Bus stop

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Le bus était en retard et j'allais certainement me faire sermonner par mon patron. Je déteste ça, me fier à une personne autre que moi même ou plutôt à un élément qui lui se fie à plusieurs autres choses. Le bus en est un parfait exemple, car il dépend d'une tonne de variabilités: la température, le traffic, la quantités de personne qui monte à bord, les autres conducteurs et une quantités infinie de variables qui font que mon putain de bus est en retard. C'est quand même con de se dire que beaucoup vont mettre ce retard sur la faute du conducteur, alors qu'il est précisément celui qui s'assure du mieux qu'il peut que le bus ne soit pas en retard. Enfin bref, je divague. 

Cela doit faire une bonne demi-heure que j'attend à mon arrêt accompagné par le vent glacial de février qui m'envoie des frissons interminables dans le corps tout entier. Bien-sûr, je suis parti de chez moi à la hâte pensant presque manquer l'arrivée du bus considérant son heure habituelle de passage, et j'ai donc oublié de me couvrir adéquatement d'un bonnet et d'un foulard. Je me gèle le cul.

Voir l'autobus arriver au loin ne m'a jamais rendu aussi heureux. Il était temps. Dès qu'il se gara devant moi, j'y montai à toute vitesse et dû rester debout accroché à la barre de métal au dessus de ma tête, car il était plein à craquer. Le trajet semblait durer plus longtemps qu'à l'habitude alors que le chauffeur tournait à des coins de rues qu'il ne prenait pas habituellement. Je m'en formalise pas, me disant qu'ils ont probablement changé le trajet. J'ai pourtant un mauvais pressentiment, celui qui me dit que j'ai probablement fais une énorme gaffe. Je réalise, après plusieurs station qui s'éloigne de plus en plus de la mienne que je ne suis clairement pas dans le bon bus. Je commence à légèrement paniquer sans trop savoir quoi faire. Devrais-je m'adresser au chauffeur? Débarquer au prochain arrêt en espérant qu'un bus qui m'emmènerait à mon travail passe? 

La première option me semblait plus raisonnable, alors je m'avançai vers le chauffeur en tentant de ne pas perdre l'équilibre. J'entendis quelque grognements de mécontentement alors que je devais poussé légèrement les gens qui étaient rentrés après moi. Le chauffeur avait l'air concentré et j'eus peur de le déranger dans sa conduite, mais je devais absolument me rendre au travail.

-Bonjour euuuh désolé de vous déranger mais j'aimerais savoir quel est le numéro de ce bus? Demandai-je avec peu d'assurance.

-Ceci est le bus 30. Êtes-vous montez dans le mauvais?

-Oui c'est ça et je devais prendre le 200 pour me rendre à Yongsan-gu. Savez-vous où serait la meilleure endroit où débarquer pour m'y rendre?

- Je vous conseillerais le prochain arrêt, mais il vous faudra attendre une bonne heure pour le prochain bus. Cet option est la plus rapide car le prochain arrêt possible pour ton trajet serait dans trois station, ce qui te rallongerait.

-D'accord merci beaucoup.

Alors là je suis foutu. Cette journée commence vraiment de la pire des façons et je me déteste pour ce manque d'organisation et d'observation. Ce chauffeur est adorable et semblait réellement concerné par ma situation. J'eus une envie soudaine de pleurer, car je déteste être en retard et surtout plus que je suis en retard, plus que mon patron me rend la vie dur.

Je débarquai du bus et me dirigeai à la cabine pour me mettre à l'abris du froid. Je repliai mes jambes sur mon torse et fermai les yeux. Je suis épuisé. Après l'événement humiliant d'hier dans la cafétéria, je me sentais drainé de mon énergie et du peu de joie qu'il me restait. Je commence à me faire des films qui m'extirpes immédiatement de cette réalité.

Le soleil tapait sur mon corps entier alors que j'étais allongé sur l'herbe d'un champs énorme. Mes cheveux empêchaient partiellement les rayons de frapper ma rétine et je pouvais observer le ciel et ses nuages. Cette vue m'apaisait. J'entendis des bruits de pas se rapprocher vers ma droite, mais j'étais loin, assez loins pour me perdre parmi ces boules de coton superposées à ce fond azur. J'entendis ce son. Cette voix.

DanseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant