Chapitre 1 : Bon voyage.

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« Il n'y a de bon blés que celui qui est fruit du travail acharné.
Qu'il se sème dans tout domaine, et dans l'aube du demain, puisse-t-il combler les besoins de sa main. »


Quand la grande-duchesse DORBELL annonça son retour sur les terres d'EBIMERIAM perdu entre la forêt de FELYAG et les terres froides du LEVANSMIRA, le peuple de cette petite région s'était réjouit. Les rues étaient vêtues d'un voile de couleur floral. Les paysans travaillaient la décoration du village. Les hommes ratissaient, coupaient du bois et chassaient du gibier, tandis que les femmes embellissaient les infrastructures.

« Cela fait bien longtemps que dame DORBELL ne s'était pas présenté ! Annonça l'une des passantes qui sillonnait les ruelles. Cinq ans, que je m'en souvienne du peu que ma mémoire puisse me le permettre ! Oui, c'est bien ça ! Hivers du passé âgé du même âge que celui du fils de la boulangère ! »

« Nul doute mademoiselle GLISHER ! Répondu son amie. Pas plus âgé que la fille du courtier ni plus ancien que celui de la pâtissière du coté Ouest du village ! C'est un rappel des plus correct ! »

« Souriez à la vie et la vie vous le rendra, disait-elle à chacune de nos flâneries matinale ! Un plaisir que nous retrouverons bientôt, désormais, comme d'habitude ! »

« Habitude ? Erreur de mot mademoiselle PERDOUINNE ! L'absence de dame DORBELL n'est que de courte durée habituellement. Pas plus de trois ans et pas moins d'un. Celle d'aujourd'hui est d'une longueur des plus étonnante ! Je vous parie mes deux brioches que la complexité du monde extérieur en est pour grand-chose ! Toujours des problèmes par là-bas, jamais de paix. C'est d'une tristesse, ne trouvez-vous pas ? »

« Bien que je partage votre théorie sur l'origine de son retard, je ne peux compatir à votre opinion au sujet de ces gens du dehors ! Jamais je n'en ai rencontré, jamais je n'en suis sortie d'ici alors y forger une opinion ? Faites de mon avis un bon souvenir. »

Les deux demoiselles partirent en roue libre. Chacune était vêtue d'une cotte simple, dont l'une se prévalait par sa couleur soleil et l'autre par sa couleur de feuillage. Elles longeaient la ruelle principale du village. Un panier rotin en main, elles faisaient, comme dame DORBELL l'aurait sans doute qualifié : « Une quête de bon marché ».

« GLISHER la lectrice et PERDOUINNE la femme du boucher ! Acclama le marchand du petit commerce. Que puis-je, pour satisfaire vos déjeuners de ce jour ? »

Les deux femmes émirent un rire discret et courtois face au vendeur de légumes. Il n'y avait pas une nonce de mensonge dans les dires de dame DORBELL. Habituée à leur passage, ces ruelles n'avaient plus aucun secret pour leur conscience. Elles savaient où trouver ce qu'elles cherchaient. Et lorsqu'il s'agissait de récolter de bon légume, frais, juteux et non-coûteux, personne n'égalait ceux de ce marchand paresseux.

« Bien le bonjour monsieur Berking. Lui souhaita la lectrice. Dans la soirée, mon mari me fit part de son envie d'un pot-au-feu. Un plat délicieux, lui répondis-je. Mais peu judicieux en ces temps soleilleux. Et puis patatras ! « Ridicule » qu'il me taquine ! « Aucun plat n'a de bons moments pour être dégusté » m'a-t-il rapproché ! »

Dame Perdouinne émit un sursaut de surprise.

« Oh oui oui dame Perdouinne ! Jamais à la cuisine, jamais en quête de bon marché, et il ose s'opposer ! Non mais vous en rendez-vous compte ! Quel toupet ! »

« Certainement ! Se conforma dame Perdouinne. Ils ne connaissent que la chasse et la bâtisse, et n'y connaissent rien en souper ! Quelle fierté mal placée ! »

« Allons mes dames, tenta Berking d'un sourire gêné. Il n'y a pas lieu d'en faire une symphonie ! Votre mari ne pensait pas à mal en affirmant de tel propos. Et puis... comme vous l'avez si bien décrit, ils ne s'y connaissent pas en cuisine, comment en vouloir un ignorant, innocent ? »

Kithandros : Le mystère des HammersteinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant