Chapitre 3

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Quand j'arrive à la fête, je le sens déjà pas : l'alcool coule à flot, la drogue aussi, et la moitié des gens sont déjà en train de quasi baiser sur place. Normalement, la plupart des fêtes sont dans des grandes maisons, mais là, c'est dans une espèce de grand hangar aménagé. C'est bizarre.

Bon, j'avoue que tout le monde est en mode gansta, bla bla bla, mais moi ça ne m'intéresse absolument de me souler la gueule ou de me défoncer pour finalement le regretter le lendemain. Et puis, avec la mort de mes parents, je n'ai plus envie de faire semblant de m'amuser. Il faut être honnête dans la vie, moi ça me casse les couilles de faire la fête et de baiser comme une chienne en chaleur, point barre. Fin de la discussion. J'ai un peu de dignité, quand même ! Bon d'accord, en fait je suis super fière mais bon, on va faire genre, hein !

Je retrouve Elizabeth, et elle me complimente 2 secondes sur ma tenue avant de chercher un mec potable à chauffer. Je m'étais habillée avec une robe bleu clair longue, qui a un tissu léger, et une seule bretelle avec des motifs en argent dessus. (Média)

Je reste plantée là comme une conne quand elle se casse vers un gars dégueulasse. D'ailleurs, la première chose qu'il fait quand il voit Elizabeth s'arrêter près de lui, c'est lui foutre la main au cul. Beuuurk, au secours je vais gerber !! Déjà que cette meuf je la sentais bof, alors là je lui cause plus, promis.

Retour à la case départ. Je suis de nouveau la fille-qui-fait-pitié-parce-qu'elle-n'a-pas-d'amis-et-que-ses-parents-sont-morts. Moi qui adorais être jugée comme ça ! Notez bien l'ironie, hein. Je déteste plus que tout quand tout le monde me regarde de haut en bas, puis tourne les talons, en mode "c'est qui cette loser ?".

Je suis bien partie pour passer ma soirée, assise toute seule à rien foutre, juste me faire chier.

***

Ca fait plus ou moins une heure et demie que je suis ici. Je suis dehors, dans le jardin, et je regarde les étoiles en me remémorent tous les moments que j'ai passés avec mon frère et mes parents à se disputer pour savoir qui avait retenu le plus de noms d'étoiles. Je gagnais à chaque fois.

Je regarde les étoiles en me demandant si mes parents étaient là, quelque part ; est-ce qu'ils me surveillaient et me protégeaient comme ils l'ont toujours fait ? Est-ce qu'ils seraient fiers de moi ? Je n'en suis même pas sure...

Bref, je suis assise, la tête basculée vers l'arrière, quand des cris stridents commencent à résonner dans l'air. Je me relève, intriguée. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais apparemment c'est pas cool... Pas cool du tout même : les cris montent crescendo ! Il y a quelque chose, à l'intérieur, qui traumatise toute la salle. Je ne sais absolument pas quoi, mais avant de me décider si je vais voir ou si je me casse, les cris s'arrêtent un par un, très rapidement. Je décide d'aller jeter un coup d'oeil et de partir tout de suite après.

Je m'avance doucement, sur mes gardes. J'ouvre lentement la porte qui avait été bloquée pour ne pas que les gens dedans ne sorte. Je la force un peu et regarde 2 secondes avant de me plaquer contre le mur, la main sur ma bouche pour ne pas crier. A l'intérieur de ce hangar, c'est un carnage ! Les cadavres des gens qui s'amusaient il y a près d'un quart d'heure jonchent le sol, il y en a partout, c'est... assez immonde... Je me plie en deux et vomis tout ce que j'ai dans le ventre, ça brûle la gorge et c'est infect. Je rejette un oeil et vois un truc que j'avais pas remarqué avant, puisque j'étais focalisée sur les cadavres : Il y a des gens qui marchent entre ou sur les corps, et je suis a peu près sure qu'ils n'étaient pas à la fête, pour la simple et bonne raison que j'en ai vu un qui étais penché sur une fille encore un peu vivante, et qu'il lui faisait... un bisous dans le cou ? Sérieux ? Il relève la tête, il a les prunelles rouges et du sang dégouline de sa bouche. Il replonge et, dans un dernier sursaut, la fille rend son dernier souffle. Le gars se relève en s'essuyant la bouche (enfin plutôt en étalant encore plus le sang...), et jette le corps plus loin comme une vulgaire poupée. Ca me dégoute à un point, je vous jure !

DangerousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant