Émilie, étudiante en médecine, brillante et déterminée, a surmonté bien des épreuves pour se hisser au sommet de sa future carrière. Pourtant, au cœur de ses réussites se cachent des blessures profondes, marquées par la perte de son père et les défi...
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Dimanche 21 février 2021, Ville de Toulouse, 22H45
Je ferme mon logement, non sans une dernière caresse à mon chat, les larmes aux yeux. Ma vie semble partir en désordre absolu depuis un an. Tout a commencé avec le départ soudain de mon père, Alain, emporté tragiquement lors d'une OPEX. Depuis lors, ma mère, Sophie, a sombré dans une profonde détresse, résultant en plusieurs tentatives de suicide qui l'ont finalement conduite à être internée.
Dans ce tourbillon d'événements tragiques, je me suis accrochée à mes travaux de thèse et mes études de médecine urgentiste comme à une bouée de sauvetage. Mais même cela a été entaché par l'accusation injuste de vol et de plagiat sur le sujet même de mon doctorat. Cette accusation m'a jetée en garde à vue, et j'ai dû affronter trois longs mois de démarches judiciaires pour prouver mon innocence, une période où chaque jour était une bataille pour rétablir ma réputation et ma crédibilité.
Enfin, le mois dernier, j'ai pu reprendre le cours de ma vie. Mais juste au moment où je pensais voir poindre une lueur d'espoir, un autre coup du destin s'abat sur moi. Il y a seulement une semaine, on m'a informé que, n'étant plus considérée comme étudiante puisque mes travaux de thèse sont terminés, je dois quitter le logement du CROUS qui m'a accompagnée un long moment.
C'est comme si chaque fois que je tentais de me relever, la vie me repoussait plus fort.
Ce soir, après avoir essuyé un énième refus pour un appartement, je suis à bout. Je sens que je vais craquer. Ma tête est un véritable tumulte d'émotions et de pensées tourbillonnantes. Je sais que je dois trouver une solution rapidement, sinon je vais me retrouver à la rue, sans aucun endroit où aller et en plus, avec mon chat.
Je décide alors de prendre une décision impulsive : je vais aller courir. Peut-être que cela va m'aider à faire le vide dans mon esprit, à chasser ces idées noires qui ne cessent de tourner en boucle. Peut-être qu'une bouffée d'air frais me permettra de voir les choses sous un angle différent, de trouver une idée qui ne soit pas aussi désespérée que de devoir séjourner à l'hôtel et voir tout mon argent disparaître en un clin d'œil.
En chemin, je ne peux m'empêcher de réfléchir à mes choix passés. Avais-je eu tort de prioriser mes études à ce point ? Au fil des années, j'avais mis toute mon énergie, tout mon temps dans celle-ci, dans l'espoir de bâtir un avenir meilleur. Mais maintenant, confrontée à cette situation désespérée, je me rends compte que peut-être, juste peut-être, j'avais négligé certains aspects de ma vie.
Je réalise aussi que je suis seule. Malgré tous mes efforts pour réussir académiquement, je n'ai pas pris le temps de cultiver des amitiés solides, des relations qui pourraient m'aider dans les moments difficiles. Aujourd'hui, je me retrouve au pied du mur, et je suis seule pour affronter cette tempête.
Mais même si je suis épuisée, même si je suis découragée, je refuse de baisser les bras. Je sais que je dois trouver une solution, coûte que coûte. Et peut-être que cette course nocturne, avec le vent fouettant mon visage et mes pas martelant le sol, me permettra de trouver la force et la clarté d'esprit pour rebondir, pour trouver une issue à cette impasse dans laquelle je me trouve.