Chapitre 12

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Alice

- Chérie?

La voix douce de ma mère pénètre dans ma chambre, un verre de jus à la main. Je suis encore lovée dans ma couette, le corps alourdi par la fatigue et l'appréhension.

-Tu vas être en retard.

Je grogne faiblement, m'enfouissant davantage sous les couvertures.
Ma mère s'installe sur le bord du lit, déposant le verre sur ma table de chevet. Son regard bienveillant se pose sur moi.

-Ça s'est bien passé, ta soirée avant-hier?

Je relève la tête, surprise par sa question. Son sourire sincère me rassure.

-Oui, pourquoi?

-Pas d'alcool?

Je soupire, me réfugiant à nouveau sous la couette.

-C'était une soirée sans alcool imposée par Alex, maman. Je vais bien.

Elle sort de la pièce, me laissant seule avec mes pensées. Je consulte mon téléphone et constate plusieurs messages de Matteo pendant la nuit. Depuis notre escapade à la plage, je n'ai pas osé ouvrir mes volets de peur de le croiser à sa fenêtre. J'ose enfin lire ses messages. Il s'excuse de m'avoir embrassée et insiste sur le fait qu'il ne veut pas tout gâcher.

Je décide finalement d'envoyer un message à Julie, lui annonçant que je ne viendrai pas aujourd'hui. La journée se passe dans un mélange de somnolence et de malaise. Les nausées persistent et un mal de tête lancinant me cloue au lit. En fin d'après-midi, quelqu'un sonne à la porte et entre dans le salon sans attendre. Une voix familière m'appelle depuis l'escalier, puis se précipite dans ma chambre.

-Salut!

Je relève la tête pour découvrir ma meilleure amie, un sac à la main.

-Tu as l'air vraiment mal en point, constate-t-elle en me voyant. J'ai apporté quelques petites choses, ça tombe bien.

Elle ouvre le sac et en sort un paquet de gâteaux, un pot de glace et une boisson rafraîchissante.

-Tu sais que je suis simplement malade, pas en rupture, plaisanté-je faiblement.

-C'est à voir, réplique-t-elle avec un sourire malicieux. Depuis que tu es rentrée de la plage avec Matteo hier matin, vous avez l'air tous les deux vraiment tristes.

-Je ne suis pas...

-Si, tu l'es, m'interrompt-elle doucement. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je m'assois avec effort, toussant légèrement.

-Il t'a dit quelque chose ?

-Rien du tout, c'est pour ça que je te demande.

-Tu es venue juste pour ça ?

-Oui, enfin, non. Elle esquisse un sourire entendu et chuchote quelque chose que je ne parviens pas à entendre distinctement.

-Parle plus fort! l'encourage-je.

-J'ai dormi chez Simon, lance-t-elle à voix haute.

-OK, c'était un peu trop fort, réplique-je en riant. 

Julie se précipite vers ma fenêtre pour jeter un coup d'œil à travers, mais les volets fermés l'en empêchent.

-Pourquoi tes volets sont fermés? Il fait beau dehors.

-J'ai eu la flemme, dis-je en haussant les épaules, essayant de cacher mon malaise.

Elle commence à ouvrir les volets, mais je m'empresse de l'en empêcher.

-Mais qu'est-ce qui se passe, Alice?

Je prends une grande inspiration et m'assois sur mon lit, pinçant les lèvres nerveusement.
Julie s'assoit à mes côtés, me regardant avec sollicitude.

-Ça a l'air grave...

-Ce n'est pas si grave que ça, enfin je crois.

-Tu peux tout me dire, tu le sais ça?

Son regard bienveillant me pousse à me confier.

-Matteo et moi on s'est embrassé.

Son sourire s'efface, remplacé par une expression de surprise.

-Quoi? Quand?

Je me lève et commence à faire les cent pas.

-Hier matin, enfin, c'est plutôt lui qui m'a embrassée sur la plage. Je te jure, ce n'est pas ce que je voulais. Je ne veux pas que tu penses que je suis comme Sara, et je ne veux pas te perdre à cause de ça. En plus, je regrette vraiment, et maintenant je regrette aussi de regretter parce que ça rend Matteo triste aussi.

-Alice! Elle m'interrompt, me fixant avec insistance. Je te crois. Ce n'est pas toi le problème. Je connais mon frère. Il doit être sûr de ce qu'il veut. Vous devez en discuter, me dit-elle avec un sourire encourageant.

-Et en ce qui concerne notre amitié, ne t'en fais pas. Tu es totalement différente de Sara, et je t'interdis de te comparer à elle, ajoute-t-elle fermement avant de me prendre dans ses bras.

Elle me lâche et me regarde avec un sourire attendri.

-Est-ce que tu l'aimes? me demande-t-elle doucement.

Je n'ai pas vraiment réfléchi à cela, et honnêtement, mon esprit est figé. Matteo a été là pour moi dans les moments les plus difficiles depuis mon arrivé, et c'est grâce à lui que nous nous sommes rapprochés autant. Mais est-ce que je l'aime?

-Je ne sais pas, soufflé-je en m'asseyant.

-Qu'as-tu ressenti lorsque tu l'as embrassé?

-Une explosion, je n'avais jamais ressenti ça.

-Alors, j'ai ma réponse, et toi aussi, déclare-t-elle tendrement. 

-Moi qui avais peur de te perdre avant de te le dire... Pendant que je passais ma nuit à me morfondre, tu étais chez Simon.

Un silence s'installe et j'ouvre grands mes yeux.

-Tu as dormi chez Simon! je m'exclame en repensant à cela.

-Tu changes vite de sujet, plaisante-t-elle en riant. Mais oui, c'était génial. Tu ne peux même pas imaginer!

Elle s'allonge sur mon lit en souriant, se perdant dans ses souvenirs.

-Et alors? demandé-je en levant un sourcil interrogateur.

Elle me lance mon oreiller à la tête avec un sourire espiègle.

-On a regardé un film.

-Tu as rencontré ses parents? je l'interroge avec intérêt.

-Oui, sa mère et son frère. Ils sont adorables. Sa mère avait préparé un gratin délicieux, et son petit frère voulait jouer avec moi dans sa chambre.

-C'est génial, Ju'! je m'exclame, partageant sa joie.

Elle se laisse aller en arrière sur le lit, se perdant à nouveau dans ses pensées en me racontant sa soirée.



My First LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant