Chapitre 2

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Je cours encore et encore jusqu'à épuisement. Je suis seule dans la forêt, mais je sens des gens derrière moi, et je sens aussi qu'ils ont soif de sang. Si ils rattrapent, ils vont me tuer !

Trop lente. Je suis trop lente. Ils vont me rattraper, je ne suis pas assez rapide pour eux ! Si ils me rattrapent, je suis foutue. Et le monde est fichu. J'ai l'impression que, si je n'arrive pas à sortir de cette forêt avant eux, avant qu'ils ne m'encerclent, l'équilibre du monde va basculer et que ce sera la fin. De tout.

Je vois un trou de lumière, ce qui signifie que j'y suis presque. Encore un petit effort ! J'arrive, je vais réussir, finalement ! J'entends une voix m'appeler, m'encourager de sortir enfin de cette forêt maudite. Le voix se clarifie et je la reconnais... C'est celle d'Adrien !!! Mais elle ne dit pas ce que je pensais...

"Claraaa... Réveille-toi, ma puce, c'est juste un cauchemar... Réveille-toi... Maintenant !"

Je me sens comme aspirée, comme si quelqu'un me prenait par la main et me ramenait dans mon lit. Soudain, je sens une résistance. Je vois quelqu'un devant moi, tout pile à la lisière de la forêt. Il scintille légèrement. Il me regarde, attentivement, et je n'arrive pas à déchiffrer son expression.

"Fais attention à toi !"

Il sourit sans aucune émotion puis il se jette sur moi. J'ai l'impression de sombrer.

Je me relève brutalement en inspirant brusquement. Je suis assise dans mon lit, Adrien est penché sur moi, il a l'air troublé. Je regarde autour de moi et vois une chambre vide. On acheté notre grand loft en périphérie de Washington hier, en rentrant de notre course sur la route après l'incident de la rivière. Adrien a décidé qu'on irait acheter les meubles et tout ce donc on aurait besoin dem... aujourd'hui. A la place d'aller à l'école. Ce qui est un bon programme, en espérant que le gars d'hier n'y remettra pas les pieds. Ce dont je doute. Beaucoup.

Adrien est visiblement soulagé : Aaah, tu t'es réveillée. J'ai eu peur que tu ne joues à la Belle au Bois dormant et que tu me fasses un salle coup. Genre je devrai placer les meubles tout seul !

Je sais très bien qu'il raconte n'importe quoi pour me protéger, et qu'il est beaucoup plus inquiet que ce qu'il ne veut l'avouer. Mais bon, si il ne me le dit pas, c'est qu'il doit bien avoir une raison... Enfin je crois. Enfin j'espère. Enfin... Bref !!

Je me lèves en lui faisant un bisou sur la joue au passage et en parlant d'un ton léger : Allons, je n'abandonnerais jamais mon grand frère adoré...

Il sourit (mais ses yeux continuent à me regarder inquiet) et plaisante : C'est bon à savoir, je suis teeellement rassuré !

Je rigole un peu et me dirige vers la cuisine. Il me suis, plongé dans ses pensées. Quand j'y réfléchis, depuis la mort de mes parents, il est très étrange, mais je sens qu'à un moment tout va changer, alors je profite un maximum de mon frère adoré. J'ai beaucoup de chance de l'avoir.

Adrien commence à cuisiner, en réfléchissant toujours. Il relève la tête et me regarde : Café ? Jus d'orange ? (il fronce les sourcils) Je suppose que tu n'as pas faim et que tu ne veux absolument pas manger !...

Je le regarde dans les yeux, méfiante : Comment tu sais ça ?

Il se balance un peu sur ses pieds, mal à l'aise : Ben... Ca a du te secouer un peu, cette nuit...

Je fronce les sourcils : Cette nuit ? Qu'est-ce qu'il c'est passé, cette nuit ?

Adrien baisse les yeux deux secondes avant de me regarder droit dans les yeux : Tu sais... Ton cauchemar... Il devr...

Je soutiens son regard en le défiant : Comment est-ce que tu sais que j'ai fait un cauchemar ? Je ne te l'ai pas dit, que je saches...

Il bugg un peu, cherchant son souffle : Heu... Je... Et bien... Tu t'es réveillée en sursaut, ce matin, et... Tu bougeais beaucoup dans ton sommeil, alors j'en ai déduis que t'avais eu un cauchemar.

Il y a un truc pas net, là. Je décide de la tester un peu : Et pourrais-tu me dire, par hasard, sur quoi est-ce que j'ai fait ce cauchemar ?

Il répond rapidement. Trop rapidement : Je sais pas ! (Il rit nerveusement) Comment est-ce que je pourrais savoir, moi ? Je suis pas dans ta tête, hein !

Il se mord la joue et regarde autour de lui. Son regard s'arrête sur la porte un peu trop longtemps.

Je me met devant lui : Tu le sais, pas vrai ? Tu sais ce que veulent dire tous ces trucs zarbi qui nous arrivent, n'est-ce pas ?

Il secoue la tête de droite à gauche avec pas beaucoup de.. crédibilité. Je le regarde franchement dans les yeux et me concentre. Je sais qu'il me cache quelque chose. J'en suis certaine. Mais quand il remarque que j'essaie de lui faire avouer ce qu'il sait, il érige une espèce de... barricade dans son esprit et je n'arrive plus à regarder dans ses yeux plus de 3 secondes. Je recule et secoue la tête. C'est vraiment n'importe quoi, ce qui m'arrive, ces derniers temps. Et le pire, c'est que mon frère ne veut même plus me dire ce qu'il sait, alors qu'il m'a toujours tout, tout, tout dit... Ca me fatigue, tout ça.

Je me prends un verre de jus d'orange, histoire d'avoir un peu de vitamines pour la journée, ce qui n'est pas gagné : Bon allez, on va les chercher, ces foutus meubles ?

Il est bien content d'échapper à une dispute dont on sait pertinemment qu'elle va bientôt arriver, cet idiot : Oui, on y va. Va te préparer, on part dans 5 minutes. Tu y arriveras ? Sachant que les filles prennent toujours 20 ans dans leur douche...

Je lui lance un sourire angélique sans répondre et monte à toute vitesse dans ma chambre.

***

En sachant qu'on est parti vers 9 heure de l'appart, et qu'il est plus ou moins 5 heures de l'aprèm', j'en conclut que c'est normal que je soit littéralement vidée de toutes mes forces, et que c'est pas juste moi qui soit cheloue. surtout que pendant ces 8 on a été faire les magasins pour se racheter des vêtements, des livres, et surtout des meubles. On a fait toute la déco du loft qui, maintenant, est vachement cool et confort. Je me laisse tomber dans le nouveau sofa en poussant un soupir de soulagement. Cette journée est enfin finie. Pas trop tôt ! Je suis cre-vée. J'irais bien faire une petite sieste, moi. En parlant de dormir, j'entends mon tout nouvel iPhone 5C sonner. Il est trop cool, la demi heure qui suivait j'étais en train de télécharger des dizaines de jeux. Bref, je décroche en essayant de ne pas envoyer bouler le gars qui est à l'autre bout du fil. Enfin, la meuf, plutôt, dans ce cas-ci.

***Conversation téléphonique***

Moi : Tiens !... Mais qui voilà !... La fille à qui j'ai parlé à la cafet'... C'est quoi ton nom, déjà ?

Fille à l'autre bout du fil : Mon nom c'est Elizabeth ! Mais c'est pas pour ça que je t'appelle...

Moi: Je m'en doute, figure-toi.

Elizabeth : C'est pour te prévenir que j'arrive dans 3 heures, sois prête.

Moi : Attend ! Pourquoi ?

Elizabeth : C'est une blague ?! Il y a une fête qui commence à 20h pile, et tu viens.

Moi : Heu... Je crois pas, nan. Je suis fatiguée.

Elizabeth : T'as pas le choix, on va trop s'éclater !! Je viens te chercher dans deux heures et demie ! Sois prête, hein !!

Moi : Okay, c'est bon... T'as gagné.

Elizabeth : Cool. Bisous, à toute.

***Fin de la conversation téléphonique***

Bon bah allez. Je monte dans ma chambre pour enfiler une robe de bal que j'ai acheté au cas où - heureusement !

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