Viridian : Le Guide Vert

Chapitre 59 : Passé

"Bonjour Aizawa !" Nezu gazouilla joyeusement. Il attendait déjà avec Tsukauchi dans une pièce à l'arrière du poste de police lorsque Shouta arriva, une tasse de thé fumante dans les pattes tandis que deux autres tasses étaient prêtes à table. Shouta voulait être surpris que le rat l'ait battu là, mais plus il y pensait, bien sûr, le rat aurait les yeux brillants et la queue touffue de curiosité après avoir reçu un texte suffisamment énigmatique au milieu de la nuit. Il prospérait grâce à l'enquête et au chaos.

"Pour ma part, j'aimerais savoir pourquoi tu m'as envoyé Nezu au milieu de la nuit." Tsukauchi grogna de lassitude. "Non pas que je n'apprécie pas le thé, mais un avertissement aurait été bien."

Shouta, complètement agacé, sortit de son arme de capture le cahier que Viridian lui avait donné et le claqua sur la table : "Expliquez. Maintenant."

Tsukauchi regarda le cahier comme s'il pouvait exploser à tout moment, comme si Shouta allait s'abaisser aussi bas simplement parce qu'il était en colère. C'était plutôt insultant. Il serait beaucoup plus créatif.

Tsukauchi jeta un coup d'il entre le livre et Aizawa à plusieurs reprises : "Je suis désolé Eraser, je suis confus. Qu'est-ce que c'est ?"

"Ça." Shouta toucha du doigt la couverture du cahier. "Est une enquête approfondie sur une piste dont vous m'avez dit qu'elle était une impasse. Le symbole du mal ? Ça sonne une cloche ? Cela peut vous sembler un peu familier compte tenu du seul interrogatoire que nous avons réussi à obtenir avec un Berserker avant qu'il ne disparaisse de la garde à vue !!!"

Le visage de Tsukauchi se durcit. "Je te l'ai déjà dit, le Symbole du Mal est mort. Je l'ai déjà confirmé avec le dernier héros qui l'a combattu. Il naurait jamais pu survivre."

Shouta lui lança un regard noir, "Alors voudriez-vous expliquer pourquoi nos Berserkers présentent exactement les mêmes symptômes que les précédentes victimes de All for One ?!"

Il y eut un moment de silence pendant que Shouta regardait les visages choqués de Tsukauchi et Nezu, puis Tsukauchi attrapa le cahier, le feuilletant frénétiquement alors qu'il essayait de prouver que Shouta avait tort.

"Il y a aussi des sources là-dedans." Souligna Shouta. "Juste au cas où tu persisterais obstinément à garder les yeux fermés."

Nezu s'était levé pour regarder par-dessus l'épaule de Tsukauchi alors qu'il lisait : "Où as-tu trouvé ça ?"

Shouta soupira et se frotta l'arête du nez, "Viridian".

Tsukauchi le regarda sous le choc, "Je pensais que tu allais essayer de l'arrêter."

Shouta haussa un sourcil sceptique. "Le gamin est assez intelligent pour écrire ça et tu penses qu'il ne trouvera pas un moyen de contourner mon style de combat. Il m'a frappé avec un pointeur laser."

Tsukauchi eut au moins la bonne grâce de cacher ses rires. Nezu ne l'a pas fait, mais Shouta ne s'y attendait pas. Quelques minutes s'écoulèrent sans aucun bruit, à l'exception du feuilletage des pages et des mouvements occasionnels alors que les moustaches de Nezu se contractaient d'excitation ou quoi que ce soit que ce rat ressentait à ce moment-là.

Finalement, ils atteignirent tous les deux la fin du cahier et Nezu le prit à Tsukauchi et le ferma d'un claquement, "Eh bien, c'est inquiétant."

"Il n'y a donc aucune faille dans ses recherches." Shouta ne l'a pas formulé comme une question. Il avait lu le cahier lui-même et le gamin était tout simplement minutieux. "Avez-vous lu les sources auxquelles il a fait référence ?"

"Seulement en passant." Nezu a répondu. "Pour être honnête, de nombreux intellectuels sont aveuglés par leurs préjugés, ce qui signifie que des sujets tels que le transfert d'alter sont souvent considérés comme de simples légendes et contes de fées et que tous les chercheurs qui les étudient finissent par devenir la risée de la communauté. Tout cela pour dire que votre vigilant a compilé pratiquement toutes les sources que l'on peut trouver sur le sujet, et qu'il y a tellement de discussions plus respectées sur le sujet de la théorie des alters que je dois admettre que je n'avais moi-même même pas envisagé le transfert d'alters comme une considération possible dans ce qui semblait être une enquête presque routinière sur un réseau de drogue."