Chapitre 4

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Les préparatifs du mariage allaient bon train. Depuis la fameuse demande en mariage, les futurs mariés ne se sont rencontrés qu'une seule fois.
_Je fus ébahi d'apprendre que vous avez accepté ma demande Lady Murray
_Ce n'est pas comme si le choix m'était donné. Voyez-vous Prince William, contrairement à vous qui êtes né une cuillère en or à la bouche, plusieurs familles se débattent pour vivre jour après jour, peinant à joindre les deux bouts. Nous, nous avons un devoir envers ces personnes là. Pour vous rassurer, aucun sentiment amoureux ne m'a motivé à faire ce choix. Mais vous pouvez si vous le voulez vous affirmer le contraire si cela peut vous aider à bercer votre égo.
Leur échange se résuma à cela. Le Prince William était déboussolé après cet échange houleux. Il en devenait presque fou de ne pouvoir cerner sa future princesse. Toutes les filles traînaient à ses pieds. Laquelle refuserait de passer une nuit en compagnie du Prince? Quel audace! S'indignait-il
Au moins, il réussirait à avoir ce qu'il veut à travers ce mariage. Pour le Prince William, le mariage n'était qu'une formalité, comme toutes les personnes de ce temps d'ailleurs. Il faillait juste se marier pour faire des enfants et assurer sa lignée. Les mariages d'amour y étaient rares. William ne souhaitait donc que se marier afin d'avoir tous les droits sur la fameuse Lady Murray, cette femme si téméraire. Il pourra ainsi, en faire ce qu'il veut car en tant qu'épouse, elle a l'obligation de lui obéir aux doigts et à la lettre. William a toujours obtenu tout ce qu'il désirait en matière de femme. Et, elle, elle ne sera pas l'exception. Ce mariage a donc été basé sur une volonté sournoise et malsaine. Pour lui, ce mariage ne sera pas une condamnation, bien au contraire. Il continuera à voir ses amantes et entretenir ses activités en dehors du palais. Dompter Anastasia! C'est tout ce qu'il désirait à ce jour. Même si cela nécessitait le mariage.

Ana était à présent bien décidée à jouer un rôle cette fois, celui de la princesse d'Angleterre. Quelle tâche pénible pour un début! Mais l'heure n'était plus au regret. Elle devait d'ailleurs se préparer à faire les essayages de sa robe de mariage ainsi que ses tenues de noces. Ah les noces! Un événement qui n'était pas sans lui faire peur. Après les révélations écœurantes que lui fit le Prince, elle savait que c'est ce qu'il désirait le plus, à vrai dire c'était tout ce qu'il attendait d'elle. Cependant, elle était décidée à ne pas céder. Quitte à être la risée de la communauté, elle ne perdrait pas sa dignité. Mais le plus dur, était cette attirance désagréable toujours présente quand elle se trouvait en sa présence. Son odeur, son charisme, ses traits à la fois fins et durs qui lui donnaient de l'autorité...tant de prestance! Son cœur penchait vers ses bras forts où se remarquaient immédiatement les coups d'épée. Sa tête, elle, raisonnait son cœur. Sa dignité, elle la gardera quitte à ne jamais se voir bercer dans les bras du Prince, quitte à ne jamais passer ses doigts dans ses cheveux souples et soyeux.

Les essayages furent un calvaire. Forcer une jeune fille à se marier est une chose mais l'étouffer en est une autre. Ana se trouvait si serrée dans les corsets. Mais elle n'avait son mot à dire. Il faillait bien insister sur les hanches et la poitrine. Pour ce faire, quoi de mieux que de vider la mariée de son oxygène. Ana manqua de tomber dans les pommes plus d'une fois. Cela était fréquent avec les dames. Toutes les tenues devaient être provocatrices et attirer l'attention des jeunes hommes. On dira donc que la fin justifie les moyens.

Toute suite après les essayages, elle s'aventura dans une balade dans les couloirs du palais grand ducal. Chaque pièce, chaque mur, chaque édifice, lui rappelait ces belles années passées en compagnie de ses parents. Elle était si belle cette époque! S'ému-t-elle. Maintenant, il lui faillait quitter tout cela, s'aventurer vers l'inconnu. Que serait sa vie à présent? Elle l'ignorait. Elle se rappelait de ces fois où, pleine de boue, elle courait dans les couloirs du palais jouant à cache-cache avec sa mère; ou ces fois où elle était balancée sur les épaules de son père, là où elle riait à pleine dent et d'un rire sincère, là où rien d'autre ne comptait que son bonheur, le moment présent et ses parents. Elle se remémorait quand elle découvrit pour la première fois la poésie.
_Que faites-vous père?
_J'écris une ode à votre mère. Lui répondit-il tout sourire
_Une ode? Qu'est-ce que c'est ?
_Venez là! Ordonna-t-il en tapotant ses cuisses
_Une ode est un poème, si vous voulez des vers. Pour faire plus simple, ce sont de beaux écrits qui exaltent le son, les sens et qui ont le pouvoir de séduire n'importe qui.
_Je peux voir?
Il lui tendit la feuille de papier et elle y vit écrit :

Belle rose qui fleuri en ce matin
Une beauté sans pareille
Comparable à du jasmin
Si tendre, si douce
Tu embellis tous mes matins
De joie tu me combles
M'arrachant à mon univers sombre
Te dire à travers ces quelques vers
Mon amour, ma Maria
L'intensité de cette flemme qui est mienne
Que tu nourries et entretiens
Quoi qu'il advienne, tu le maintiens
Ah quel beau sourire vermeil!

_C'est très beau papa. Déclara Ana émerveillée
Vous aimez donc mère à ce point?
_Plus que vous ne pouvez l'imaginer! Bien plus! Ma fille, en dépit de tout ce que la société pourra vous inspirez, l'amour entre un époux et sa femme existe. D'ailleurs, je pense que chaque union doit être motivée par cet amour si intense et fort qui existe entre deux personnes. Mais tu es encore petite pour le comprendre pour l'instant. Quand tu grandiras tu le comprendras.
Son père lui avait toujours appris l'importance de l'amour dans le couple. Quel ironie du sort! Elle qui enviait la relation fusionnelle de ses parents, la voilà aujourd'hui, réduite à épouser un Don Juan qui n'éprouve aucun sentiment pour elle. Toutes ces pensées étaient confuses dans sa tête. Ana était à cet instant éprise d'une grande tristesse en se rappelant chaque souvenir qui se rapportait à chaque élément du palais. Cette balade avait assez duré tant elle fut riche en émotion. Anastasia était maintenant bien décidée à aller de l'avant et rester forte devant toutes épreuves auxquelles elle ferait face.

24 Octobre 1998, une date tant attendue. Enfin, le Prince d'Angleterre allait prononcer ses vœux avec une femme. Cette nouvelle déçue plus d'une. A vrai dire, la nouvelle fut très éprouvante pour ses nombreuses prétendantes. Ce qui n'était pas sans le déplaire d'ailleurs. Attirer l'attention, il avait cet art et adorait cela. Alors que de son côté, Anastasia stressait de cette nouvelle vie qu'elle était sur le point d'entamer, lui, Prince William savourait ce qu'il considérait comme une victoire. De toute façon qu'avait-il à perdre? Tous les retombées incombent toujours à la femme. L'homme reste toujours digne dans la société qu'importe ses actes. C'était donc à elle de se plier à lui si elle tenait à cette dignité qu'elle clamait avoir face à sa proposition qu'elle qualifia d'indécentes. Ce mariage pourrait bien être un conte de fée ou un cauchemar éveillé. C'était à elle de décider.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 24 ⏰

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