrale où devait se tenir la cérémonie.
__

Tous les habitants de village se retrouvaient désormais assis autour d'un feu qui prenait doucement dans le seul but de remercier leur déesse, Hana no megami, pour ce qu'elle leur avait offert, ce village, cette vie qu'ils avaient pu avoir, c'était grâce à elle. Chacun avait amené une offrande à brûler pour leur déesse et un par un, les habitants se levaient pour déposer un effet personnel dans le feu, gage de bonne foi.

Katsuki y avait déposé un bracelet, dernier cadeau que lui avait offert sa mère, il affichait un léger sourire en observant le bijoux disparaître dans les flammes, demandant dans une prière silencieuse que la déesse continue de préserver cette vie qu'il s'était construite.

Izuku n'avait pas grand-chose de personnel auquel il était réellement attaché, il avait alors déposé une des lettres qu'il avait reçu de sa mère, car c'était là le seul contact qu'il lui restait avec cette dernière.

Eijiro enfin, avait déposé une simple rose, gage de reconnaissance et d'amour envers la déesse.Il l'avait accompagnée d'une petite pierre précieuse qu'il gardait depuis quelques temps. Et silencieusement, il remercia la déesse d'avoir mis Katsuki et Izuku sur son chemin.

Une fois que chacun eut déposé ce qu'il souhaitait dans le feu, les habitants rentrèrent peu à peu chez eux, laissant bientôt les trois jeunes hommes seuls face aux flammes qui diminuaient de nouveau. Dans un calme presque complet, reposant, Eijiro osa prendre la parole d'une voix presque égale à un murmure.

-"Si je vous avoue un secret, vous ne partirez pas ?"

Curieux, les deux garçons tournèrent la tête vers lui, affirmant qu'ils resteraient avec lui, peu importe ce qu'il serait dit.

-"Je suis amoureux" un silence passa avant qu'il ne reprenne. "de vous."

Comprenant ce qu'il venait d'être avoué, Katsuki et Izuku eurent des réactions différentes, des yeux écarquillés ou un sourire, pour répondre finalement la même chose.

Tentant un baiser chacun leur tour, appréciant les nouveaux contacts entre leurs lèvres, ils finirent par sourire tous trois avant de tourner à nouveau leur tête vers le ciel. Ils reprirent à partir de là une vie de trouple assez calme et peuplée de baisers quotidiens sans se douter une seconde de la menace qui arriverait bientôt pour perturber la tranquillité du village.
_____

Merci d'avoir lu, à dimanche !

Futari no NingenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant