Prologue

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Il y a fort longtemps, sur les terres de KHITANDROS, le peuple homme se réjouissait du peu que la vie avait à leur offrir. Ici et là, et dans toute la superficie de ces terres, de nombreuses petites chaumières abritaient l'être au sommet de la chaîne alimentaire. Tous se connaissaient, ou du moins, tous avaient déjà, à un moment de leur vie, entendus parler d'un tiers. Que ce soit pour le lui vanter de ses mérites ou bien le juger au sujet de ses actes, aucun n'échappait aux médisances, et la langue bien agités de ce peuple ne pouvait servir qu'a la propagation. Malgré tout, ça n'est pas pour autant que ces derniers pouvaient entretenir des relations conflictuelles. Bien au contraire, l'homme se voyait solidaire et généreux dans son vécue, alors il n'était pas question de rejeter un confrère pour une bêtise, quand bien même celles-ci pouvaient porter un lourd préjudice. Qu'importent leurs actions, leurs histoires, chacun d'eux étaient aimant, et aimés. Il n'y avait qu'une chose que ses habitants détestaient plus que tout et par dessus tout. Une chose dont beaucoup d'entre ceux de l'époque future en partageraient l'irritation. Une chose que bien des hommes tentent de valoriser. Une chose plus insupportable que le vacarme d'un poulailler surexcité, plus révoltant que le goût d'un poisson avarié, mais surtout plus insensé que le berger courant après son extrémité. Le travail. « Cela ne date point du commencement et ne trouvera point de fins » affirmait-on pour dévoiler une quelconque exaspération de ce mot, bien qu'essentiel à la survie de tous. Il y avait en réalité, non pas une haine, mais bien une débilitation persistante dans le cœur des hommes. Nul n'ignorait que le dur labeur portait toujours ses fruits, il n'y avait pas un seul homme qui ne se réjouissait pas de ses accomplissements. Car après tout, quoi de plus réjouissant que de ressentir la concrétisation de nos désirs ? Ce n'est pas cela qui importunait le peuple. Ce qui les importunait était, en tout état de cause, l'incompréhension même de cette réjouissance. La vérité était que vivre une simplicité de vie rentrait en contradiction avec la difficulté même du labeur, celui-ci n'étant pourtant pas une obligation, mais bien un choix. Quand bien même la croyance révèle une vérité contraire a celle-ci, travailler ne résulte que du choix de l'homme, ça n'est en rien une obligation ou bien un châtiment. Travailler pour vivre, c'était ça que l'homme détestait au plus haut point. Et si leur flemmardise pouvait faire d'eux un être imparfait, sachez qu'il n'y a rien de plus parfait que l'imperfection même. C'était l'âge d'Idish. Une époque durant laquelle le père partait chasser le dîner du soir tandis que la mère passait ses journées au cœur des champs en compagnie de leurs enfants. Des journées qui se garnissaient en rire en construisons de nombreux souvenirs qui s'enraciner dans des mémoires forgées par l'amour infini. Ces gens du passé savaient profiter de l'instant. Des jours durant lesquelles chacun d'entre eux laissait le plaisir du vivant envahir leur esprit sans une pensée pour le mystère de demain. Des soirs pendant lesquels des chants étaient chanté et des contes étaient conté. Des soirs qui rassemblaient le peuple au pied d'un grand chêne sous le tapis de lumière qu'était le ciel étoilé. Des enfants qui coururent le long de ses robustes racines, des pères qui s'enjaillèrent un breuvage a la main, des femmes qui dansèrent au rythme des instruments. « Buvons a la vie ! » Disait-on chaque nuit. Une vie ancrée par l'insouciance, et dont beaucoup d'entre ceux du futur en convoiterait l'humilité.

Mais alors que l'astre du jour éveilla le monde par la pureté de sa chaleur, dans l'horizon lointain murmurait le vent.
Au cœur des villages, refuge des sourires, batifolait enfants de tout âge en y semant bonheur au fil de leur passage.
Et comme a chaque habitude, la nature suivie l'horloge du monde. Les champs s'étirèrent sous les parfums floraux et les montagnes qui s'accouplèrent avec la rosé du firmament matinal. Dans le silence de ses terres emplies de magnificence, chuchotaient les rivières qui ruisselaient des phrases garnit de mystères. Doucement, le vent perdu dans l'étendue de l'inconnue orienta sa marche vers le présent de cet âge. La légère symphonie des oiseaux flottante dans l'air chaperonnait les chuchotements des ruisseaux, et dans un battement d'ail, l'ami de la voûte céleste prit son envol pour y dessiner sur la toile azurée le ballet d'un tourbillon ailé. Le vent lointain franchit les eaux de khitandros soulevant par sa force la puissance des mères. À l'aube d'un nouveau jour respirait la fragilité du vivant. C'est alors que dans l'efflorescence du monde la brise silencieuse atteint la terre des hommes. Et dans la lumière de l'espoir se vit naître celle du désespoir. Les rayons de l'étoile du matin se dissimulèrent derrière de sombres nuages. Et l'hurlement du vent balaya d'un souffle les arbres si durement enracinés à travers les âges. Tandis que la foudre déchira le ciel avant de s'abattre sur les habitacles, les océans se déchaînèrent en reflétant le chaos du ciel noir sur leur peau. La terre se mit à trembler et le sol s'ouvrit sous les pieds des êtres vivants engloutissant, dévorant chaque étincelle de vie. Les montagnes s'effondrèrent sous la puissance des lumières azurées quand des flammes aussi grandes que des arbres commencèrent une valse chaotique, embrasant les forêts et dévorant la vie. Certains des plus raisonnables accoururent vers ce que ceux du demain appel la source temporelle. Ils prient tous place sous ce chêne aussi immense qu'une montagne, le seul d'entre tout arbre, toute infrastructures et toute montagnes a résister contre cette tempête. Il habitait sous sa chevelure verdoyante les vivants apeurés par la catastrophe du présent âge.
Après ce qui semblait avoir durée une éternité, les rayons de lumière percèrent la noirceur des nuages, chassant peu à peu l'intrusion du chaos. Les réfugiés du chêne temporel, endormis dans la peur, émergèrent de leur monde intérieur pour y découvrir, aussi étonnant que cela puisse paraître, des terres verdoyantes dans la fleuraisons répondait un parfum floral diversifié. Il n'aura fallu qu'une simple heure pour qu'un ouragan plonge le monde dans une catastrophe destructrice. Tout comme il aura fallu d'un simple sommeil pour réparer ce qui a été subi. Nombreux sont les médisances qui circulèrent sur cet événement. Quand d'autres évoquèrent la miséricorde d'un dieux, certains parlaient d'une suspension temporelle, là ou d'autre ne supposèrent que le fruit d'une imagination débordante due à la consommation de plante hallucinogène. Mais ce que tous ignoraient encore, c'est qu'il n'y avait nulle explication à tout ceci, mise à part que l'ombre de ce chaos n'était que l'arrivé d'un mal grandissant caché d'un voile d'utilité et d'efficacité. Un mal, qui se nourrit des espoirs en consommant les âmes pour y laisser la noirceur et semer le vice. C'était l'arrivé de la magie, cette chose, d'en beaucoup d'entre les rêveurs en convoiteraient la maîtrise. Peu à peu, l'homme apprit à le contrôler. Et dans sa gourmandise orgueilleuse, il rythma son vécu a celui des tambours de guerres. Il divisa les terres unifié de KHITANDROS, en dynastie, puis en empire et enfin en royaume. C'était le passage de l'âge d'Idish à celle de Mariuni. L'ère des jeux d'échecs. Où les pions s'avancent sur l'échiquier pour y défendre leurs couronnes respectives. Le théâtre de la discorde ou s'ouvre un rideau d'espérance sur le fardeau de la guerre. Une lutte de couleur noire et blanche où s'immisce l'écarlate dans la construction d'une victoire. Le temps où sous les pleures maternelles et les cries enfantins s'écrit le poème d'une guerre. C'est au crépuscule de cette œuvre littéraire que la plume écrit son dernier vers. Dans l'ombre de la nuit, perdue au Sud de Khitandros, sur les terres inhabités et innomé du peuple future, se dessine une sombre toile. Au domaine des HAMMERSTEIN sonnaient l'heure d'un renouveau.

Kithandros : Le mystère des HammersteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant