Il faut écrire un texte de quelqu'un qui arrive dans un nouveau pays, qu'il soit existant ou inventé.
- So, everybody, please welcome Emma, she is new in the country, she's french and she's still learning english, so be nice with her.
Je contemple la classe qui me dévisage de la tête aux pieds comme une curiosité ou avec une négligence blasée. La classe ? Ma classe. J'allais bientôt faire partie de ses étranges élèves dont les visages ne m'étaient pour le moment rien d'autre que des visages étrangers. J'étais face à ma classe de gens que l'on croise dans la rue sans dire bonjour.
La surveillante qui venait de me présenter avait un accent à couper au couteau si bien que j'eu le plus grand mal à suivre ce qu'elle avait brièvement dit sur moi. Ô comme je te regrette, doux accents britannique de mme. Dolly ! Devais-je me présenter ? Montrer que je malgré le fait que je sois française, je parle quand même bien anglais mais sans leur étrange accent australien à la noix de macadamia qui a macéré trop longtemps au soleil avant de se faire digérer par un crocodile du nord ??
Je veux leur montrer que je ne suis pas une grosse nullasse incapable d'aligner deux mots correctement dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle, je veux leur montrer la puissance de mon regretté dix-huit sur vingt de moyenne en anglais ! Alors j'inspire un coup et lance :
- Hello.
Au secours !! Sauvez-moi par pitié !!! Ma voix, sur ce simple mot, avait tremblée comme si elle était un prunier dont on voulait les fruits avant de s'écrouler lamentablement telle une crêpe qui a sauté de travers.
Dans la pièce, quelques personnes rient, d'autres me jettent des regards compréhensifs, moqueurs ou encore emplis de pitié. Je me sens tellement bête face à tout ces homo sapiens sapiens. Heureusement, la prof vole à mon secours tandis que la surveillante fuyait lâchement la salle de classe et dit en parlant doucement pour être sûre que je comprenne tout :
- Please take a sit, you can go just next to Justin, je speak with a quiet good french.
Les élèves hochèrent de la tête ou se tournèrent en souriant vers un quelqu'un au centre de la classe dont le voisin commençait déjà à ranger ses affaires.
- Justin, raise your hand, please ! Lui demanda la prof-dont-je-ne-connaissais-toujours-pas-le-nom.
Le garçon brun leva la main en me regardant droit dans les yeux et en me décochant un franc sourire. Je me déplaçai mécaniquement vers la place à présent libre à côté de lui tout en essayant d'ignorer les regards pesants des gens qui m'entouraient et posai roidement mon postérieur sur ma chaise.
- Bonjour, me dit-il dans un français quelque peu hésitant et, je le remarquais avec satisfaction, moins bon que mon anglais quand je ne défaillais pas en public. Je m'appelle Justin, et toi ?
S'il y avait bien un mot que j'avais compris des deux phrase de la surveillante que si prenait pour speedy gonzales, c'était bien mon prénom. Mais comme le voulais l'usage un peu débile des présentation, il me le demandait à nouveau. Et comme le veux ce même usage, je lui répondis quand même du bout des dents :
- My name's Emma, but you already know it.
- And what do you think about Australia, Emma ?
Je lui décochais un regard noir parce que la prof nous regardait du con de l'œil d'un air réprobateur et je n'avais clairement pas envie de me faire réprimander dès le premier jour ni de perdre mon voisin de table qui parlait apparemment le mieux français.
... Ce que je think about Australia ? Eh bien, ça se résume en un seul et unique mot : survie. Vraiment, ici tout veut te bouffer ! Déjà qu'après vingt-quatre heures de vol t'es pas forcément frais mais si en plus tu tombes nez à nez avec une araignée grosse comme le poing d'Hagrid, après t'as pas envie d'aller te promener dans les parcs !
Même la météo elle veut ta mort ! Tu pars de France en octobre, fin de l'automne il fait frais mais toujours assez beau. T'arrives en Australie et bam ! 40°C dans ta face !
Tu vas nager pour te rafraichir quand tu n'es pas trop défoncée par le décalage horaire et tu fuis rien qu'en voyant la tête des oursons !
Mais bon... c'est quand même agréablement dépaysant la plage, la mer, le soleil et les cocotiers, tant qu'on ne se prend pas de noix de coco sur la tête.
Rhaaa !! Concentre-toi sur le cours ! Andouille ! Tu ne sais même pas quelle matière c'est !
... Maths.
Mais j'allais finir par fuguer là !! Déjà que les maths en français, c'est pas de la tarte, mais en anglais ? Ma cervelle allait finir par se transformer en un plat de spaghettis avant la fin de la semaine !!
En fait ça a été. Justin, qui m'a tout l'air d'être le petit génie de la classe, me réexpliquais en anglais mais lentement et différemment ce que la prof baragouinait avec ses explications et me fut plutôt utile.
Au moment du repas, je me rendis compte que, ô bonheur ! ils prenaient leurs poses méridiennes en extérieurs, sous de grandes toiles tendues, tant que la saison chaude n'était pas encore vraiment là. Et puis je fis quelques connaissances et appris quelques tuyaux tel que « ne t'approche surtout pas de Briana si tu tiens à ton intégrité physique ou mentale ».
Comme quoi, tout peut être dangereux en Australien même les lycéens.
Mais bon, tout n'était peu être pas couru d'avance, peut-être allais-je finalement survivre dans ce singulier pays ?