Chapitre 4

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À l'évocation du nom de Fabrice, un frisson parcourut le corps de Deportiaire. Il était au cœur de son traumatisme, la source de ses cauchemars et de ses tourments intérieurs. Le simple fait d'évoquer son nom était suffisant pour raviver les souvenirs douloureux de leur passé commun.

Deportiaire sentit un nœud se former dans sa gorge alors qu'il se débattait avec ses émotions refoulées. Il se sentait submergé par une multitude de sentiments contradictoires la peur, la colère, la tristesse, mais aussi une pointe de nostalgie pour les moments heureux qu'ils avaient partagés.

Finalement, après un moment de silence oppressant, il murmura d'une voix à peine audible "Oui peut-être enfin je sais pas... Il y a quelque chose qui me rappelle Fabrice en lui."

Après la fin de sa session avec la psy, il rentra chez lui dans un silence pesant, son esprit tourmenté par les révélations de la séance. Il ne trouva pas les mots pour exprimer les tourments intérieurs qui le submergeaient. Dès qu'il franchit la porte de son appartement, il se hâta de nourrir son fidèle compagnon à quatre pattes, sans échanger un mot.

Épuisé par le poids émotionnel de la journée, il s'effondra sur son lit et s'endormit presque instantanément. Cependant, son sommeil ne lui offrit aucun répit. Dans son rêve agité, il vit le professeur d'art se faire tirer dessus, une scène qui le glaça jusqu'aux os.

Sous l'effet du cauchemar, il sursauta dans son lit, le souffle court et le cœur battant à tout rompre. La vision de Marquen blessé et de sa similitude avec Fabrice le hantait, et il se sentit submergé par un sentiment d'urgence et de peur. Se redressant péniblement, il se frotta les yeux, essayant de chasser les images troublantes de son esprit. Cependant, même éveillé, il ne pouvait pas échapper à la terreur qui l'envahissait, se demandant si son cauchemar était sans sens particulier ou le reflet de ses peurs les plus profondes.

Au cours des jours qui suivirent, il se retrouva plongé dans des émotions conflictuelles, évitant soigneusement le professeur d'art et gardant pour lui-même les pensées qui le hantaient. Son silence suscita l'inquiétude de son amie, qui remarqua rapidement son changement de comportement.

Incapable de rester passive face à la détresse de notre cher professeur d'histoire, Wagenfront décida d'intervenir. Connaissant leur passion commune pour la musique et les arts, elle lui proposa de sortir pour un concert au bar, espérant ainsi lui remonter le moral et renouer le lien qui les unissait.

"Laisse-moi te changer les idées" lui dit-elle avec un sourire réconfortant. "On ira au bar ce soir, écouter de la musique et profiter de la vie à la façon de Christine Wagenfront. Ça te fera du bien, j'en suis sûre."

Touché par le geste attentionné de son amie, il sentit une lueur d'espoir briller dans l'obscurité de ses pensées tourmentées. Peut-être que cette soirée pourrait lui offrir un répit temporaire de ses préoccupations et lui permettre de retrouver un semblant de normalité.

Lors de la soirée au bar, lui et son amie passaient un bon moment, discutant de tout et de rien, riant et partageant des souvenirs. Alors que la soirée avançait, il sentit une curiosité s'emparer de lui et il décida de poser une question à son amie.

"Dis-moi Christine, t'as un copain en ce moment ?" demanda-t-il, un peu maladroitement.

Son amie le regarda d'un air étrange avant de répondre "Euh c'est pas vraiment mon type, si tu vois ce que je veux dire..."

Il s'apprêtait à changer de sujet pour éviter tout malaise, mais avant qu'il n'ait pu le faire, un groupe de musique fit son entrée sur scène, annonçant leur nom "Les Monets".

Ses yeux se figèrent instantanément sur le chanteur et bassiste du groupe, incapable de détourner le regard. C'était James Marquen. Une bouffée d'émotions contradictoires le submergea alors qu'il réalisait que le professeur d'art menait une double vie, se produisant sur scène en tant que musicien alors qu'il était enseignant en semaine.

Il resta sans voix, le regard fixé sur le professeur. Leur échange silencieux fut interrompu par la musique alors que le groupe entamait sa performance.

Les morceaux s'enchaînaient avec une énergie presque surnaturelle. Chaque riff de guitare, chaque solo incendiaire, faisait vibrer le bar. Les jeux de lumière étaient un spectacle à part entière, des faisceaux multicolores balayant les membres et spectateurs.

Lorsque les dernières notes s'éteignirent, un silence étrange tomba sur la salle, rapidement remplacé par des applaudissements frénétiques. Le groupe salua une dernière fois, promettant de revenir bientôt, avant de disparaître.

Son amie, absorbée par l'ambiance festive, ne remarqua pas son trouble. Il s'excusa après la fin de leur performance et se retira à l'extérieur, cherchant un peu d'air frais pour apaiser son esprit tourmenté.

Dehors, il trouva Marquen qui avait quitté la scène. Il décida de l'approcher et le complimenta sur sa performance. Le professeur d'art, semblant surpris mais content de le voir, Alors qu'ils étaient assis ensemble, le musicien caché prit une profonde inspiration avant de parler d'une voix douce mais chargée d'émotion "Il y a quelque chose que je dois te dire. Ces derniers temps, j'ai ressenti un éloignement entre nous, et ça me rend vraiment triste. Je me sens comme si tu m'évitais, et ça me blesse de ne pas savoir pourquoi. Est-ce qu'on pourrait en parler ?"

Deportiaire se retrouva déconcerté, ne sachant que dire face à cette révélation. Il se sentit submergé par un mélange complexe d'émotions, déchiré entre la peur et l'envie de se rapprocher de cet homme qui l'intriguait tant.

Cependant, avant qu'il ne puisse trouver les mots pour répondre, Nicolo, visiblement déçu de sa réaction, prit congé et s'éloigna. Deportiaire resta là, se sentant mal à l'aise et confus.

Heureusement pour lui, Wagenfront le retrouva et le ramena chez lui, lui souhaitant une bonne nuit avec une pointe d'inquiétude dans la voix. Il hocha la tête en silence, espérant que la nuit apporterait un peu de clarté à ses pensées troublées.

Il passa une nuit agitée, tourmenté par les événements de la soirée. Les images de ce professeur sur scène et leur échange tendu à l'extérieur tournaient en boucle dans son esprit. Comme des fantômes indésirables, ces souvenirs hantaient ses pensées, le assaillant sans relâche.

L'art D'aimer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant